Une séance du jury de peinture au Salon des artistes français (1883 ?), dans une salle du premier étage du palais de l'Industrie.
Depuis le Salon de 1880, les artistes élisaient eux-mêmes les confrères qu’ils souhaitaient voir se prononcer sur l’admission ou le refus des œuvres. S’ils sont tous identifiés, les trente et un jurés que Gervex a représentés dans une salle du palais des Champs-Elysées, gesticulant devant les tableaux à examiner, ne furent jamais choisis en même temps ; aussi sommes-nous ici plutôt devant un hommage artistique à forte connotation réaliste plutôt que devant une scène de genre houleuse. Si l’on peut y reconnaître de fervents gardiens de la tradition, portraitistes tels que Bonnat ou Carolus-Duran, amateurs de mythologie et d’histoire comme Bouguereau, Cabanel ou Jean-Paul Laurens, on y rencontre aussi des tenants du renouveau du paysage, comme Français, Harpignies ou Cazin, et quelques fortes individualités qui ne tarderont pas à ébranler ce système d’exposition. Avec son autoportrait et les portraits de Puvis de Chavannes ou de Roll, dans le groupe de sept personnes représentées à gauche de la porte, Gervex introduisait la représentation d’un certain nombre de futurs dissidents.