La newsletter du Ciné-club de Caen du 26 janvier

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1 - La maison et le monde au Ciné-club, le jeudi 20 février au Café des Images
2 - Les films en salle
3 - A la télévision cette semaine
4- Replay Arte et France.TV
5 - Points sur le ciné-club au Café des Images et les rencontres autour d'un film à l'UIA de Caen
6 - Bonne santé à chacune chacun, d'autant plus qu'il faut aller au cinéma l'hiver

 

1 - Ciné-club, le jeudi 20 février au Café des Images


La maison et le monde (Satyajit Ray, 1984, 2h18)

Au début du XXe siècle, dans la région du Bengale, Nikhil et Sandip sont deux amis pris dans les bouleversements de la colonisation et les aspirations de la lutte nationaliste. Leur affrontement, politique et moral – Nikhil est propriétaire terrien (zamindar) alors que Sandip est un charismatique orateur politique – prend une autre tournure lorsque la femme de Nikhil, Bimala, sort de sa réclusion traditionnelle. Elle vient se placer au centre de ce qui devient un triangle amoureux…

Nikhil propose à sa femme une vie faite d'harmonie et de compréhension tout autant qu'il veut maintenir la paix dans son domaine. Le mouvement révolutionnaire de Sandip tient en un mot – swadeshi (le local/national) – et un cri de ralliement, Vande Mataram ! (Gloire à la mère patrie !). Son mode d’action est simple : rejeter les objets importés (bideshi), qui abondent sur les marchés et favoriser le swadeshi (le local). Pour Nikhil, c'est oublier que les musulmans, qui n'ont pas de terre vivent une coexistence pacifique avec les hindous parce qu’ils se sont spécialisés dans le commerce. Leur enlever leur rôle d'intermédiaires pour des produits bon marché anglais ne peut que les faire fuir vers le Bengale oriental. C'est ce principe économique et politique que veut faire respecter Nikhil qui, par ailleurs, n'a guère de goût pour la rigueur religieuse des musulmans : "Sita et Draupadi, héroïnes légendaires du Ramayana et du Mahābhārata ne vivaient pas recluses, rappelle Nikhil, c’est une innovation musulmane qui n'existait pas chez les hindous".

Milann Baupin, Nino Nativelle et moi animerons cette séance

Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre et d'un gâteau offerts.

 

2 - Les films vus en salle en janvier

Déjà deux très grands films. Profitant du confinement avec son impossibilité de tourner, Jia Zhang-ke reprend dans Les feux sauvages trois de ses films anciens : Plaisirs inconnus (2002), situé à Datong et Still life (2006), situé à Fengjie ainsi que et Les éternels (2018). Jia réalise le film de 2018 pour donner un passé et un avenir à sa Qiao-qiao de Still life, filmée alors seulement dans sa recherche de Bin à Fengjie. Il lui invente donc une histoire d'amour préalable avec Bin à Datong et, après l'échec des retrouvailles à Fengjie, un avenir par son retour solitaire à Datong après bref déplacement sans succès au nord de la Chine. Les feux sauvages se présente donc comme un remake des Éternels, piochant quelques rares scènes dans celui-ci mais aussi et surtout dans les scènes coupées des deux films dont il s'inspire. L'histoire est néanmoins toute nouvelle,  unie par la formidable présence de Zhao Tao qui interprète Qiao-qiao traversant les trois principales mutations de la Chine au cours de ces vingt-cinq dernières années.

Dans La chambre d'à côté, Almodovar s'inspirant de la nouvelle de Joyce, relie les vivants et les morts avec le double motif formel du flash-back et de la neige. Œuvre de la maturité à la visée universelle, il réunit L'Europe et les Etats-Unis, notamment en multipliant les références cinématographiques et picturales.

Films par ordre de préférence
Les feux sauvages
La chambre d'à côté
Spectateurs !
Eephus
Bird

 

3 - A la télévision cette semaine :

