Frenzy

Londres est terrorisée par une succession de meurtres dont l'auteur demeure inconnu ; des femmes meurent étranglées par une cravate que l'assassin laisse au cou de ses victimes.

Renvoyé du pub où il travaillait, Richard Blaney, un ancien de la R.A.F., rend visite à son ex-femme, Brenda, qui tient une agence matrimoniale près d'Oxford Street. Ils dînent ensemble et Brenda glisse subrepticement quelques billets à Richard qui n'a plus d'argent. Robert Rusk, qui connaît Blaney et qui travaille au marché de Coven Garden, se rend à l'agence de Brenda Blaney. Il étrangle cette dernière et la viole. Monica Barling, la secrétaire de la victime, est persuadée que Richard est l'assassin. La police lance un avis de recherche. Richard et son amie Barbara Milligan, qui travaillait dans le même bar que lui, vont au Coburg Hotel sous le nom de Mr. et Mrs. Oscar Wilde. Dénoncé, Richard n'a que le temps de fuir et trouve refuge chez un ancien camarade de guerre, Johnny Porter.

Rusk propose à Barbara de l'héberger pour une nuit. Il l'étrangle et cache son corps dans un sac qu'il jette dans un camion de sacs de pommes de terre mais il découvre qu'il n'a plus son épingle de cravate que la victime a saisie en mourant. Rusk retourne alors la chercher et la récupère en l'arrachant aux doigts crispés de Barbara. Mais le corps de cette dernière tombe du camion.

Johnny Porter, sur les instances de sa femme Hetty, refuse de servir d'alibi à richard de peur de ne pouvoir aller en voyage à Paris. Rusk propose à Richard de le cacher puis le dénonce. La police arrête Richard qui est condamné.

Richard est décidé à se venger de Rusk côute que coute. Il fait une chute volontaire, s'évade de l'hôpital et pénètre chez Rusk. Il frappe un corps étendu et découvre alors une femme nue et morte étranglée, la nouvelle victime de Rusk. L'inspecteur Oxford, désormais convaincu de la culpabilité de Rusk, survient à son tour et demande à Rusk, lorsqu'il arrive avec une malle destinée au corps de la victime, où est sa cravate !

Dans Londres, sale et malsain, un innocent est soupçonné à tort. Un assassin équivoque, vite révélé, tisse avec lui des liens de plus en plus étroits. Humour macabre (les pieds morts venant sur le visage de l'assassin, "Tiens donc M. Rusk, mais vous ne portez pas de cravate ?"), misogynie (femmes ternes, égoïstes ou sadiques) et réalisme social.

Le scénario suit fidèlement le roman d'origine mais est enrichi de développements secondaires. Ainsi, le personnage de l'inspecteur de police donne t-il lieu à une série d'intermèdes comiques tout au long du film. Il est en effet nanti d'une épouse qui l'utilise comme cobaye pour ses expériences culinaires.

Chaque plan, chaque détail, chaque mouvement de caméra est parfaitement calculé et réalisé.

Scènes remarquables :

• Au début du film, un groupe de personnes assiste à une réunion politique en plein air. Leur attention est attirée par un cadavre qui dérive sur la Tamise ; la cravate avec laquelle la jeune femme a été étranglée pend encore à son cou, et l'orateur (qui avait promis un fleuve propre !) d'espérer que ce n'est pas une cravate de "son club". On enchaîne aussitôt sur un plan de John Fich en train de nouer sa cravate. Immédiatement -et ce, à tort- nous en déduisons qu'il est le meurtrier.
• Lorsque Babs quitte son pub pour retrouver Blaney et lui apporter son aide, Rusk la suit. Rusk arrive à son appartement en compagnie de Babs. La rumeur londonienne s'estompe tandis que la caméra les suit jusqu'en haut de l'escalier. "Vous savez, dit Rusk, vous êtes mon type de femme". La caméra redescend alors lentement l'escalier en un plan continu et vient recadrer l'entrée tandis que les bruits reviennent, couvrant par avance tout cri qui pourrait s'échapper de l'immeuble. Nous savons désormais que nous ne reverrons plus Babs vivante.