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Sainte Agathe de Catane ou Agathe de Sicile est une sainte chrétienne, vierge et martyre, morte en 251 et fêtée le 5 février. Connue par une Passion du Ve siècle, son histoire a été reprise par Jacques de Voragine dans sa Légende dorée.
Née au IIIe siècle à Catane en Sicile, dans une famille noble, Agathe était d'une très grande beauté et honorait Dieu avec ferveur et lui avait ainsi consacré sa virginité. Quintien, proconsul de Sicile mais homme de basse extraction, souhaitait par-dessus tout l'épouser, pensant qu'il pourrait ainsi gagner en respect mais aussi jouir de la beauté et de la fortune d'une telle épouse.
Agathe ayant refusé ses avances, Quintien l'envoya dans un lupanar tenu par une certaine Aphrodisie qu'il chargea de lui faire accepter ce mariage et de renoncer à son dieu. La tenancière ayant échoué, Quintien fit jeter Agathe en prison et la fit torturer. Parmi les tortures qu'elle endura, on lui arracha les seins à l'aide de tenailles mais elle fut guérie de ses blessures par l'apôtre Pierre qui la visita en prison. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie et son décès fut accompagnée d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville.
Un an après sa mort, l'Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Les habitants s'emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture d'Agathe et le placèrent devant le feu qui s'arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville.
Depuis, on invoque son nom pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies.
Le culte de sainte Agathe dépassa rapidement le cadre de la Sicile : en 470, les ariens lui consacrent une petite église à Rome, Sainte-Agathe-des-Goths, que le pape Grégoire le Grand donna aux catholiques.Sainte Agathe est la patronne des nourrices, des bijoutiers, des fondeurs de cloche, des villes de Catane et de Palerme, ainsi que de l'île de Malte. Ses reliques, qui auraient été transférées à Constantinople en 1050, reposeraient maintenant depuis 1126 dans la chapelle qui lui est dédiée dans la cathédrale de Catane qui lui est consacrée. Ses principaux attributs sont la palme du martyre, un plateau sur lequel sont posés deux seins, des tenailles et parfois un édifice en flammes.
On ne connaît guère le destin du frère de Pierre, André, mais les trajectoires de sa légende représentent un cas tout à fait intéressant de quête d’autorité. Les traditions les plus anciennes conservées par le théologien Origène (IIIe siècle) font d’André l’apôtre de la Scythie (aujourd’hui les steppes eurasiennes, de l’Ukraine au Kazakhstan). Cela n’est pas invraisemblable quand on sait que de nombreuses communautés juives se trouvaient sur les rivages de la mer Noire ainsi qu’en Crimée.
Les « Actes d’André », remontant à la fin du IIe siècle, en font l’apôtre de l’Achaïe (province du nord-ouest du Péloponnèse) qui serait mort en martyr à Patras. Il s’agit d’un curieux texte, syncrétique, très imprégné de culture grecque et de croyances néoplatoniciennes et néopythagoriciennes, piochant allègrement dans les religiosités en cours – une sorte de New Age à la manière antique. A partir du VIe siècle, on assiste à une « opération récupération » d’André.
D’abord par Grégoire de Tours, qui écrit une Vie d’André rendant un peu plus orthodoxe la figure de l’apôtre, mais surtout par une série de textes byzantins qui font d’André le fondateur de Constantinople.
En effet, si la nouvelle Rome d’Orient ne pouvait prétendre revendiquer Pierre, depuis longtemps honoré à Rome, le trajet des « Actes d’André » faisait passer ce dernier par le Bosphore : Byzance se contentera donc du frère du grand homme dont elle possédait les reliques, honorées dès 397 dans la somptueuse église des Saints-Apôtres, construite par le fils de Constantin.
Frère aîné de saint Pierre, et comme lui simple pêcheur sur le lac de Tibériade, André est le premier apôtre à suivre le Christ ; il devient ainsi un saint extrêmement vénéré. L'église grecque tente de l'accaparer et de lui faire jouer un rôle semblable à celui de Pierre dans l'église romaine. Saint patron de l'Ecosse (où quantité d'églises lui sont dédiées) il est aussi celui de la maison ducale de Bourgogne et de l'ordre de la Toison d'or. On croyait en effet que les Burgondes, ancêtres supposés des bourguignons étaient originaires d'un pays évangélisé par André : le pays des Scythes (Russie).
Le nouveau testament évoque peu André, mais les textes apocryphes en font souvent mention ; son apostolat légendaire en Grèce, en Asie Mineure et en Russie a été conté avec force détails par La légende dorée de Jacques de Voragine
A partir de la fin du moyen âge, André se reconnaît à un attribut spécifique : la croix en sautoir (devenue croix de saint André) instrument supposé de son supplice à Patras, dans le Péloponnèse. Cette crucifixion sur une croix d'un type particulier a été imaginée en pendant à celle de Pierre, son frère, crucifié la tête en bas sur une croix latine. Il ne s'agit toutefois d'une tradition qui ne s'appuie sur aucun texte et qui n'émerge que lentement. Cette croix en X majuscule est rarement associée à André avant le XVème siècle et c'est surtout l'art bourguignon qui l'a développé (Fouquet, heures d'Etienne Chevalier, Chantilly). Au XVIIème Caravage représente André crucifié sur une croix latine (1607, Cleveland) et Rubens sur une croix en X (1639, Madrid).
