(1490-1576)
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Renaissance |
La vierge à l'enfant | 1507 | Bergame, Accademia Carrara |
Le concert champêtre | 1509 | Paris, Musée du Louvre |
Portrait de Gerolamo Barbarigo | 1510 | Londres, National Gallery |
L'Amour Sacré et l'Amour Profane | 1514 | Rome, Galerie Borghese |
Noli me Tangere | 1514 | Londres, National Gallery |
Violante | 1515 | Vienne, Musée de l'histoire de l'art |
La femme au miroir | 1515 | Paris, Musée du Louvre |
L'Assomption | 1518 | Venise, Santa Maria Gloriosa dei Frari |
Le transport du Christ au tombeau | 1520 | Paris, Musée du Louvre |
Vénus anadyomène | 1520 | Edimbourg, Nat. Gallery of Scotland |
Bacchus et Ariane | 1523 | Londres, National Gallery |
Portrait de l'homme au gant | 1524 | Ajaccio, Musée Fesch |
Madone des Pesaro | 1526 | Venise, Santa Maria Gloriosa dei Frari |
La Vierge au lapin | 1530 | Paris, Musée du Louvre |
Tarquin et Lucrèce |
1530
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Bordeaux, Musée des beaux-arts |
La femme à la fourrure | 1535 | Vienne, Musée de l'histoire de l'art |
Présentation de la Vierge au temple | 1538 | Venise, Gallerie dell'Accademia |
La Vénus d'Urbino | 1538 | Florence, Musée des Offices |
Ecce homo | 1543 | Vienne, Musée de l'histoire de l'art |
Le pape Paul III | 1543 | Naples, Musée di Capodimonte |
Caïn et Abel | 1544 | Venise, Santa Maria della Salute. |
Le sacrifice d'Isaac | 1544 | Venise, Santa Maria della Salute. |
David et Goliath | 1544 | Venise, Santa Maria della Salute. |
La résurrection | 1544 | Urbino, Galerie N. des Marches |
Danae et Cupidon | 1544 | Naples, Musée di Capodimonte |
Le pape Paul III | 1546 | Vienne, Musée de l'histoire de l'art |
Le pape Paul III et ses petits fils | 1546 | Naples, Musée di Capodimonte |
Vénus avec organiste et Cupidon | 1548 | Madrid, Musée du Prado |
Vénus et Adonis | 1554 | Madrid, Musée du Prado |
Danae recevant la pluie d'or | 1554 | Madrid, Musée du Prado |
Danae recevant la pluie d'or | 1554 | Vienne, Musée de l'histoire de l'art |
Mater Dolorosa | 1554 | Madrid, Musée du Prado |
Vénus au miroir | 1555 | Washington, National gallery of art |
Persée et Andromède | 1556 | Londres, Wallace Collection |
Diane et Callisto | 1559 | Londres, National Gallery |
Diane et Actéon | 1559 | Londres, National Gallery |
Vénus et Adonis | 1560 | Washington, National gallery of art |
Vénus et Adonis | 1560 | New York, Metropolitan |
Autoportrait | 1562 | Madrid, Musée du Prado |
La mort d'Actéon | 1565 | Londres, National Gallery |
Vénus avec joueur de luth | 1570 | New York, Metropolitan |
Le supplice de Marsyas | 1576 | Musée national de Kromeriz |
Pietà | 1576 | Venise, Gallerie dell'Accademia |
Titien nait à Pieve di Cadore, une petite ville des Dolomites en Vénétie
entre 1488 et 1490, dans une riche famille locale. Son père Gregorio
Vecellio occupait diverses charges, dont celles de capitaine de la milice,
et d'inspecteur des mines.
On ne sait pas quelle éducation il a reçu : il ne connaissait
probablement pas le latin, langue très importante à l'époque,
et la majeure partie des lettres qui nous sont parvenues ont été
écrites pour son compte par d'autres personnes. Tiziano s'est initié
à la peinture en même temps que son frère Francesco. Les
deux sont envoyés à Venise, vers l'âge de 9 ou 10 ans,
pour étudier l'art. Ils commencent dans l'atelier de Sebastiano Zuccato,
un artiste en mosaïque. Après quatre ou cinq ans, Titien entre
dans l'atelier du peintre Gentile Bellini, puis de son frère Giovanni
Bellini, à cette époque l'artiste le plus réputé
de Venise.
C'est là qu'il fait la connaissance de Giorgio da Castelfranco, connu
sous le nom de Giorgione. Ils deviennent amis et associés, et en 1508
travaillent ensemble aux fresques extérieures du Fondaco dei Tedeschi.
Vasari écrit : « À ses débuts, quand il commença
à peindre dans la manière de Giorgione, à dix-huit ans
à peine, fit le portrait d'un gentilhomme de la famille Barbarigo,
son ami... on le jugea si bien peint et avec tant d'habileté que, si
Titien n'y avait mis son nom dans une ombre, on l'aurait pris pour une uvre
de Giorgione. » En 1508, il peint la décoration à fresque
du Fondaco dei Tedeschi avec Giorgione. Son style dramatique, semble déjà
se distinguer consciemment du maître.
Deux ans plus tard, Giorgione meurt de la peste et il est probable que de nombreux tableaux de Giorgione, inachevés, aient été terminés par Titien.
