Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux
Les salons de peintures en France de 1816 à 1905

En 1816, les classes de l’Institut reprennent leur nom d’autrefois : elles sont de nouveau des académies. Demeure l’Institut, qui les regroupe mais respecte leur indépendance. L'Académie des Beaux-arts a pour vocation de contribuer à la défense et au développement du patrimoine artistique de la France. Elle est formée de membres élus à vie et choisis en général pour leur attachement à la tradition. Une partie des académiciens compose les jurys qui contrôlent le Salon, le prix de Rome et l'affectation des commandes publiques. En 1855 : Le Salon se confond avec l'Exposition universelle.  Gustave Courbet, qui a été refusé au pavillon français, se singularise en exposant ses œuvres au "pavillon du Réalisme", en marge de l'exposition officielle. En 1863, 5 000 œuvres sont soumises au jury du Salon qui en refuse 3 000 œuvres. Devant la colère exprimée par les nombreux artistes frustrés, Napoléon III va voir et demande à ce qu'ils soient exposés : ce sera le salon des refusés. Il existe de nouveau en 1864 pour la dernière année. (Partie 4)

Le jury est immanquablement contesté dans ses décisions, L’Etat, qui avait toujours soutenu la manifestation, demande en 1879 aux artistes de se réunir en société et de s’organiser en dehors de toute participation étatique ; ainsi nait la Société des artistes français. Et  Le Salon des artistes français qui va perdurer de 1880 à aujourd'hui même si  depuis 2006 « Art en capital », regroupe au Grand Palais des Champs-Élysées cinq salons parisiens  dont le Salon des artistes indépendants et le Salon des artistes français. (Partie 5)

4 - L'Académie des Beaux arts au XIXe siècle

En 1816, les classes de l’Institut reprennent leur nom d’autrefois : elles sont de nouveau des académies. Demeure l’Institut, qui les regroupe mais respecte leur indépendance. L'Académie des Beaux-Arts a pour vocation de contribuer à la défense et au développement du patrimoine artistique de la France. Elle est formée de membres élus à vie et choisis en général pour leur attachement à la tradition. Une partie des académiciens compose les jurys qui contrôlent le Salon, le prix de Rome et l'affectation des commandes publiques. Le salon est un espace de compétition et de concurrence dont les artistes ne détiennent pas la clé tant l'accrochage, les récompenses du jury et les commentaires du public leur échappent. Manet l'affirme pourtant : "le salon est le vrai terrain de lutte". Seul endroit où un artiste peut espérer exister.

À partir de 1832, le Salon devient annuel. En 1839, Honoré de Balzac déplore ce qu'il est devenu :

Depuis 1830, le Salon n'existe plus. [...] Tout fut perdu lorsqu'il se continua dans la galerie. Le Salon aurait dû rester un lieu déterminé, restreint, de proportions inflexibles, où chaque genre eût exposé ses chefs-d'œuvre. Une expérience de dix ans a prouvé la bonté de l'ancienne institution. Au lieu d'un tournoi, vous avez une émeute ; au lieu d'une Exposition glorieuse, vous avez un tumultueux bazar ; au lieu d'un choix, vous avez la totalité. Qu'arrive-t-il ? Le grand artiste s'y perd. (Balzac, avant-propos à Pierre Grassou, dans Scènes de la vie parisienne, 1839).

Une sorte de fronde monte parmi certains critiques et artistes : elle est manifeste durant le Salon de 1846, entre autres par la voix de Charles Baudelaire. En 1848, la Deuxième République abolit le jury de sélection. En 1849, six toiles et un dessin de Courbet sont retenus par un jury désormais élu par les artistes eux-mêmes dont Une après-dinée à Ornans qui lui vaut une médaille et son premier achat par l'État
.