La vie de saint Antoine, ermite, est racontée dans La légende dorée de Jacques de Voragine qui prétend que "La vie de ce saint a été écrite par saint Anastase. Antoine avait vingt ans lorsqu’il entendit lire, à l’Église, les paroles de Jésus : « Si tu veux être parfait, vends ce que tu possèdes, et donnes-en le produit aux pauvres !» Aussitôt Antoine vendit tous ses biens, en donna le produit aux pauvres, et alla se faire ermite au désert. Il eut à y soutenir des tentations innombrables de la part des démons. Un jour qu’il avait vaincu par sa foi le démon de la luxure, le diable lui apparut sous la forme d’un enfant noir, et, se prosternant devant lui, se reconnut vaincu. Une autre fois, comme il était dans une tombe d’Égypte, la foule des démons le maltraita si affreusement qu’un de ses compagnons le crut mort et l’emporta sur ses épaules ; mais comme tous les frères, rassemblés, le pleuraient, il se releva et demanda à l’homme qui l’avait apporté de le rapporter à l’endroit où il l’avait trouvé. Et comme il y gisait, accablé de la douleur que lui causaient ses blessures, les démons reparurent, sous diverses formes d’animaux féroces, et se remirent à le déchirer avec leurs dents, leurs cornes, et leurs griffes. Alors, soudain, une lumière merveilleuse remplit le caveau, et mit en fuite tous les démons ; et Antoine se trouva aussitôt guéri. Et alors, comprenant que c’était Jésus qui venait à son secours, le saint lui dit : "Où étais-tu tout à l’heure, bon Jésus, et pourquoi n’étais-tu pas ici pour me secourir et guérir mes blessures ?" Et le Seigneur lui répondit : "Antoine, j’étais là, mais j’attendais de voir ton combat ; et maintenant que tu as lutté avec courage, je répandrai ta gloire dans le monde entier !" ... Enfin saint Antoine, parvenu à l’âge de cent cinq ans, s’endormit en paix après avoir embrassé ses frères : il mourut sous le règne de Constantin, qui monta sur le trône en l’an 340. (texte intégral sur wikisource).
Saint Antoine de Padoue (1195-1231)
Fernando Martins de Bulhões connu comme Saint Antoine de Padoue ou Saint Antoine de Lisbonne surnommé aussi « le Thaumaturge » (1195 - 13 juin 1231) est un docteur de l'Église, saint de l'Église catholique romaine d'origine portugaise ayant vécu au Portugal, au Maroc, en France et en Italie.
Saint Antoine naquit vers 1195 à Lisbonne, dans une famille noble et militaire. Descendant de Charlemagne, il est apparenté à la famille de Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, avoué du Saint Sépulcre, de qui sont issus les rois de Jérusalem, dont une branche s'est implantée au Portugal. Il suivit de brillantes études chez les chanoines Réguliers de saint Augustin à Saint-Vincent de Fora puis au monastère de Sainte-Croix de Coimbra, un important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.
Il est le saint patron du Portugal, des marins, des naufragés et des prisonniers, des pauvres, des animaux, des oppressés, des femmes enceintes, des affamés, des cavaliers, des natifs américains (amérindiens), le patron contre la stérilité. Il est traditionnellement invoqué pour retrouver des objets perdus ou des choses oubliées
La tradition situe sa naissance à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312, sous le règne de Maximin II Daïa. Elle aurait été très instruite compte tenu de son sexe et de son âge1 : à 18 ans, elle aurait converti plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l'empereur de la faire renoncer à sa foi. On croit qu'elle s'appelait « Dorothée », et que le prénom Catherine (du mot syriaque céthar, couronne) lui fut donné parce qu'elle remporta, dit saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyre. Sa légende et son culte se sont répandus de l'Orient vers l'Occident et sont largement attestés après les croisades. Elle est la patronne des écoles de filles et des élèves de philosophie, et on la représente souvent appuyée sur une roue à demi rompue et teintée de sang. Elle serait apparue à sainte Jeanne d'Arc, en compagnie de sainte Marguerite et de l'archange Saint Michel. L'Église la célèbre le 25 novembre. Sa fête donne traditionnellement lieu à diverses célébrations populaires, dont celles des jeunes filles à marier de plus de vingt-cinq ans, appelées les catherinettes. Cependant, les preuves historiques pour attester de l'existence de sainte Catherine manquent. Plusieurs historiens contemporains considèrent donc que le récit de sa vie est une légende et font l'hypothèse qu'elle a été inventée à partir de la biographie de la philosophe néo-platonicienne Hypatie (355-415),
Surtout connue par La Légende dorée de Jacques de Voragine, Catherine serait née en 294 dans une famille noble d'Alexandrie, en Égypte. Elle acquiert rapidement des connaissances qui la placent au niveau des plus grands poètes et philosophes du moment. Un jour, elle voit une séance d'apostasie de chrétiens organisée par l'empereur Maximin II Daïa. Elle s'adresse à lui "en parlant de claire et mystique façon". Après un deuxième entretien, où Catherine tente de convaincre l'empereur de l'existence du dieu unique des chrétiens, celui-ci convoque une assemblée de cinquante doctes grammairiens et rhéteurs, et leur promet d'immenses récompenses s'ils triomphaient par leurs raisonnement de la vierge argumentatrice. Après leur échec, l'empereur les fait brûler au milieu de la cité, puis séduit par sa jeunesse et son "incroyable beauté", s'adresse ensuite à Catherine et lui propose une place dans son palais, en second rang après la reine.Ce qu'elle refuse. L'empereur la fait alors dévêtir, frapper à coups de croc de fer, et jeter dans une prison obscure sans alimentation pendant douze jours. L'empereur doit s'absenter. La reine et Porphyre, général des armées, qui est aussi son amant, se rendent dans la prison où ils voient des anges pansant les plaies de la vierge dans une lumière éclatante. Ils sont convertis avec les soldats de leur suite. Pendant les douze jours, le Christ envoie une colombe blanche qui nourrit la prisonnière "d'un aliment céleste". À son retour, l'empereur constate qu'elle est toute florissante, lui propose une nouvelle fois d'être sa compagne, ce qu'elle refuse à nouveau car "Le Christ est mon Dieu, mon amour, mon berger et mon époux unique"
Un préfet conseille alors un supplice féroce pour la vierge, afin que l'exemple de cette mort effraye les autres chrétiens : quatre roues entourées de scies de fer et de clous doivent lui déchirer et broyer le corps. Alors la vierge pria le Seigneur de détruire cette machine. "Et voilà qu'un ange du Seigneur frappa et brisa cette meule avec tant de force qu'il tua quatre mille païens". La reine, son amant Porphyre, et un nombre important de soldats, ayant avoué leur conversion, sont exécutés. L'empereur propose une dernière fois à Catherine de devenir son épouse, cette fois-ci impératrice. Elle refuse et l'empereur la condamne à être décapitée. Quand elle est conduite au lieu d'exécution, elle prie Dieu et une voix se fait entendre "Viens, ma bien-aimée, ma belle ! Voilà : la porte du ciel t'est ouverte". Puis, quand elle est décapitée, du lait jaillit de son cou en guise de sang. Alors des anges prennent son corps, l'emportent jusqu'au mont Sinaï, à plus de vingt journées de voyage, et l'ensevelissent avec beaucoup d'honneurs. "De ses ossements s'écoule sans cesse de l'huile qui guérit les corps de tous les malades".