de David Lynch, sur Arte.TV jusqu'au 28 janvier
de David Lynch, sur France.TV jusqu'au 15 avril
de David Lynch, sur France.TV jusqu'au 18 avril
de Park Chan-wook, sur Arte.TV jusqu'au 11 février
de Jean Eustache, sur Arte.TV jusqu'en juillet
de Billy Wilder, samedi 25 janvier, 1h35, F3
de Bertrand Blier, samedi 25 janvier, 1h55, Arte
de Louis Garrel, samedi 25 janvier, 21h00, F4
de Paul Thomas Anderson, samedi 25 janvier, 22h10, F4
de Martin Scorsese, dimanche 26 janvier, 21h00, Arte
de Matt Reeves, dimanche 26 janvier, 21h10, TF1
de Sam Mendes, dimanche 26 janvier, 21h10, F2
de Bertrand Blier,dimanche 26 janvier, 23h20, Arte
de Robert Wise, lundi 27 janvier, 20h55, Arte
de Jean Girault, mardi 28 janvier, 21h05, F3
de Claude Chabrol, mercredi 29 janvier, 21h00, Arte
de Joël Coen, jeudi 30 janvier, 21h05, Chérie25
de Roberto Benigni, vendredi 31 janvier, 21h05, F5
de Charles Nemes, vendredi 31 janvier, 21h05, Gulli
de Paul Verhoeven, vendredi 31 janvier, 22h30, Arte

 

4 - Replay Arte et France-Télévision

Le replay d'Arte.TV Le replay de France.TV
Replay Arte
Replay France.tv

 

5 - Le Ciné-club au Café des Images et les Rencontres autour d'un film à l'UIA de Caen

La fille coupée en deux en septembre 2007 fut notre première séance de Ciné-club. Nous sommes au milieu du gué de cette 18e saison avec, comme toujours une alternance entre films d'actualité et films de patrimoine pour nos séances 2024-2025 : Dahomey , Bona , Se souvenir d'une ville , La captive , Les feux sauvages , La maison et le monde

Dahomey
Bona
La maison et le monde

Nous sommes dorénavant deux ou trois à animer nos séances avec le renfort de deux étudiants d'arts du spectacle originairesde Caen qui entraînent un renouveau des présentations et des spectateurs lors des débats. Merci aux équipes du Café des Images pour l'installation de nos projections de diaporamas pédagogiques et pour le pot convivial qui suit ces séances qui se finissent parfois bien tard.

 

Depuis le mois d'octobre, j'anime à l'Université inter-âge de Caen des Rencontres autour d'un film. Ces rendez-vous hebdomadaires d'échanges amicaux et d'une parfaite écoute des ressentis de chacune et chacun sont toujours pour moi l'occasion de revenir sur les critiques passées ou en cours selon qu'il s'agisse d'un film programmé à la télévision ou au cinéma :

Les feux sauvages
La chambre d'à côté
La prisonnière du désert
La vie est belle
Vingt dieux
Laurence Anyways
Grand tour
Jeanne Dielman
Napoléon vu par Abel Gance
La plus précieuse des marchandises
Anora
My darling Clementine
La sirène du Mississipi
All we imagine as light
Emilia Perez
Le comte de Monte-Cristo
Dahomey

 

6 - 181 millions de tickets de cinéma vendus en France en 2024 : c'est vingt millions de moins que dans les années 2010.

Entrées au cinéma en France entre 1938 et 2024 (source CNC)
zoom sur la période 1999 à 2024 (source CNC)

La lettre du CNC publiée le 3 décembre 2024 souligne néanmoins "Avec plus de 181 millions d’entrées en 2024, les salles françaises confirment la situation exceptionnelle de la France dans le paysage du cinéma mondial En 2024, la France affiche 181,3 millions d’entrées en salles de cinéma, en progression de près d’un million par rapport à 2023. La France connaît la meilleure reprise post-covid de tous les pays comparables, Etats-Unis compris, avec un recul de fréquentation par rapport à l‘avant crise qui se réduit encore à 12,8% en 2024 et même à 2,7 % seulement sur les huit derniers mois de l’année. C’est le cinéma français qui tire cette performance unique au monde, avec une part de marché de nos films qui atteint en 2024 un niveau parmi les plus élevés jamais enregistrés avec 44,4 %, contre 36,7 % pour les films américains.

Un dernier trimestre qui sauve une année 2024 mal partie
Entrées mensuelles en France (en millions) de 2019 à 2023 (source CNC)

Les années 2018 et 2019, representées en bleu et noir, sont représentatives de la fréquentation des années 2010 : une année plutôt faible pour 2018 et excellente pour 2019. Leur profil mensuel est presque identique. Comme le note le CNC, c'est bien le dernier trimestre qui permet à la fréquentation de 2024 de rattraper puis dépasser celle de 2023.

Les premiers mois de 2025 seront donc déterminants pour voir si l'année peut se rapprocher des fréquentions obtenues dans les années 2010. Je ne puis donc que vous inciter à aller au cinéma en bravant le froid de l'hiver. Et donc, plus que jamais :

Bonne année et bonne santé à chacune chacun

Jean-Luc Lacuve, le 26 janvier 2025

 

La précédente newsletter du 22 décembre 2024

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