1 - Projection de Nouvelle donne (Joaquim Trier, 2006) dans le cadre du festival des Boréales au Ciné-club, le jeudi 21 novembre au Café des Images.
2 - Les sorties en salle
3 - A la télévision cette semaine.
1 - Projection de Nouvelle donne (2006) de Joaquim Trier dans le cadre du festival des Boréales au Ciné-club, le jeudi 21 novembre au Café des Images. La chasse réalisé par son grand-père, Erik Løchen, en 1959 aura été projeté le dimanche 17 novembre.
Depuis l'enfance, Erik et Phillip, unis par une profonde amitié, ont pour ambition de devenir écrivains. Alors que le manuscrit d'Erik est rejeté, celui de Phillip est publié et le jeune homme devient du jour au lendemain une figure de la scène culturelle norvégienne. Avec leurs amis, ils parlent aussi bien de Marguerite Duras qu'ils écoutent Joy Division, Le tigre ou The Jams.
On trouve déjà dans ce premier long métrage du chef de file du cinéma norvégien, auteur de Oslo, 31 aout, les vertiges de la folie, l'énergie de la jeunesse, les délires entre potes, les angoisses de la création, le rock et la vodka, la danse et les nuits blanches, l'imagination qui galope, la vitesse, l'ivresse et l'indécision face à l'amour des femmes.
2 - Les sorties en salle
- Chambre 212 . La beauté du texte et le ton de comédie n'y font rien : Christophe Honoré n'aime pas le couple et en donne une vision terriblement triste, épuisé après 20 ans de mariage qui ne survit que grâce à l'aveuglement du mari et aux fantaisies sexuelles de la femme
- Alice et le maire . Paul Théraneau le dit en taxi à Alice; entre elle et lui se joue une nouvelle confrontation entre le philosophe et le prince; entre l'intellectuel qui délivre de belles idées et un beau discours et le politique qui doit les mettre en musique pour incarner le changement dont il supporte tous les risques. L'intellectuel se satisfait comme d'une finalité d'un beau discours, rigoureux précis et argumenté. Lui doit agir, résister aux pressions et mener le projet à son terme. Le film délivre ce beau discours mais ne l'incarne dans aucun projet concret de transformation de la ville de Lyon pas plus que de la France. Le peuple, les citoyens restent absents de la confrontation et le film en reste donc lui-même à l'exercice de style dont il dénonce les limites.
- Joker . Plutôt que de faire le portrait du Joker dans le monde fantastique des Batman de DC Comics, Phillips ancre le portrait de son ennemi le plus célèbre dans un Gotham qui évoque le New York des années 70. Ni névropathe glorieux comme Jack Nicholson dans Batman (Tim Burton, 1989) ou personnage ambivalent torturé comme Heath Ledger dans The Dark Knight : Le Chevalier noir (Christopher Nolan, 2008), Joker trouve un ancrage social et politique très contemporain sans toutefois que Phillips ne se décide à en faire une figure emblématique de l'insoumission.
- Martin Eden . Le roman de Jack London, en grande partie autobiographique, se passait à Oakland, en Californie au début du XXe siècle. Marcello le transpose sur son territoire, une ville portuaire d'Italie ; ici Naples après Gênes pour La bocca del Luppo. De moins en moins en empathie avec son héros, Pietro Marcello commente par des images documentaires ce roman d'une émancipation qui devient celui de la désillusion quand le personnage perd le contact avec les gens du peuple avec lesquels il vivait sans réussir davantage à s'intégrer au monde bourgeois qui le fascinait autrefois.
- Matthias & Maxime . Après l'échec critique et public de Ma vie avec John F. Donovan, Xavier Dolan revient dans son Québec d'origine où se mêlent, français, anglais mais surtout du joual, le parler local. "Je veux que ce soit impressionniste et expressionniste" dit, à propos de son film, la cinéaste, sœur cadette de Rivette, qui est plutôt versé dans la musique classique. Un peu à part dans cette bande où la culture est quasi absente, ces deux personnages, montrés comme un peu agaçants pour les autres, n'en sont pas moins les plus proches représentants de Dolan qui semble bien vouloir mêler les deux tendances picturales que son personnage éberlué considère comme antinomiques.
- L’âcre parfum des immortelles . Jean-Pierre Thorn remonte le fil de sa vie pour retrouver les figures rebelles qui ont peuplé ses films : des ouvriers en lutte de mai 1968 et des années 70 jusqu’à leurs enfants du mouvement hip-hop... et aujourd’hui les gilets jaunes d’un rond-point à Montabon. Ensemble, ils composent une fresque lumineuse qui prolonge et répond aux lettres de son amante trop vite fauchée par la mort.
- Camille . Le film repose sur un tricotage complexe d’images de statuts différents : images de fiction, images d’archives filmées par les télés au moment des événements, photos de Camille Lepage. Pour faciliter l’intégration des photos de Camille, le réalisateur, Boris Lojkine, choisit d’adapter le format du film au format des photos de Camille et opte pour un format inhabituel avec un rapport larguer/hauteur de 1.5
- L'angle mort de Patrick-Mario Bernard, Pierre Trividic. Les réalisateurs parviennent à entrecroiser récit sociale, psychanalytique et fantastique sans perdre sur aucun tableau tant, Dominick porte le don d'invisibilité comme un fardeau, proche en cela de L'homme invisible de H. G. Welles
4 - A la télévision cette semaine :
Un déséquilibre qui s'accroit entre le lundi, jour du cinéma sur les chaînes gratuites, et le reste de la semaine. Heureusement, Arte n'a pas encore renoncé et propose un cycle Hitchcock qui commence par les deux derniers films du maître ainsi que le premier film de Marco Bellocchio, Les poings dans les poches (1965), dont le dernier film, Le traître, est sorti en salle mercredi. Enfin, le ciné-club de Patrick Brion survit le lundi soir sur La5 avec un superbe cycle Raoul Walsh. Après La rivière d'argent la semaine passée et avant L'enfer est à lui la semaine prochaine, ce sera, lundi toujours, Les fantastiques années 20.... avec son pamplemousse et sa Piéta.
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de Costa-Gavras, dimanche 3 novembre, 20h55, Arte |
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de David Lean, lundi 4 novembre, 20h50, F5 |
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d'Alfred Hitchcock, lundi 4 novembre, 20h55, Arte |
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de Kathryn Bigelow, lundi 4 novembre, 21h05, W9 |
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d'Alfred Hitchcock, lundi 4 novembre, 22h50, Arte |
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de Raoul Walsh, lundi 4 novembre, 22h50, Arte |
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de Marco Bellocchio, mercredi 6 novembre, 23h55, Arte |
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de Steven Spielberg, jeudi 7 novembre, 21h05, F3 |
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de Anthony Mann, vendredi 8 novembre, 13h35, Arte |
Jean-Luc Lacuve, le 3 novembre 2019
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