Le Mariage mystique de sainte Catherine represente son mariage mystique avec le Christ, puisqu'elle a déclaré qu'elle lui était destinée. Ce mariage est symbolisé par l'anneau que Jésus lui présente. Le vocable mystique réfère au côté symbolique de la scène, où le Christ est souvent enfant, sur les genoux de sa mère, entouré d'anges, d'autres saints, ou de donateurs : il y a une impossibilité temporelle que recouvre le terme mystique.
Sainte Cécile, sainte chrétienne et martyre pour avoir converti de nombreuses personnes, dont son mari Valérien, entendit une musique céleste au moment de sa mort, ce qui provoqua son extase. Pour cette raison elle est la patronne des musiciens, des luthiers et des autres fabricants d'instruments de musique. On la représente donc avec un instrument de musique, mais aussi avec une couronne de fleurs, un plant de lys et une épée.
Saint François d'Assise (1181- 1226)
François d'Assise, est un religieux catholique italien, fondateur de l'ordre des franciscains caractérisé par la prière, la pauvreté, l'évangélisation et le respect de la Création. Il est canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX.
Dans le Nouveau Testament, au moins trois personnages sont prénommés Jacques – un prénom très courant du temps de Jésus.
Il y a tout d’abord Jacques, fils d’Alphée, qui fait partie des douze apôtres mentionnés dans les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc. On ne sait presque rien de lui, et il doit être distingué de Jacques, fils de Zébédée. Ce dernier, pêcheur de profession, a été l’un des premiers apôtres que Jésus a recrutés.
Egalement nommé Jacques le Majeur, le fils de Zébédée, selon une légende tardive, serait allé terminer sa vie en Espagne, où son corps reposerait à Compostelle.
Enfin, Jacques, le frère de Jésus, est dit Jacques le Mineur ou le Juste. Ce dernier a dirigé, après Jésus, la jeune communauté de Jérusalem. Il serait mort lapidé, sans doute pour s’être attiré les foudres de la caste sacerdotale, à qui il faisait concurrence.
Saint Jean-Baptiste
Enfant, il joue avec Jésus lorsque sa mère Elisabeth vient rendre
visite à Marie, il est ensuite reconnaissable à la peau de bête,
celle d'un chameau, dont il est habillé.
saint Jean, l'évangéliste (3-101)
Si Jean est l’une des figures les plus populaires des Douze, c’est parce qu’elle confond plusieurs personnages qui, combinés, forment un « super apôtre ».
Il y a d’abord le fils de Zébédée frère de Jacques, qui semble avoir fait partie – avec son frère et Pierre – d’un cercle encore plus restreint que les Douze, puisqu’on voit plusieurs fois Jésus les prendre à part (notamment lors de la Transfiguration). Jean était une figure importante de la communauté de Jérusalem, puisque les Actes des apôtres expliquent qu’il fonctionne en duo avec Pierre, et que Paul, dans son Epître aux Galates, parle de lui comme d’une « colonne » de l’Eglise.
Ce Jean a souvent été confondu avec le « Disciple que Jésus aimait », alors que le texte du quatrième Evangile (le seul à présenter cette figure de disciple) distingue bien les deux, en nommant Jean parmi les Douze, au contraire du « disciple bien-aimé » qui n’est jamais cité comme étant l’un d’eux.
Le « disciple bien-aimé » a été proche de Jésus lors de son ultime séjour à Jérusalem et accueillera Marie chez lui. Il est à l’origine del’Evangile de Jean. A l’origine seulement : il est à peu près assuré qu’il n’a pas rédigé la version finale du texte, car celui-ci met explicitement en scène une communauté, un « nous » attestant de la vérité des souvenirs du disciple (Jn 21, 24), et aussi parce que sa composition témoigne d’une longue histoire d’écriture.
Quant au voyant de l’Apocalypse, il ne peut être confondu ni avec le disciple, ni avec l’apôtre. Non seulement il intervient dans un contexte bien distinct (les années 95 en Asie Mineure) et rédige son texte dans un grec très différent de celui de l’Evangile, mais il se présente comme « frère et compagnon dans l’épreuve » des communautés d’Asie.
