Giotto dans la Chapelle Scrovegni de Padoue et Duccio dans La Maesta de Sienne ont créé les premiers grands cycles de la vierge Marie. Ceux-ci accompagnent le cycle de la vie du Christ.
La Vierge parturiente
apparaît au XIII (cathédrale de Léon) le thème
ne se diffuse qu'à la fin du moyen -âge (Madone del parto de
Piero della Francesca)
Vierge à l'enfant
Les Vierges à l'enfant placées sous le signe de la tendresse
se multiplient à partir du XIII et connaissent une fortune immense
jusqu'à aujourd'hui. La Vierge nourrice ou au lait en est une variante
mineure.
Vierge avec l'enfant Jésus et saint Jean-Baptiste
La sacra conversazione
Le motif de la sacra conversazione, composition réunissant des saints
autour d'une Vierge à l'enfant sur un trône, n'a pas une origine
exclusivement italienne. Le retable de San Marco (1437-1440) de Fra Angelico
et celui de Santa Lucia de Domenico Veneziano sont précédés
par La vierge au chanoine Van der Paele de Van Eyck, signé et daté
de 1436. Van Eyck est ainsi bien le premier à transférer des
personnages isolés d'un polyptyque à fond doré dans un
espace atmosphérique. Au cours des années 1420, la sacra conversazione-
terme crée par la suite- se détacha du retable à plusieurs
volets. L'idée de grouper les saints entourant la Vierge sur un seul
panneau ne germa peut-être pas à Florence puisque le tableau
brugeois est antérieur à toute Sacra Conversazione florentine
encore existante. Le recours à l'appellation italienne ne se justifie
que parce que cette composition était très populaire à
Florence à l'époque.
La Vierge en majesté
Première représentation, dès le IVe siècle
de ce qui deviendra le type de la vierge à l'enfant. Représentée
assise sur un trône avec L'enfant Jésus sur son sein, ce type
se répand en Italie (Simone Martini Sienne) sous le nom de Maesta .
Vierge de Miséricorde
apparue à Constantinople, elle répond à la fonction médiatrice
de Marie qui intercède auprès du Christ en faveur de l'humanité
souffrante : elle abrite sous son manteau hommes et femmes (Piero della Francesca)
Piéta ou Vierge de Pitié
répond à la sensibilité pathétique de la fin du
Moyen-age. Marie reçoit sur ses genoux le Christ que l'on vient de
descendre de la croix
Les lamentations
Titre donné à la représentation de la Vierge Marie, de
Marie Madeleine et de saint Jean se lamentant sur le Christ mort après
la Déposition et avant la Mise au tombeau. Joseph d'Arimathie et Nicodeme
peuvent être présents.
Selon les canons de la théologie, à la différence de son Fils, qui monte au Ciel de lui-même, le jour de l’Ascension, sa Mère est enlevée ou assumée, comme le dit l’expression qui exprime ce mystère. Les peintres concrétisent cela en représentant la Vierge portée par des anges.
La croyance en l'Assomption de Marie, qui s'élève au ciel après sa mort, met très longtemps à s'imposer. Cette tradition ne procède d'aucune référence précise dans l'écriture. Dans l'Eglise d'Orient, on a d'abord fêté seulement la Dormition (Koimêsis), c'est à dire, le "sommeil" de la Vierge, et l'élévation de l'âme seule de la Vierge. Dans le prolongement de la théologie de l'Eglise d'Orient, différentes uvres s'attachent à la dormition de Marie. Elle meurt, ou plutôt s'endort et le Christ reçoit son âme, figurée sous la forme d'un enfant (fresque d'Agaç Alti Kilise, Turquie, XIème). Le Greco dans sa jeunesse peint une telle Dormition (1567). L'Assomption corporelle n'est guère célébrée, dans ce domaine avant le IXe siècle.
L'art illustre essentiellement l'Assomption corporelle de Marie, qui monte au ciel portée par les anges. A partir du XVIe siècle, l'Assomption se mue parfois en une Ascension de la Vierge, qui s'élève seule. Le front ceint de douze étoiles, un croissant de lune sous les pieds, c'est la Femme du chapitre 12 de l'Apocalypse : "vêtue de soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles". (voir version du Greco de 1577)
La fête de l'Assomption est introduite au Ve siècle par l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Lors de la christianisation de l'Europe, elle remplace peu à peu une importante fête romaine, les Feriæ Augusti qui célébraient au milieu du mois d'août les victoires d'Auguste. Les Feriæ Augusti étaient des jours fériés dans tout l'Empire romain.
Au VIe siècle, l'empereur byzantin Maurice instaure la fête de la Dormition de la Vierge Marie chaque année à la date du 15 août, semble-t-il pour commémorer l'inauguration d’une église dédiée à la Vierge montée au ciel.
La fête est introduite officiellement en Occident sous l'influence du pape Théodore au VIIe siècle et prend le nom d'Assomption à partir du siècle suivant. Elle est citée sous ce nom en 813 par le Concile de Mayence parmi les fêtes d'obligation. Cette doctrine prend ainsi forme entre le IXe et le XIIe siècle. Elle est confirmée par les grands théologiens du XIIe siècle : Thomas d'Aquin, Bonaventure et Albert le Grand.
En 1638, après presque vingt-trois ans de mariage stérile ponctués de plusieurs fausses couches, le roi Louis XIII désirant un héritier consacre de manière solennelle la France à la Vierge Marie sous le titre de son Assomption par un acte auprès du Parlement de Paris préparé l'année précédente où il demande à ses sujets de faire tous les 15 août, jour où était déjà célébrée la fête de l'Assomption, une procession solennelle dans chaque paroisse. Louis XIV naît l'année suivante, et la fête célébrée par le vœu de Louis XIII prend une importance particulière en France.
En 1854, la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception entraîne de nombreuses pétitions à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption. « De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront en ce sens. Il faut y ajouter les pétitions de 1 332 évêques, de 83 000 prêtres, religieuses et religieux. Face à ces demandes répétées, Pie XII demande aux évêques du monde de se prononcer. 90 % des évêques y sont favorables. 10 % des évêques s’interrogent sur l’opportunité d’une telle déclaration ».
Le 1er novembre 1950, la constitution Munificentissimus Deus de Pie XII officialise en quelque sorte la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l'Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. Marie, ayant été préservée du péché originel et n'ayant commis aucun péché personnel, a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme : selon ce dogme, son enveloppe charnelle n'a pas à attendre la résurrection des corps à la fin des temps.