Titien peint trois fresques pour la Scuola di Sant'Antonio à Padoue,
ville où il se rend en 1511. On retrouve encore l'aspect fondu de Giorgione
et du Corrège sur les chairs délicates et sans contours et les
paysages vaporeux avec lesquels elles fusionnent volontiers, ainsi que dans
les matières veloutées. Les nus, si on les compare avec ceux
de Giorgione, sont quand-même plus francs car privés du halo
mystérieux qui enveloppe les figures de ce peintre. Chez Titien, la
lumière sert à intensifier les couleurs qui, elles, sont chargées
de fondre personnage et environnement.
En 1516, à la mort de Giovani Bellini, il est nommé à
sa suite peintre officiel de la République de Venise et établit
un atelier sur le Grand Canal à San Samuele. De nombreux artistes contemporains
y passèrent, dont Tintoret et Le Greco. En 1520, il exécute
une importante commande pour la décoration du Palais des Doges, La
Bataille de Cadore (grande fresque qui sera détruite lors d'un incendie
en 1577) et trois peintures de scènes mythologiques pour Alphonse Ier
d'Este. Il est également chargé de faire tous les portraits
des doges successifs, jusqu'en 1555 où la tâche incombe à
Tintoret. Il a également de nombreuses commandes pour les notables
vénitiens et les églises de la cité.
En 1527, l'Arétin et Sansovino s'établissent à Venise après le sac de Rome. Titien contracte avec eux des liens d'amitié qui l'aident sans doute à suivre les développements du maniérisme, très en vogue en Italie centrale. Les Portraits des Césars sont exécutés à cette époque pour le palais ducal de Mantoue. Même s'ils sont aujourd'hui perdus, ils sont connus par des copies ou des estampes. Ils permettent de comprendre la nouveauté du style de Titien, sous l'influence du maniérisme de Giulio Romano. Il peint ensuite les plafonds de la basilique Santa Maria della Salute de Venise. Les personnages sont reliés entre eux par des mouvements violents et baignent dans une lumière chaude et mobile.
En 1530 sa femme met au monde une fille, Lavinia, et meurt quelques mois
plus tard. On ne sait s'il se remaria, mais en tout cas les années
1530 sont pour Titien celles d'un nouveau canon féminin, plus menu
comme dans La Bella (Florence, Palais Pitti), Marie-Madeleine (v. 1533) (Florence,
Palais Pitti) ou La Vénus d'Urbino (Florence, Musée de la Galerie
des Offices). Cette dernière uvre, réalisée pour
Guidobaldo della Rovere en 1538 s'inspire de la Vénus endormie de Giorgione
sera le prototype du nu féminin couché en intérieur pour
la peinture européenne jusqu'à Édouard Manet qui s'en
inspirera pour son Olympia.
Dans cette même année 1530, Titien rencontre Charles V à
l'occasion d'un voyage de l'empereur en Italie, par l'intermédiaire
du marquis de Mantoue. Trois ans plus tard, Charles V lui accorde le titre
de Conte Palatino et Cavaliere dello Sperone d'Oro, un honneur sans précédent
pour un peintre. Il peindra une série de portraits des proches de l'empereur.
En 1545, il se rend à Rome à l'invitation du pape Paul III.
La confrontation directe avec les uvres de Michel-Ange influe énormément
sur sa carrière, qui connaît alors une "crise maniériste",
marquée par des compositions plus hardies et un coloris aux forts effets
de contraste. Les intrigues de pouvoir de la cour pontificale lui inspirent
un autre chef-d'uvre, le Portrait de Paul III avec ses neveux. Le portrait
de groupe qui permet à Titien de chercher à rivaliser avec Raphaël,
est inachevé sans qu'on sache vraiment très bien pourquoi. Le
pape est assis, vieilli. Titien cherche plus à montrer le caractère
du vieillard qu'à montrer la majesté de sa fonction pontificale.
Son neveu, le cardinal Farnese est assis à l'arrière plan et
semble le principal instigateur des décisions de son oncle. A droite,
Ottavio Farnese s'incline devant son oncle, lui faisant une demande..Le 16
mars 1546, il obtient la citoyenneté romaine, et rentre à Venise
En 1548 il se rend à Augsbourg où se tient la Diète du Saint-Empire, présidée par Charles Quint, occasion pour lui de peindre de nombreux portraits de notables et de l'empereur lui-même. Dans Charles Quint à la bataille de Mühlberg Titien transforme son sujet en un symbole héraldique, mais il le montre aussi comme un despote usé. Cette toile, réalisée peu avant l'abdication de Charles Quint témoigne dun sens aigu de l'analyse.
En 1551, à plus de soixante ans, Titien se fixe définitivement à Venise. Son temps est entièrement occupé à réaliser les commandes des princes, travaillant à de nouvelles formes d'expression. Même dans les thèmes profanes, la construction dramatique est plus intense. Il travaillee ainsi à une série de huit Poésies pour le roi Phillipe II. Ces peintures représentent des nus féminins mythologiques, telles Danaé, Vénus et Adonis ou Diane et Actéon, et elles inaugurent la dernière phase de Titien, caractérisée par une touche beaucoup moins graphique et plus libre, où les toiles achevées laissent même voir l'action du pinceau sur la toile. Il est élu avec Andrea Palladio et Jacopo Tintoretto à l'Académie
du dessin de Florence en 1566. Son dernier tableau connu est une Pietà,
qu'il destinait à orner son tombeau : inachevée à sa
mort, l'uvre sera terminée par Palma il Giovane.
Il meurt le 27 août 1576, peut-être de la peste, plus probablement
de vieillesse. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei
Frari à Venise.