Son nom n'apparaît pas dans l'Evangile de Jean mais il est généralement identifié avec un disciple non nommé, et désigné par l'expression le Disciple que Jésus aimait. Dans la tradition chrétienne, cet évangile lui est attribué, ainsi que trois épîtres, et l'Apocalypse. Saint Jean l'Évangéliste est fêté par les catholiques le 27 décembre.
Jean apparaît dans les premiers de la liste des douze apôtres (Mc 3. 16-19, Mt 10. 2-5 et Lc 6. 13-16), avec son frère Jacques le Majeur. Ce sont les fils de Zébédée et de Marie Salomé, des pêcheurs du lac de Tibériade originaires de la ville de Bethsaïde, en Galilée. Comme Simon-Pierre et son frère André, ils abandonnent leurs filets pour suivre Jésus
Jean est considéré comme l'apôtre préféré du Christ. De nombreuses représentations de la Cène nous le montrent au côté de Jésus, écoutant attentivement les paroles du Seigneur, les yeux quelquefois fermés pour mieux écouter
Après la Résurrection, il semble que Jean soit allé en Samarie prêcher avec Pierre, où il montre beaucoup d'ardeur à organiser la jeune Église de Palestine. Fuyant les persécutions des Romains, il quitta la Palestine, et se réfugie à Éphèse ou il réalise des miracles et baptise de nombreuses personnes.
Amené à Rome pour être présenté à l'empereur Domitien qui l'avait envoyé quérir, il lui montra que sa foi en Jésus-Christ était plus forte que toutes les puissances terrestres. Tertullien nous dit qu'il aurait subi à Rome, à la porte latine (Porta Latina), le supplice de l'huile bouillante, dont sa virginité lui aurait permis de sortir indemne. Ayant été fouetté juste avant, ses blessures auraient même disparu malgré le contact de l'huile brûlante sur sa peau.
L'empereur l'envoie en exil sur l'île de Patmos, où il aurait écrit l'Apocalypse. À Patmos, île montagneuse, qui était luxuriante à l'époque, Jean reçoit une vision du Christ de l'Apocalypse, majestueux d'apparence, vêtu de blanc, le glaive de la Parole dans la bouche. Jean s'agenouille et il est béni par l'apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent et ce qui doit arriver plus tard » . Puis il lui aurait révélé en de grandioses visions ce qui doit arriver à la fin des temps : l'accroissement de l'iniquité, la venue de l'Antéchrist, son combat contre les fidèles et sa lutte ultime qui le jettera finalement pour toujours en Enfer avec le diable et ses anges maléfiques. Il contempla aussi les bouleversements du Monde, la consommation de toute chose sous le feu divin, et, enfin le triomphe du Fils de l'homme, la résurrection de tous et le jugement dernier, et enfin la descente sur terre de la Jérusalem céleste, cité sainte et éternelle, où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes.
Après la mort de Domitien en l'an 96, l'empereur Nerva permit à Jean de revenir à Éphèse, au grand regret des habitants de Patmos qu'il avait convertis en très grand nombre.
Puis la tradition le fait vivre pendant de longues années à Éphèse, ville où il compose ses trois Épîtres et le quatrième Évangile ou Évangile selon Jean (dont la plus ancienne trace est le Papyrus P52), en l'an 97.
Il serait mort à Éphèse en l'an 101, à l'âge de 98 ans. Il serait enterré à Selçuk, près d'Éphèse, où il existait une basilique Saint-Jean aujourd'hui en ruine.
Saint Jean peut être représenté avec une chaudière remplie d’huile bouillante en référence au supplice éprouvé du temps de Dioclécien. Plusieurs représentations de Jean nous le montrent tenant à la main un calice d'où émerge la tête d'un serpent, en référence au thème johannique du serpent (Saint-Jean 3,14 : Jésus déclare à Nicodème "Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle ".
L'aigle est le symbole attribué à saint Jean. Dans son Apocalyspe, il avait écrit que quatre êtres vivants entourent le trône de Dieu Le premier animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le troisième avait comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en plein vol". Peut être se rappellet-il de la vision du prophète Ezéchiel: "Je regardai : un vent de tempête venait du nord, une grande nuée et un feu fulgurant et, autour, une clarté ; en son milieu, comme un étincellement de vermeil au milieu du feu. En son milieu, la ressemblance de quatre êtres vivants... chacun avait quatre visages, et chacun d'eux avait quatre ailes... Ils scintillaient comme étincelle l'airain poli... Leurs visages ressemblaient à un visage d'homme ; tous les quatre avaient à droite une face de lion à gauche une face de taureau, et tous les quatre avaient une face d'aigle".
Saint Jérôme (348-420) donnera l'explication de ce choix : l'homme a été attribué à Matthieu parce qu'il commence son évangile par une généalogie humaine de Jésus (Mt 1,1-17), le lion à Marc parce que dès les premières lignes de son récit il évoque "la voix qui crie dans le désert" qui ne peut être que le rugissement du lion (Mc 1,3), le taureau, animal sacrificiel par excellence, à Luc à cause du récit du sacrifice offert au temple de Jérusalem par Zacharie placé au début de cet évangile (Lc 1,5), l'aigle à Jean parce que cet évangéliste atteint les sommets de la doctrine comme l'aigle atteint les sommets des montagnes.
