Le film de serial Killer est un sous-genre tardif du film de gangsters, lui même relevant du genre du film policier. Le serial killer est aussi un psychopathe qui relève de la psychanalyse.
Le terme de serial killer, tueur en série, a été popularisé assez tard. En 1982 encore, la publicité de livres sur Jack l'éventreur ou Ted Bundy parlait de mass murderers. C'est entre 1983 et 1994, sous les présidences de Ronald Reagan et de George Bush, en pleine réaction à la contestation des années 70, que le sujet est devenu une obsession générale, débattu jusqu'au Congrès, fondé au demeurant sur des stéréotypes pseudo-scientifiques établis par le FBI que diffusaient la presse, la littérature et le cinéma.
Il existe trois grands types de serial-killers. La première catégorie rassemble tous ceux qui souffrent d'une pulsion inconsciente qu'ils ne dominent pas : tels furrent M. le maudit, l'oncle de L'ombre d'un doute, Norman Bates dans Psychose, le tueur de Frenzy et même Hannibal Lecter dans Le sixième sens. Ces personnages se trouvent confrontés aux grands tueurs en série de l'histoire, qu'il s'agisse de Jack l'Eventreur, de Jeffrey Dahmer, d'Ed Gein, l'homme qui avait inspiré le personnage de Norman Bates dans Psychose ou d'Henry Lee Lucas, à l'origine du terrifiant Henry, Portrait of a Serial Killer de John McNaughton.
La seconde catégorie regroupe ceux qui souffrent d'une pulsion consciente et souffrante comme pourrait l'être celle de Ben Laden haïssant la culture occidentale. Monsieur Verdoux de Chaplin souffrait de ne pouvoir faire vivre correctement sa famille, La mariée en noir de Truffaut cherchait à se venger de l'assassinat de son presque mari, la jeune femme d'Un frisson dans la nuit à se venger d'un viol et les surs des Rivières pourpres d'une jeunesse volée. Monster (Patty Jenkins, 2003) relate de façon romancée la vie d'Aileen Carol Wuornos, née le 29 février 1956 à Rochester et morte le 9 octobre 2002 à Starke en Floride, une tueuse en série américaine, surnommée "La Demoiselle de la Mort".
La troisième catégorie est apparue récemment et tendrait plutôt à faire l'apologie du serial-killer comme les années trente avaient fait l'apologie du gangster. La pulsion meurtrière est non seulement consciente mais existentielle et revendiquée. C'est bien évidemment le personnage d'Hannibal Lecter du Silence des agneaux, créature maléfique revendiquant ouvertement sa nature diabolique qui le premier émarge dans cette catégorie. Aux explications de Clarence Starling - une éventuelle enfance malheureuse ou une pathologie mentale éclairant son cannibalisme -, Lecter opposait sa propre vision absolue du mal qui ne souffrait d'aucune raison.
Dans Hannibal, il est toujours aussi adroit dans l'art du meurtre et pour accommoder la chair humaine mais il collectionne en plus les objets d'art, perfectionne sa connaissance de la Renaissance italienne et fréquente les soirées de la jet-set. Une des dimensions du Hannibal de Thomas Harris est le second degré. Son personnage est transformé en une icône pop, abordable, presque fréquentable. A défaut de s'en faire un ami, on aimerait au moins collectionner ses livres de cuisine.
La popularité de Hannibal Lecter aux Etats-Unis est telle aujourd'hui - surtout auprès du public adolescent, qui le trouve "cool" - qu'Anthony Hopkins, effrayé par cet engouement, avait juré, avant de se raviser, qu'il n'incarnerait plus le personnage. Lecter possède un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne, des pulsations cardiaques en dessous des normes, une force herculéenne. Il possède même le pouvoir de se faire comprendre des animaux, tout au moins des porcs carnivores du milliardaire Mason Verger dans Hannibal.
Dans les personnages de fiction, son lointain cousin pourrait être le Patrick Bateman d'American Psycho, de Bret Easton Ellis, le golden boy de Wall Street qui commet les pires atrocités sans jamais être démasqué.
Plus récemment les criminels des trois Scream revendiquaient leur dégoût d'une vie par trop normale et terne que seul le crime permettrait de dépasser.
Trap | M. Night Shyamalan | U.S.A. | 2024 |
Que Dios nos perdone | Rodrigo Sorogoyen | Espagne | 2016 |
Creepy | Kiyoshi Kurosawa | Japon | 2016 |
Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes | David Fincher | U.S.A. | 2011 |
Sweeney Todd, le diabolique barbier.. | Tim Burton | U.S.A. | 2007 |
Zodiac | David Fincher | U.S.A. | 2007 |
Monster | Patty Jenkins | U.S.A. | 2003 |
Créance de sang | Clint Eastwood | U.S.A. | 2002 |
Dragon rouge | Brett Ratner | U.S.A. | 2002 |
Roberto Succo | Cédric Kahn | France | 2000 |
Hannibal | Ridley Scott | U.S.A. | 2000 |
Les rivières pourpres | Mathieu Kassovitz | France | 1999 |
Le voyage de Félicia | Atom Egoyan | Canada | 1999 |
Scream | Wes Craven | U.S.A. | 1997 |
Le syndrome de Stendhal | Dario Argento | Italie | 1996 |
Mary Reilly | Stephen Frears | G.-B. | 1996 |
Seven | David Fincher | U.S.A. | 1995 |
Tueurs nés | Oliver Stone | U.S.A. | 1994 |
Le silence des agneaux | Jonathan Demme | U.S.A. | 1991 |
Memories of murder | Bong Joon-ho | Corée | 1986 |
Le sixième sens | Michael Mann | U.S.A. | 1986 |
Element of crime | Lars von Trier | Danemark | 1984 |
Un jeu brutal | Jean-Claude Brisseau | France | 1983 |
Les fantômes du chapelier | Claude Chabrol | France | 1982 |
Le juge et l'assassin | Bertrand Tavernier | France | 1976 |
Massacre à la tronçonneuse | Tobe Hooper | U.S.A. | 1974 |
Théâtre de sang | Douglas Hickox | G-B | 1973 |
Un frisson dans la nuit | Clint Eastwood | U.S.A. | 1971 |
Frenzy | Alfred Hitchcock | G-B | 1971 |
L'étrangleur | Paul Vecchiali | France | 1970 |
L'étrangleur de Boston | Richard Fleisher | U.S.A. | 1968 |
La mariée était en noir | François Truffaut | France | 1967 |
Landru | Claude Chabrol | France | 1963 |
Psychose | Alfred Hitchcock | U.S.A. | 1960 |
Le voyeur | Michael Powell | G. - B. | 1959 |
La cinquième victime | Fritz Lang | U.S.A. | 1956 |
L'assassin sans visage | Richard Fleisher | U.S.A. | 1949 |
Monsieur Verdoux | Charles Chaplin | U.S.A. | 1946 |
L'ombre d'un doute | Alfred Hitchcock | U.S.A. | 1943 |
M. le maudit | Fritz Lang | Allemagne | 1931 |