Au cœur de la Grande Guerre, un petit escroc besogneux, Désiré Landru, s'ingénie de toutes les façons à subvenir aux besoins de sa grande famille : une femme et quatre enfants. Il imagine d'avoir recours aux annonces matrimoniales des journaux pour fixer des rendez-vous sous divers noms d'emprunt. Des correspondantes se présentent, il lie connaissance avec celles qui lui paraissent un peu mûres, seules dans la vie et relativement cossues. Il les invite, l'une après l'autre, dans sa villa de Gambais, leur fait miroiter le rêve d'un grand amour, leur soutire une procuration et les supprime. Puis, dans sa cuisinière, il les brûle, méthodiquement.
Trop de minutie va lui nuire lorsque la fatalité veut qu'il s'attaque à une dame ayant une sœur. Celle-ci dépose plainte pour disparition et se retrouve nez à nez avec Landru. La police cueille l'homme chez sa maîtresse et va reconstituer d'après son carnet de dépenses les voyages de Landru à Gambais. Curieusement, deux billets aller étaient pris chaque fois à la gare, mais il n'y avait toujours qu'un seul retour. Landru n'avoua jamais. Traduit devant les Assises de Versailles, il s'y montra retors, chicanier, habile dans la dérision, d'un sang froid confondant. Il nia l'évidence, proclama son innocence, essaya de troubler les consciences et finit par aller à l'échafaud en emportant son secret.
Inspiré de la vie du premier tueur en série français lors de la première guerre mondiale, Henri-Désiré Landru a une famille de quatre enfants à charge pour laquelle il va séduire des femmes seules et riches, les assassiner et s'approprier leur compte en banque.
Le film souffre de sa comparaison avec Monsieur Verdoux de Chaplin avec lequel il partage l'amoralisme foncier. Pourtant Chabrol, en forçant sur la théâtralité (costumes et postiches) et le baroque (angles de prises de vue, fumée noire sur images claires), rend grâce à l'énergie désespérée de Landru plus cynique sans doute que celle de Verdoux ("-Mare du hachi" ; "-Mais Henri c'est la guerre !" ; "-Justement, on ne sait pas ce qu'il y a dedans".)
On note aussi la première utilisation par Chabrol, avant L'oeil de Vichy (1993) des images d'actualité : les combats de 1914 ou la bonhomie de Clémenceau sont une réalité bien plus effrayante que les crimes de Landru.