Lucie de Syracuse ou Sainte Lucie, vierge et martyre dont le nom est illustre dans l'histoire de l'Église sicilienne, était issue d'une noble et très riche famille de Syracuse. Elle a souffert le martyre au début du IVe siècle, lors des persécutions de Dioclétien. Certains la font mourir en 303, d'autres en 304 ou même en 310. sa fête est le 13 décembre.
Sainte Lucie figure d'ailleurs parmi les vierges martyres représentées sur les mosaïques de la basilique St-Apollinaire-le-Neuf à Ravenne. Son nom figure toujours dans la liste des saints et des saintes de la Prière Eucharistique de la liturgie romaine, dans la litanie des Saints, et dans la litanie des agonisants, de plus une commémoration lui était dédiée le 16 septembre. Le poète Dante, qui lui vouait une intense dévotion, la mentionne à plusieurs reprises dans sa Divine Comédie et la figure assise dans le Paradis juste à côté de saint Jean l'Evangéliste.
Son nom est un dérivé du latin lux (lumière). Elle est également appelée Luce. Saint Jacques de Voragine situe sa fête juste avant celle de saint Thomas, soit à peu de choses près lors du solstice d'hiver. D'où le dicton disant qu'"à la sainte Luce, les jours croissent du saut d'une puce". D'où aussi les nombreuses fêtes de la lumière auxquelles elle est associée en Europe du Nord, notamment en Scandinavie. L'explication du dicton est assez simple, bien qu'il paraisse faux à première vue. Il est probable que la raison provienne du passage du calendrier Julien au Grégorien qui eut lieu en France le 9 Décembre 1582. Le 13 décembre dans le Julien correspond à notre époque au 26 Décembre, date à laquelle la durée du jour commence à augmenter effectivement. Elle représente pour certains la sainte Lumière qui protège la vue comme les yeux...
Les sources officielles reconnues par l'Église concernant sa vie sont par excellence le Bréviaire et le Martyrologe romain. Le récit de sa vie est pour l'essentiel compilé à partir des sources anciennes dans la Légende dorée, de saint Jacques de Voragine. Les Bollandistes, Dom Ruinart, Baillet, Tillemont, Fleury, Alban Butler traduit par l'abbé Godescard, Mesengui et Gouget, " Les Vies des Saints d'après le Missel et le Martyrologe romain", publiées avec approbation (1857) de Mgr Pie, évêque de Poitiers, donnent également le récit de la vie et du martyre de sainte Lucie.
L'Église enseigne donc que Lucie vivait à Syracuse avec sa mère Eutychie. Elle vénérait depuis son enfance le Christ et la vierge martyre sicilienne, sainte Agathe. Sa mère souffrait d'une inflammation des entrailles et de pertes de sang, sans guérison depuis quatre ans. Lucie décida un jour de conduire sa mère devant le tombeau d'Agathe, à Catane, et de lui demander la guérison. Sainte Agathe apparut la nuit suivante à Lucie et lui déclara: "Vierge Lucie, ma sur, pourquoi viens-tu me demander ce que tu pourras bientôt accorder toi-même à ta mère ? Comme j'ai été établie gardienne de la ville de Catane, tu seras établie gardienne de la ville de Syracuse ". Le lendemain, Eutychie recouvra la santé. À la suite de cette guérison, Lucie demanda à sa mère la permission de distribuer aux pauvres tout ce qui lui revenait de l'héritage de son père, ce qu'Eutychie accorda bien sûr. Toutes deux se mirent alors à donner chaque jour aux pauvres tout ce qu'elles possédaient. De plus, Lucie annonça à sa mère qu'elle avait depuis l'enfance fait secrètement le vu d'une virginité perpétuelle.
Mais avant d'avoir appris le vu de chasteté de sa fille, Eutychie avait promis Lucie à un jeune homme. Il entra dans une violente colère quand il apprit que sa fiancée voulait rester vierge et qu'elle vendait toute la fortune qu'il avait convoitée, pour la distribuer aux malheureux. Il alla donc dénoncer sa fiancée au consul Pascasius, comme ennemie des divinités de l'Empire. La persécution de Dioclétien faisait rage et le juge accueillit avec joie cette dénonciation.
Lucie fut alors sommée de renoncer à sa foi chrétienne. Devant le refus de la jeune vierge, le consul lui déclara : Tu changeras de langage, lorsque tu seras torturée
- Mon langage ne changera pas, répondit Lucie, le Seigneur lui-même a fait cette recommandation aux serviteurs de Dieu : "Quand vous serez devant les rois et les juges, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devrez dire, ce n'est point vous qui parlerez, mais le Saint-Esprit qui est en vous"
- Le Saint-Esprit est donc en toi ?
- Oui, ceux qui vivent dans la piété et la chasteté sont les temples du Saint-Esprit.
- Eh bien, s'exclama alors Pascasius, je vais te faire conduire dans un lieu de débauche, afin que ta virginité perdue, le Saint-Esprit ne trouve plus d'asile dans son propre temple et t'abandonne
- Si vous me faites violer, ma chasteté n'en sera que doublement récompensée dans le ciel.
Irrité de ce courage, Pascasius donne l'ordre de traîner Lucie dans un lupanar afin de la faire violer par des débauchés. Mais le Saint-Esprit intervient, et rend le corps de Lucie parfaitement immobile et intransportable. Même avec un attelage de mille hommes et mille paires de bufs, on ne peut la déplacer. Pris de fureur, Pascasius fait alors verser sur elle de la poix, de la résine et de l'huile bouillantes, puis la fait entourer d'un bûcher auquel on met le feu. Mais les flammes ne lui font rien et elle continue à chanter dans le feu les louanges du Christ. Alors on lui enfonce une épée dans la gorge, mais elle ne meurt pas tout de suite. Un prêtre vient lui porter la communion, après quoi seulement elle rend l'âme.
