4e exposition : du 10 avril au 11 mai 1879, 28 avenue de l'Opéra. 5e exposition: du 1er au30 avril 1880, 1880, rue des Pyramides 6e exposition : du 2 avril au 1er mai 1981,35 boulevard des Capucines 7e exposition : mars 1982 , 251 rue St. Honoré |
De 1879 à 1882, une exposition est organisée chaque année, tandis que l'impressionnisme, avec son cortège de scandales et de débats, commence à s'imposer sur la scène artistique parisienne. Ces manifestations restent attendues comme une distraction assurée. Mais les artistes finiront par se lasser des quolibets du public et de la presse.
Renoir, ne souhaite pas participer à la quatrième exposition des impressionnistes en 1879. Dans de graves difficultés financières (il n'arrive pas à vendre ses tableaux, la critique est souvent mauvaise), il préfère la reconnaissance du Salon officiel auquel il propose Madame Charpentier et ses enfants. Accepté par le jury, le tableau y remporte un grand succès. Camille Pissarro écrit à ce propos : "Renoir a un grand succès au Salon. Je crois qu'il est lancé, tant mieux, c'est si dur la misère !".
Monet annonce aussi qu'il renonce à exposer, et, sans le dévouement de Caillebotte, qui se charge d'acheminer son envoi, ses vues de Vétheuil et sa rue Montorgueil pavoisée seraient restées à l'atelier. Au total, il exposera 29 oeuvres.
Une nouvelle recrue, la peintre américaine Mary Cassatt, ne fait pas exception aux principes esthétiques hardis du groupe, exposant des compositions violemment colorées dans des cadres rouges et verts.
Invité à la dernière minute par Pissarro et Degas, Paul Gauguin participe, hors catalogue, avec le buste en marbre de son fils Emil, seule sculpture exposée.. Mais sa présence provoque quelques remous au sein du groupe.
Les Impressionnistes accordent une importance capitale à la présentation de leurs œuvres. L'une de leurs innovations les plus remarquables consiste à présenter leurs tableaux, pastels et aquarelles dans des cadres blancs ou peints dans une couleur complémentaire à la dominante de leurs compositions. Ce souci d'harmonie s'étend à la couleur des murs des salles d'exposition, qui reprennent la teinte principale de leurs tableaux ou, au contraire, contrastent violemment avec elle. Camille Pissarro n'hésite pas à présenter ses œuvres dans des cadres jaune serin accrochés sur un mur lilas. Le choix d’un tel environnement coloré, mis au point et calculé en considération des lois du contraste simultané, permet d’augmenter la luminosité apparente des tableaux, et crée un climat favorable à leur contemplation.
En 1880, Monet, Renoir, Sisley et Cézanne refusent de prendre part à la cinquième exposition de ceux qu’on appelle à présent les « artistes indépendants » qui regroupent 18 artistes : M et Mme Bracquemond, Caillebotte, Mary Cassatt, Degas (12), Forain, Gauguin (8), Guillaumin (22), Lebourg, Levert, Berthe Morisot (15), Pissaro (16), Raffaëlli, Rouart, Tillot, Eugène Vidal, Vignon, Zandomeneghi.
Degas et Pissaro, qui demeurent les plus fidèles au groupe, décident d'organiser une sixième exposition qui se tient du 2 avril au 1er mai 1881, de nouveau au 35 boulevard des Capucines, dans une annexe des ateliers de Nadar. 13 participants : Mary Cassat, Degas, Forain, Gauguin, Guillaumin, Berthe Morisot, Pissaro, Raffaëlli, Rouart, Tillot, Eugène Vidal, Vignon, Zandomeneghi.
Comme l'année précédente, Monet, Renoir, Sisley et Cézanne refusent leur participation et exposent au Salon.
L'exposition de 1882, limitée à neuf peintres et 203 oeuvres : Caillebotte (17), Gauguin (13 dont un pastel et une sculpture), Guillaumin (26), Monet (35), Berthe Morisot (9), Pissarro (36), Renoir (25 dont Le déjeuner des canotiers et Champ de bananiers), Sisley(27) et Vignon (15), est sans nul doute la plus homogène de la série. Sisley expose pour la dernière fois avec les Impressionnistes en 1882, présentant une série de paysages de la région de Moret-sur-Loing. Pour la première fois l'exposition remporte un certain succès tant au point de vue critique que pécuniaire
Plusieurs années s'écoulent avant l'organisation d'une autre exposition du groupe, la huitième en 1886, qui sera la dernière. Les peintres mettent ce temps à profit pour poursuivre leurs recherches, seuls ou en petits groupes. En 1884, Signac a participé en compagnie d'autres peintres à la fondation de la Société des artistes indépendants. À l'occasion du premier Salon des indépendants, sa rencontre avec Georges Seurat, qui expose un grand tableau intitulé Une baignade à Asnières, marque les prémices d'un nouveau mouvement pictural, le néo-impressionnisme.
Bibliographie : Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Robert Laffont. 1987,