Au Salon de 1850, dès l'ouverture, l'exposition de L'enterrement à Ornans suscite scandale et étonnement auprès de la critique car pour la première fois un sujet de la vie quotidienne est peint dans les dimensions jusque-là réservées aux thématiques "nobles". Huit autres tableaux accompagnent L'enterrement dont Les casseurs de pierres, et L'autoportrait à la pipe, ce dernier devenant le seul tableau présenté qui recueille des louanges unanimes. Le soir des récompenses arrive le 3 mai et aucune toile de Courbet n'est citée. Devenu mesuré, Théophile Gautier finit par s'étonner d'un tel oubli : « Courbet a fait l'événement au Salon ; il mêle à ses défauts sur lesquels nous l'avons ouvertement tancé, des qualités supérieures et incontestable originalité ; il a remué le public et les artistes. On aurait dû lui donner une médaille de première classe… ». Le 18 mai, la liste des achats publics tombe et là encore, Courbet en est exclu, au prétexte de restriction budgétaire (le peintre ne voulut pas lâcher son L'autoportrait à la pipe pour moins de 2 000 francs).

Le jury de sélection est rétabli en 1851. Il compte 40 membres parmi lesquels figurent Eugène Delacroix, Auguste Ingres, Jean-Baptiste Corot, Eugène Isabey. Pour faire gagner de l'argent à l'Académie de peinture et de sculpture, les tableaux sont exposés avec des numéros : il faut acheter le livret pour connaître le nom des exposants.

Emile Zola, évoque, dans L'Oeuvre (1866), le travail du jury :

"Tous les jours se trouvaient préparés par les gardiens, un interminable rang de tableaux posés à terre, appuyés contre la cimaise, fuyant à travers les salles du premier étage [...] Les jugements étaient rendus debout, on bâclait le plus possible la besogne, rejetant sans vote les pires toiles ; pourtant, des discussions arrêtaient parfois le groupe, on se querellait pendant dix minutes [...]."

Les récompenses à la fin du salon génèrent en effet commandes publiques et privées et copies. Le salon génère son mythe : vernissage sur place qui donnera son nom au premier jour d'exposition. Gustave Doré dans Le dernier jour de réception (1866) avant le salon marque bien la précipitation des peintres le dernier jour pour faire accepter leur tableau en les ayant à peine finis. De même, l'événement mondain et populaire qu'est le salon, les commentaires qu'il déchaine dans le public font l'objet du Quatre heures au salon (François Auguste Biard, 1847)

Quatre heures au salon
(François Auguste Biard, 1847)
Gustave Le Gray (1820-1884) Salon de 1852, grand salon nord (au centre : "Les demoiselles de village" de Gustave Courbet), 1852 Épreuve sur papier salé à partir d'un négatif papier contrecollée sur carton H. 19,4 ; L. 23,6 cm Paris, musée d'Orsay

1853 : Les Baigneuses de Gustave Courbet fait scandale par son caractère résolument provocateur, Courbet ayant décidé de se démarquer de la production officielle par ses envois, dont cette œuvre. Le tableau est unanimement attaqué par la critique, pour la nature négligée de la scène, le caractère massif du nu en opposition avec les canons officiels.

1855 : Le Salon se confond avec l'Exposition universelle. Gigantesque exposition qui attire des millions de visiteurs, elle réunit "tous les pays d'Orient et d'Occident". Cinquante-trois états y participent avec certaines de leurs colonies. Chaque pays présente ses inventions techniques, mais aussi ses réalisations artistiques, culturelles et sociales. Consacrées à leurs débuts à l'industrie et aux techniques, les Expositions universelles s'ouvrent peu à peu aux Beaux-Arts. De 1851 à 1867, ces expositions sont organisées alternativement par l'Angleterre et la France qui imposent ainsi leur hégémonie au reste du monde. La première Exposition Universelle de 1851 se tient au Crystal Palace de Londres. Paris accueille la suivante en 1855 au Palais de l'Industrie. L'édifice de la section des Beaux-Arts (peinture, gravure, lithographie, sculpture et médailles, architecture) accueille 2 176 artistes dont 1 072 Français. Leurs oeuvres sont vues par un million de visiteurs. Les peintres Eugène Delacroix, Dominique Ingres et Ernest Meissonier figurent parmi les lauréats français, tandis que Gustave Courbet, qui a été refusé au pavillon français, se singularise en exposant ses oeuvres au "pavillon du Réalisme", en marge de l'exposition officielle. Il expose ses 30 ans de carrière. Le vernissage est un succès mais peu de visiteurs et de ventes.