D'autres sources précisent qu'on lui aurait arraché les yeux, ou encore que, pour toute réponse à son fiancé qui menaçait de la dénoncer, elle se les soit arrachés elle-même, et les lui ait envoyés dans une boîte. Suite à quoi, la Vierge serait venue lui en apporter de plus beaux encore. C'est la raison pour laquelle elle est fréquemment invoquée pour guérir les maladies oculaires, et représentée par les peintres portant ses yeux sur un plateau ou dans une coupe. D'autres ont cependant recours à elle contre les maux de gorge.
Les reliques de Sainte Lucie, après avoir été transportées à Constantinople par les Byzantins, sont depuis la chute de Constantinople, à Venise, dans l'église Saint-Jérémie. Quelques fragments ont été rapportés à Syracuse.
L'iconographie de Lucie provient de ce que la tradition retient des circonstances de son martyre. La plus ancienne représentation est une mosaïque à Ravenne du VIe siècle, consacrée aux vierges, où elle figure sans attributs. Le motif des yeux portés sur un plateau n'apparaît pas avant le XIVe siècle. Par exemple, l'uvre de Pietro Lorenzetti dans l'église Santa Lucia Frole Rovinate à Florence. Au XVIIe siècle, Francisco de Zurbarán la représente porteuse d'une palme et d'un plateau avec une paire d'yeux (Chartres).
L'opercule du coquillage nommé le Turbo Rugueux que l'on trouve sur les rivages méditerranéens symbolise les yeux de Ste Lucie. En porter un, éloigne, dit-on, le mauvais il et favorise la chance. En Corse également, l'il de Sainte Lucie est considéré comme un porte bonheur.
Sainte Lucie de Syracuse est invoquée contre les maladies des yeux et les hémorragies. Elle est la patronne des aveugles, des électriciens et des oculistes. L'île de Sainte-Lucie dans les Caraïbes a été nommé en l'honneur de Lucie de Syracuse.
Marie-Madeleine
Figure composite, fruit d'une condensation entre trois femmes citées
par les Evangiles, Marie-Madeleine est vite devenue une star des représentations
iconographiques.
De bonne heure la tradition a en effet confondu en la personne de Marie-Madeleine trois femmes que les évangiles placent dans l'entourage ou sur le chemin de Jésus :
A la fin du moyen-age les théologiens ont longuement débattu pour savoir s'il y avait dans Madeleine trois femmes ou une seule ; mais la tradition resta la plus forte.
Après l'Ascension du christ, avec Marthe et Lazare, Marie-Madeleine serait arrivée en Provence, où le frère et les deux surs auraient converti à la foi chrétienne de nombreuses populations. Puis elle se serait retirée du monde pour faire pénitence, dans la grotte de la sainte Baume, où elle demeure trente années. Elle meurt toutefois à Aix en Provence où des anges l'ont transportée afin de recevoir la dernière communion. Plus tard ses reliques auraient été transférées en Bourgogne.
Cette partie provençale de l'histoire de Marie-Madeleine n'a aucun fondement scripturaire ni historique. Elle parait avoir été forgée au XIème par des moines de Vézelay pour expliquer et authentifier la présence des reliques dans leur église (but d'un pèlerinage de grande envergure).
Cependant le culte de Marie-Madeleine ne se limitait pas à la Provence ou à la Bourgogne ; il était répandu dans toute la chrétienté.
La Contre-réforme contribua à l'étendre encore davantage, en faisant de Marie-Madeleine la personnification du sacrement de pénitence. Entre La Vierge Marie à la pureté innaccessible et Eve la pécheresse, Marie-Madelaine, dont la longue chevelure rapelle sans cesse son ancien métier de prostituée, permettait à l'église catholique de fournir un modèle moral. Il permet par la pénitence et les pleurs de passer de la fille d'Eve à la fille de Marie.
Le thème de la conversion de saint Paul prend une actualité extraordinaire au XVIème siècle Saint Paul est à la fois un nom de Pape (Paul III et Paul IV) et il est en même temps le disciple favori de Luther, qui choisit Paul par rapport à Pierre. Donc la conversion de saint Paul est évidemment un message envoyé à Luther : Luther-Paul doit se convertir. Cette conversion traitée de façon assez simple au départ selon la lettre du texte -saint Paul s'en va à pied vers Damas et tombe aveuglé- devient progressivement une immense bataille, un chaos cosmique. La foule de soldats augmente.
Pierre est certainement le plus important des Douze apôtres. Non seulement parce que les quatre Evangiles s’accordent à montrer qu’il dominait de sa personnalité le groupe des disciples, mais parce qu’ils sont unanimes à affirmer que le Christ lui aurait confié une mission particulière, à laquelle Matthieu donne la formulation fameuse du pouvoir des clefs : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux » (Mt 16, 19).
L’ascendant qu’il exerce sur la communauté se poursuit après la mort de Jésus, puisque les Actes des apôtres le présentent comme le premier prédicateur du petit groupe (il prononce sept discours des chapitres 1 à 10 des Actes), le continuateur charismatique des œuvres de Jésus (il guérit les paralytiques, ressuscite les morts, chasse des démons), le missionnaire (en Samarie et sur la côte).
En revanche, il ne semble pas avoir dirigé la communauté de Jérusalem, aux mains de Jacques, le frère du Seigneur. Les Actes des apôtres disent que Pierre quitte Jérusalem après son emprisonnement (Ac 12,5-11), mais ne précisent pas où le mènent ses pas. Il faut donc se tourner vers les traditions, lesquelles sont unanimes : après avoir passé un long séjour à Antioche-sur-l’Oronte (actuelle Turquie), il gagne Rome, et y meurt en martyr.
