1986. Dans une discothèque du Midi, Léa, lycéenne en vacances, rencontre un certain Kurt, qui se dit anglais malgré son accent italien, et possède plusieurs voitures et une arme. Il est mythomane, fantasque, mais il lui plaît. Il sagit de Roberto Succo, Italien de vingt-six ans qui, cinq ans auparavant, près de Venise, a tué ses parents pour un motif futile. Il sest évadé du quartier psychiatrique dune prison de son pays. Le jeune homme rend souvent visite à Léa, qui vit en Savoie. Elle ne sait rien de lui. Par ailleurs, les gendarmes, avec à leur tête le major Thomas, enquêtent dans le sud-est de la France sur une série de délits graves : braquages, vols de voitures, enlèvements avec ou sans violences, disparitions, viols, meurtres, de policiers notamment. Grâce à des témoignages, dont celui dune étudiante en médecine épargnée par son agresseur, ils établissent un portrait-robot qui les met sur la piste de linsaisissable et imprévisible Succo.
Quand Succo se dévoile un peu à Léa, la jeune fille tente de prendre ses distances, mais son amant, furieux, la relance jusque dans la cour de son lycée. Le jour où elle découvre quil est recherché, elle va le dénoncer. Le fugitif poursuit sa cavale, qui le conduit en Suisse. Il parvient à échapper à la police locale, épargnant là encore la jeune femme dont il vole la voiture, et qui a gardé son sang-froid, lui disant même : « Je suis institutrice, jai lhabitude des enfants ». Il revient en Italie, où il se fait arrêter. Il tente de retarder lextradition demandée par Thomas et avance des arguments délirants pour expliquer son comportement, mêlant politique et para-normal. Il se livre à un dernier baroud dhonneur sur le toit de sa prison pour alerter les journalistes. Peu après, il est retrouvé mort dans sa cellule, la tête enfermée dans un sac en plastique
Roberto Succo est mort à 26 ans, en 1988. Au bilan de son existence, l'assassinat de ses deux parents et une quantité affolante de meurtres.
Koltes en avait tiré une pièce dont le Z du titre -Roberto Zucco- revendiquait la libre appropriation du fait divers. Cédric Kahn ne s'accorde pas cette liberté. Un montage expressif juxtapose le travail de fourmi des enquêteurs, méthodiques, rationnels, et les faits et gestes de Succo, imprévisible, illogiques.