Au Salon de 1857, Jean-François Millet peut enfin présenter Les Glaneuses. En 1859, la Société française de photographie, représentée par Nadar, est autorisée à y exposer pour la première fois, et non plus au Palais de l'Industrie. C'est à ce moment-là que Charles Baudelaire signe la plus virulente des attaques envers le procédé avec un article intitulé «Le public moderne et la photographie »

Vers 1860, l'autorité de l'Académie est sapée par les romantiques. Delacroix rentre à l'institut en 1857, mais malade, il ne peut empêcher Ingres d'imposer son académisme de 1825 à 1867. Mais surtout le système académique n'est plus en mesure d'assurer ni l'encadrement, ni les moyens d'existence des générations montantes d'artistes. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux et veulent tous intégrer l'Académie de Paris.

En 1863, 5 000 oeuvres sont soumises au jury du Salon qui en refuse 3 000. Devant la colère exprimée par les nombreux artistes frustrés, Napoléon III va voir et demande à ce qu'ils soient exposés : ce sera le salon des refusés. Manet y présente Le déjeuner sur l'herbe qui fait scandale. Un nouveau salon des refusés est organisé en 1864 pour la dernière année; au-delà du succès de scandale, il est stigmatisant d'y être exposé.

Embouchure de la Seine
Claude Monet, 1865
Ne soyez donc pas si bourgeois...
(Honoré Daumier, 1865)

Au salon de salon de 1865, Claude Monet présente deux vues de l'estuaire de la Seine prises à Honfleur et à Sainte-Adresse au jury : La Pointe de la Hève et Embouchure de la Seine. Acceptées par le jury, ces deux œuvres sont exposées et rencontrent un accueil positif, notamment de la part des critiques.


N'ayant pas pu achever le Déjeuner pour le Salon de 1866, Monet y expose La Femme en robe verte, un portrait de sa fiancée, Camille, exécuté à la hâte et avec fureur en seulement quatre jours. Cette toile obtient un grand succès au salon de la même année et est très acclamée, notamment par Émile Zola. Il est exposé avec une toile représentant la forêt de Fontainebleau réalisée deux ans auparavant. Monet établit ici une association entre deux œuvres radicalement opposées appartenant à deux genres distincts, qu'il cherchait à réunir dans son Déjeuner.

Avec La femme au Perroquet Courbet défie à nouveau l'académisme en s'appropriant ses codes, par exemple le sujet et la dimension, réinterprétés par sa vision de la peinture. Sa femme nue n'a aucun prétexte mythologique ni historique, ce pourquoi elle choque le public. Les soutiens de Courbet sont les plus nombreux, parmi lesquels Jules-Antoine Castagnary, qui reconnait là « une femme de notre temps ». Après Les Baigneuses (1853), c'est le deuxième nu de Courbet accepté au Salon

1867 : En marge de l'exposition universelle organisée pour la seconde fois en France, Courbet récidive son expérience de 1855 en construisant de nouveau un pavillon de bois pour vendre ses œuvres. Il est imité par Manet. Claude Monet présente Femmes au jardin. Cette oeuvre, qui montre pour la première fois la lumière naturelle et changeante, est refusée par le jury (il en est de même pour Le Port de Honfleur, autre toile présentée par Monet cette année-là). Le jury outre l'absence de sujet ou de narration, déplore la touche apparente qu'il juge comme une marque de désinvolture et d'inachèvement. L'un des membres déclare : "Trop de jeunes gens ne pensent qu'à poursuivre dans cette abominable direction. Il est grand temps de les protéger et de sauver l'art !" La pétition lancée par de nombreux artistes pour qu'une exposition des œuvres rejetées ait lieu est rejetée.

 


1874 :Au Palais de l’Industrie et des Beaux-Arts, avenue des Champs-Élysées le Salon ouvre ses portes le 1er mai 1874. Incontournable vitrine de la production artistique du moment, cette gigantesque exposition officielle est un événement annuel où le public se presse en masse. Il est aussi essentiel pour les artistes, car depuis deux siècles, c’est là que se jouent leur succès et leur carrière. Soigneusement sélectionnés par un jury sous l’égide de la Direction des Beaux-Arts, plusieurs milliers d’œuvres se côtoient, dont près de 2 000 peintures accrochées bord à bord : « grandes machines » – immenses tableaux à sujet historique, religieux ou mythologique –, scènes de genre anecdotiques, tableaux « orientalistes », nombreux paysages ou portraits léchés. En 1874, même si son jury est particulièrement sévère, le Salon n’est « ni plus mauvais ni meilleur » que les années précédentes, selon le critique Castagnary : « Ce qui lui fait défaut, c’est l’œuvre capitale […] qui […] devient une date dans l’histoire de l’art. » En effet, cette année-là, l’exposition qui passera à la postérité n’est pas le Salon mais la Première exposition des peintres impressionnistes dans le studio de photographies de Nadar