Cette donnée est confirmée par l’archéologie. Les fouilles entreprises sous le Vatican ont mis au jour un lieu de culte remontant à la fin du Ier siècle. On peut débattre pour savoir s’il s’agit du véritable tombeau ou bien d’un monument funéraire à l’instar de ceux qu’affectionnaient les Romains (un trophée) : l’ancienneté du culte romain autour de sa mémoire est cependant établie.
Bien que l’utilisation de Pierre comme pierre de fondation du patriarcat romain (le jeu de mots est déjà dans les Evangiles) a eu tendance à en faire le « prince des apôtres » et le premier pape, ce n’est pas le souvenir que conservent les premières traditions. En effet, les « Actes de Pierre » remontant au IIe siècle le présentent en thaumaturge combattant ce faiseur de miracles un peu mythique qu’était Simon le Magicien.
Autour d’Antioche, on conserve aussi le souvenir d’un visionnaire extatique. Des textes comme l’« Evangile de Pierre » (IIe siècle), « L’Apocalypse de Pierre » (IIe siècle) et des écrits gnostiques des IIIe-IVe siècles comme les« Actes de Pierre et des Douze apôtres » ou « L’Apocalypse gnostique de Pierre », tous originaires de la région syrienne ou des contrées égyptiennes qui en dépendaient, prolongent l’image du mystique ayant fait l’expérience de la Transfiguration. Ce n’est qu’à partir des IIIe et IVe siècles que les traditions sont retravaillées pour donner à Pierre un ancrage romain plus ecclésiastique.
Saint Pierre guérissant un malade avec son ombre dans la chapelle Brancacci (1427) par Masaccio
Crucifixion par Le Caravage (1600)
Le reniement : Le Christ dit à Pierre qu'avant que la nuit ne soit sur lui, il le niera non une fois, mais trois fois. Quand tous les disciples fuient après que Christ est arrêté, Pierre suit à distance essayant de se tenir caché. Il est découvert par un domestique à l'extérieur du Sanhedrin qui l'identifie comme un disciple du Christ. Pierre renie le Christ trois fois avant que l'on entende le cri du coq et Pierre fond en larmes pour sa trahison. (Rembrandt, 1660).
Saint Roch (né à Montpellier vers 1350, mort à Voghera vers 1378/1379) est un pèlerin et thaumaturge français, honoré le 16 août. Il est le patron des pèlerins et de nombreuses confréries ou corporations : chirurgiens, dermatologues, apothicaires, paveurs de rues, fourreurs, pelletiers, fripiers, cardeurs, et aussi le protecteur des animaux . Son culte, s'il est surtout développé en France et en Italie, est devenu très populaire et s'est répandu dans le monde entier. On reconnaît le saint antipesteux Roch à son bâton (le bourdon) qu'il tient à la main. Parfois, il porte une besace, le chapeau et la cape de pèlerin. Un chien se tient à ses côtés avec un ange. Il relève un pan de sa cape pour faire voir la plaie qu'il a à la jambe.
Il existe très peu de détails historiques concernant la vie de saint Sébastien. Celui-ci est évoqué pour la première fois au ive siècle par saint Ambroise, évêque de Milan, dans un sermon (no XX - Ps. 118). L'homme d'Église y explique que Sébastien est originaire de Milan, mais montre surtout qu'il était déjà vénéré à l'époque. Dans les Actes de saint Sébastien (ve siècle), également attribués à Ambroise de Milan, et La Légende dorée de Jacques de Voragine (rédigée vers 1265), saint Sébastien est présenté comme un Gaulois. À Narbonne, une église, construite sur le lieu présumé de sa maison natale, lui est dédiée.
D'après Jacques de Voragine, saint Sébastien est originaire de Narbonne, en Gaule, mais citoyen de Milan. Bien que fervent croyant, il est nommé centurion par les empereurs païens Dioclétien et Maximien Hercule, qui lui vouent une grande affection. Sébastien n'embrasse toutefois la carrière militaire que dans le but d'aider ceux qui partagent avec lui la foi chrétienne. Accompagnant, un jour, deux prisonniers chrétiens, les jumeaux Marc et Marcellin, Sébastien les conforte dans leur foi, malgré l'insistance de leur famille, qui les presse d'abjurer le christianisme pour échapper au martyre. Impressionnée par les paroles de Sébastien, une femme muette nommée Zoé s'approche du militaire, qui lui rend alors la parole. Ce miracle impressionne grandement les témoins de la scène, qui se convertissent ensuite en nombre, ce qui donne lieu à de nouvelles guérisons. La nouvelle de ces événements ne tarde pas à se répandre et arrive bientôt jusqu'à Chromace, préfet de la ville de Rome. Atteint d'une maladie grave, ce dernier sollicite l'aide de Sébastien et du prêtre Polycarpe, qui promettent de le guérir s'il permet la destruction d'un grand nombre d'idoles. Ce n'est cependant qu'après que Chromace a renoncé à s'adonner à la divination qu'il retrouve la santé, non sans qu'un ange soit apparu dans son palais. Ce nouveau miracle amène la conversion de 4 000 personnes, issues de la maison du préfet.
Pendant ce temps, la persécution contre les chrétiens s'intensifie et Sébastien est dénoncé par le préfet Fabien à l'empereur Dioclétien. Se sentant trahi, le souverain condamne Sébastien à être attaché à un poteau au milieu du Champ de Mars avant d'être percé de flèches par ses archers. « Couvert de pointes comme un hérisson », Sébastien est ensuite laissé pour mort et abandonné8. Guéri de ses blessures, Sébastien retourne au palais impérial quelques jours plus tard. Il reproche alors à Dioclétien et à Maximien Hercule leur attitude vis-à-vis des chrétiens. Mais, loin de se repentir, les deux souverains le font battre à coup de verges, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Son corps est ensuite jeté aux égouts pour empêcher les chrétiens de le vénérer Dès la nuit suivante, cependant, saint Sébastien apparaît à sainte Lucine, pour révéler où se trouve son corps. Sa dépouille est alors enterrée à Rome, auprès des apôtres Pierre et Paul.
Personnage attachant du christianisme naissant, Thomas est mentionné dans la liste des disciples de Jésus au sein des Evangiles de Matthieu, Luc et Marc, ainsi que dans les Actes des apôtres. Mais c’est dans l’Evangile de Jean que son portrait se précise. Tout d’abord, il fait preuve d’un vrai courage quand il défie ses compagnons qui hésitent à suivre Jésus auprès de Lazare décédé et de sa famille. Alors que les disciples rappellent à leur maître que les juifs cherchent à le lapider, Thomas s’exclame : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (11, 8-16).
Dans un autre épisode, lors du repas de la Cène, Thomas dialogue avec Jésus à propos du « chemin » à suivre. Il lui demande : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas… ». On connaît la réponse du maître : « Moi, je suis le chemin et la vérité et la vie » (14, 4-6).
Enfin, et c’est certainement l’une des scènes les plus connues, Thomas exprime un doute et un côté prosaïque devant la résurrection de Jésus. Il veut toucher son corps, ne pas se contenter des paroles et de la vue. Jésus reconnaît la légitimité de sa position :
Doute de Thomas : "Tant que je ne verrai dans ses mains l'empreinte des clous et que je ne mettrai mon doigt dans l'empreinte des clous et pousserai ma main dans son côté, je ne croirai pas." - Jean 20:25.
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant » (20, 27).
La littérature chrétienne antique dépeint Thomas comme un disciple itinérant, mais, à la différence de Paul, il tourne le dos à l’Europe pour aller en Orient. Son christianisme est d’abord araméen. Il est ainsi associé à la légende d’Abgar V, ce roi d’Edesse, en Osroène, berceau du syriaque (langue araméenne). On le retrouve en Adiabène, à Nisibe, puis dans le royaume de Taxila (au Pakistan).
La légende dit que Thomas meurt dans le sud de l’Inde, à Chennai, après un long labeur d’évangélisation des populations. Démêler l’histoire de la légende n’est pas chose facile et les historiens autant que les théologiens butent encore sur l’identité de Thomas. Le disciple qui doute est-il le même que celui qui se rend en Inde ? Le courageux disciple a-t-il écrit les Actes et l’Evangile qui portent son nom ? Enfin, Thomas est-il le frère jumeau de Jésus comme le prétend une certaine tradition ?
Bien plus que saint Vincent de Paul, mort en 1660 et prêtre fondateur des Lazaristes, c'est saint Vincent de Saragosse qui est représenté dans la peinture. On connaît la vie de saint Vincent de Saragosse par le biais des écrits du poète Prudence (348-415). Son histoire est aussi racontée dans la Légende dorée, de Jacques de Voragine.
Vincent est un saint, diacre et martyr du IVe siècle. En tant que diacre, il est le pendant hispanique de saint Laurent et de saint Étienne. Il est représenté, comme saint Laurent, en costume de diacre, ayant pour attribut un lit de fer à pointes aiguës, des ongles de fer, une meule. On le représente aussi portant un bateau, ceci rappelant qu'il fut embarqué pour être jeté au large. On le trouve souvent avec une serpette, un seau et des grappes de raisin, en sa qualité de patron des vignerons. Il est fêté le 22 janvier.
Saint Vincent est né à Saragosse, en Espagne, où il fut diacre de l'évêque Valère. Ce dernier souffrant d'un défaut d'élocution, Vincent était devenu son représentant. Lorsque vinrent les persécutions sous Dioclétien et Maximien, l'évêque et le diacre furent arrêtés et emprisonnés. Le procurateur Dacien les fit comparaitre, et Vincent prit la parole pour confesser leur foi commune. Dacien condamna alors Valère à l'exil et Vincent à la torture, en exemple. Ce dernier conserva un calme inaltérable, se réjouissant même selon la Légende dorée, avant de mourir le 22 janvier 304.
Vincent a été torturé sur une meule (ou maie) de pressoir, ce qui explique, via la symbolique du sang ayant coulé dans le pressoir à la place du vin, le fait qu'il soit saint patron des vignerons
N'ayant pu le vaincre de son vivant, Dacien chercha à triompher de lui mort en exposant son corps en pleine campagne et en le livrant aux bêtes, mais un corbeau protégea sa dépouille. Dacien ordonna alors de lester le corps d'une pierre et de le jeter à la mer, mais il regagna le rivage plus vite que les marins qui avaient été chargés de cette tâche. Vincent apparut alors en vision à une dame, à qui il indiqua la position de sa dépouille. Ses restes auraient pu, selon certaines sources, être transportés à l'abbaye Saint-Benoît de Castres en 855 et à la Sé de Lisbonne en 1173. On raconte que durant ce dernier trajet, le navire les emportant aurait été escorté par deux corbeaux
Source : Régis Burnet : Christianisme : qui sont les douze apôtres de Jésus ?. Le Monde du 5 juin 2022.