En parcourant les 24 salles de peintures du Salon, le romancier et critique d’art Émile Zola se lamente : « Des tableaux, toujours des tableaux », « long comme de Paris en Amérique », puis, décidément très las, descend vers la nef des sculptures, aspirant à « fumer un cigare ». Il observe que les œuvres qui passionnent le public sont « les scènes tragiques de la dernière guerre » qui s’est soldée par la défaite de la France face à la Prusse. Ces peintures et ces sculptures résonnent auprès des visiteurs, qu’il s’agisse de représentations directes, comme Morts en ligne ! d'Auguste Lançon, ou nettement plus symboliques comme le tableau d'Albert Maignan, Départ de la flotte normande pour la conquête de l'Angleterre, évoquant le sacrifice et le deuil. En 1874, bien des artistes, officiels ou indépendants, ont vu cette guerre de près. Le Salon, qui en 1872 avait exclu des œuvres sur ce sujet, s’est ouvert à ce thème d’une actualité encore très vive, contrairement à la Commune, qui n’y sera pas représentée.

Auguste Lançon :
Morts en ligne !
Camille Cabaillot-Lassalle
Le salon de 1874

1878 : troisième exposition universelle (construction du palais du Trocadéro, détruit en 1937).

1879 : Renoir, ne souhaite pas participer à la quatrième exposition des impressionnistes. Dans de graves difficultés financières (il n'arrive pas à vendre ses tableaux, la critique est souvent mauvaise), il préfère la reconnaissance du Salon officiel auquel il propose Madame Charpentier et ses enfants. Accepté par le jury, le tableau y remporte un grand succès. Immanquablement contesté dans ses décisions, le jury a été réformé à de multiples reprises tout au long du XIXe siècle, faisant selon les époques la part belle aux artistes élus par leurs pairs ou aux académiciens choisis par l’administration des Beaux-Arts. L’Etat, qui avait toujours soutenu la manifestation, demande en 1879 aux artistes de se réunir en société et de s’organiser en dehors de toute participation étatique ; ainsi nait la Société des artistes français.

5 - Le Salon des artistes français de 1880 à 2020

Le Salon de peinture et de sculpture est renommé Salon des artistes français en 1880. Il s'ouvre le 1er mai 1880 au palais des Champs-Élysées,

Le 27 décembre 1880, Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts officialise par décret, la fin du monopôle de l'Académie des beaux-arts sur l'organisation du Salon annuel parisien. Il demande aux artistes ayant été admis à ce salon en mai de se constituer en « Société des artistes français », laquelle est désormais destinée à gérer cet événement, à savoir l'exposition annuelle des Beaux Arts en lieu et place de l'État. Les sociétaires élisent les membres du comité et un jury pour chaque section. Le jury est élu pour trois ans parmi les sociétaires médaillés d'or.

La fin du monopole public est entérinée en 1881 et d'autres salons vont pouvoir naître au fil des années suivantes à Paris

En 1883, le palais de l’Industrie est mis à disposition des artistes pour 1 franc symbolique. Le président de la République assiste au vernissage.

Les attitudes du public sont saisies avec plus ou moins d'ironie :

un coin du salon en 1880
Édouard Danton, 1880
Une séance du jury de peinture
Henri Gervex , 1885

De nombreux sociétaires vont faire sécession ou se constituer en indépendant : l'Union des femmes peintres et sculpteurs lance le Salon des femmes peintres et sculpteurs en 1882.


1884 : Un Salon est créé en mai 1884 à Paris par le Groupe des indépendants, des artistes souhaitant pouvoir exposer librement leurs œuvres et se libérer de l'influence de tout jury. Le peintre Dubois-Pillet qui est aussi capitaine de la Garde Républicaine obtient des autorités un local en bois, le « baraquement B, rue des Tuileries ». Plusieurs centaines d'artistes y participent, dont Seurat, Angrand, Redon, Cross, Signac, mais aussi de nombreux peintres médiocres. Le salon connaît un certain succès public et critique mais l'organisation s'y révèle désordonnée. La gestion erratique de la caisse met un terme à ce premier Salon des indépendants qui est liquidé financièrement. Une quarantaine d'artistes se réunissent alors sous la présidence d'Odilon Redon et tiennent une première assemblée le 31 mai afin de créer une nouvelle société, plus viable, qui est constituée le 11 juin 1884. Les premiers présidents sont Alfred André Guinard, Marie-Edmond Honer, Edmond Eugène Valton puis Paul Signac de 1909 à 1934. A l'époque contemporaine Dominique Chapelle (2009-2016), : Lyliane Merit (2016-2017), Djamel Zemoura (depuis 2018)

Les fondateurs, volontiers anarchistes, croient que l'art peut contribuer au bien commun, comme l'exprime Paul Signac, un des instigateurs du projet : "Justice en sociologie, harmonie en art : même chose". Le Salon est représentatif des grands courants de l'époque : pointillisme, nabisme, symbolisme puis fauvisme et cubisme. Société autogérée d'artistes, les indépendants n'attribuent pas de récompense, mais il comprend toutefois un comité d'admission.

La première exposition, organisée très rapidement après la création de la Société, se tient au pavillon de la ville de Paris aux Champs-Élysées, le 10 décembre 1884, sous le nom de Salon d'hiver. Parmi les tableaux exposés à ce premier Salon, on peut signaler Une baignade à Asnières (Georges Seurat), le Pont d'Austerlitz (Paul Signac) et Au jardin du Luxembourg (Henri-Edmond Cross).


1888: Paul Sérusier, obtient une mention honorable pour Le tisserand breton

1889 : quatrième exposition universelle en France, érection de la Tour Eiffel. Trois œuvres de Monet figurent à l’exposition centennale de l’art français, ouverte en mai à l’occasion de cette exposition universelle, ainsi que l’Olympia de Manet ; Monet ouvre une souscription pour offrir cette œuvre au musée du Louvre et, après une campagne acharnée, il parvient à faire accepter en 1890 la toile par l’État pour le musée du Luxembourg.

1890 : de jeunes peintres comme Lucien Simon, conduits par des maîtres tels que Auguste Rodin et Pierre Puvis de Chavannes, lassés de l'autoritarisme académique du Salon des artistes français, créent un nouveau salon et rejoignent la Société nationale des beaux-arts, plus ouverte aux idées nouvelles

1900 : Cinquième exposition universelle en France (création du Petit et du Grand Palais, des gares de Lyon et d'Orsay). Le Palais de l'Industrie démoli pour l'Exposition est remplacé par le Grand Palais. C'est sous sa nef que se tient dorénavant le salon des artistes français. Les expositions ont lieu tous les ans sauf pendant les dernières guerres mondiales. Rodin, au pavillon de l'Alma, à 60 ans, organise sa rétrospective.

1903 : Création du salon d'automne.

Naissance des galeries Paul Durand-Ruel, Daniel-Henry Kahnweiler, Ambroise Vollard, expositions monographiques dans les galeries privées. Cela met fin au moment bourgeois de l'histoire de l'exposition qui s'est effrité avec la commune de Paris. Ce moment bourgeois, ou industriel exalte, saturation, satiété, accumulation, étalage exhaustif, démonstration ostentatoire. L''exposition allait ensuite continuer à se développer parallèlement à la progression du temps contraint. L'exposition est en effet moins contraignante que les horaires fixes du théâtre. On peut y parler, la réserver aux jours de pluie, c'est un geste social plus que culturel.

Depuis 2006 est né « Art en capital », exposition regroupant au Grand Palais des Champs-Élysées 5 salons parisiens : le Salon des artistes indépendants, le Salon des artistes français, le Salon de la Société nationale des beaux-arts, le Salon Comparaisons (né en 1950) et le Salon de dessin et peinture à l'eau (né en 1953). C'est ainsi qu'en février 2020, se tient au Grand Palais la 230e édition du Salon des Artistes Français

Bibliographie :