Article paru dans le n°19 d'Etudes Normandes, daté de novembre 2021.
Madame Bovary (Jean Renoir, 1933)
Sauve et protège (Alexandre Sokourov, 1989)

Les adaptations cinématographiques de Bouvard et Pécuchet et Un cœur simple sont rares. Celles de Madame Bovary, au nombre de vingt-quatre entre 1932 et 2014, disséminent les lieux normands dans le monde entier quand elles sont des adaptations-analogies ou romanesques. Bien que plus fidèles au texte, les adaptations transpositions ou condensations, n’ont pas toujours la Normandie comme lieux de tournage.

Dans The novel and the cinema (1975) Geoffrey Wagner distingue différents types d'adaptations. L'analogie utilise le roman seulement en tant que point de départ. L'adaptation romanesque  se sert de l'œuvre littéraire comme d’un réservoir de personnages et de situations qu'il importe de valoriser. L'adaptation condensation coupe des passages du roman, condense parfois plusieurs passages et un seul mais surtout condense l’oeuvre par la sauvegarde des passages les plus célèbres. C'est le régime normal et central de l'adaptation littéraire au cinéma. Enfin, à l’opposé de l’analogie, la transposition, du roman au cinéma, reste au plus près de l'œuvre originale.

Peu d’adaptations pour Bouvard et Pécuchet et Un cœur simple

En 1971 et 1973, deux adaptations de Bouvard et Pécuchet ont été tentées pour la télévision sans grand succès : celle de Robert Valey avec Julien Guiomar et Paul Crauchet, et celle d’André Leroux, Flaubertine ou l’histoire de Bouvard et Pécuchet, avec Paul Bru et Jean Schmitt. Il n’en est pas de même de la version de Jean-Daniel Verhaeghe (1990) où Jean-Pierre Marielle et Jean Carmet interprètent de façon inoubliable les personnages de Flaubert. Cette adaptation de 2h42 pour la télévision suit fidèlement la trame du roman. Bouvard et Pécuchet déménagent ainsi de leur chambrette sous les toits à Paris pour le domaine de Chavignolles, entre Caen et Falaise. Les décors sont sobres dans une production aux lieux de tournage restreints. Un ciel menaçant, le vent, une carriole tirée par un cheval sur une route boueuse et trois vaches suffisent à représenter le voyage de Paris en Normandie. Ensuite, ils ne quittent jamais la ferme qui les voit revenir à leurs anciennes amours de copistes.

Un cœur simple est aussi adapté deux fois durant les années 70, par Jean Bescont pour la télévision, puis par l’italien Giorgio Ferrara, sans rencontrer de grands échos. La version de Marion Laine (2008) déplace l’action de la Basse vers la Haute-Normandie. C’est Yvetot et non Pont-l’Évêque qui est cité comme demeure de Mathilde et de ses deux enfants, Paul et Clémence. Cette dernière prend une place bien plus importante dans le cœur de Félicité que dans le conte ; d’où, probablement, l’abandon du prénom de Virginie. Bien entendu aucune des villes citées dans le conte n’est mentionnée : Colleville, Saint-Gatien, Honfleur, Ecquemauville, Toucques (orthographe du xixe siècle), Geffosses et Trouville. Les extérieurs font la part belle aux plages de Saint-Aubin-sur Mer (celle de Seine-Maritime), bordées de falaises et, dans une moindre mesure, à l’église de La Ferté-Saint-Samson et aux paysages bucoliques autour de Saint-Martin-Osmonville, et Sommery. En situant son adaptation à l’est de Rouen, Marion Laine se rapproche des lieux où se déroule l’action de Madame Bovary : Neufchâtel-en Bray et, au cinéma, Lyons-la-Forêt.

Félicité découvre la mer... En Seine-Maritime

Pour Félicité, la mer est associée au voyage rêvé avec Théodore qui lui avait promis le mariage avant de l’abandonner. La mer ne joue en revanche aucun rôle dans Madame Bovary.

Madame Bovary, un des personnages les plus adaptés au cinéma

Les plans et les scénarios (le mot est de Flaubert) de Madame Bovary, première étape de la rédaction, comportent trois plans de Yonville, de la main de l’auteur. Cette ville imaginaire a souvent été rapprochée de Ry, le bourg où s’est déroulée l’histoire du couple Delamare. Mais ce qui importe sans doute davantage, c’est la configuration des lieux : la proximité de la maison des Bovary avec l’auberge, avec la pharmacie et avec la maison du percepteur. Toste (orthographe ancienne pour Tôtes) et la ferme des Bertaux dans la première partie ne jouent qu’un rôle accessoire dans la dramaturgie. Il n’en est pas de même pour le chemin le long de la Rieule qui mène vers la demeure de la nourrice ou celui qui part en direction du château de la Huchette qui sont empruntés plusieurs fois par Emma.


Entre 1932 et 2014, Madame Bovary a été adapté vingt-quatre fois ; dix-sept fois au cinéma et sept fois pour la télévision.

Les 24 réalisations pour le cinéma ou la télévision :
 
Année
Pays
Réalisateur
Titre
durée
1932 USA Albert Ray Unholy Love Analogie
75
1934 France Jean Renoir Madame Bovary Condensation
101
1937 Allemagne Gerhard Lamprecht Madame Bovary Condensation
95
1947 Argentine Carlos Schlieper Madame Bovary Condensation
85
1949 U.S.A. Vincente Minnelli Madame Bovary Condensation
114
1949 U.S.A. King Vidor Beyond the forest Analogie
96
1953 Fr-TV Claude Barma Madame Bovary Condensation
98
1964 GB-TV Rex Tucker Madame Bovary Transposition
180
1969 All-TV Hans Dieter Schwarze Madame Bovary Transposition
155
1969 Allemagne Hans Schott-Schöbinger Les folles nuits de la Bovary Romanesque
91
1974 G-B David Lean Ryan's Daughter Analogie
206
1974 Fr-TV Pierre Cardinal Madame Bovary Transposition
160
1975 GB-TV Rodney Bennett Madame Bovary Transposition
220
1976 Pologne Zbigniew Kaminski Mme Bovary c'est moi Romanesque
80
1978 Ita-TV Daniele D’Anza Madame Bovary Transposition
240
1989 Russie Alexandre Sokourov Sauve et protège Romanesque
150
1991 France Claude Chabrol Madame Bovary Condensation
144
1991 Bulgarie Emil Tzanev Madam Bovary ot Sliven Romanesque
91
1993 Inde Ketan Mehta Maya Memsaab Romanesque
130
1993 Portugal Manoel de Oliveira Val Abraham Romanesque
187
2000 GB-TV Tim Fywell Madame Bovary Transposition
180
2011 Mexique Arturo Ripstein Les raisons du coeur Romanesque
119
2014 France Anne Fontaine Gemma Bovery Analogie
99
2014 USA Sophie Barthes Madame Bovary Condensation
118

Il s’agit parfois d’une simple analogie où le canevas de l’intrigue se résume à une femme qui s’ennuie auprès d’un mari trop vieux, prend des amants, se ruine et se suicide. Tous les personnages du roman sont renommés. Dans Unholy Love (Albert Ray, 1932), Madame Bovary est citée dès le premier carton du générique alors qu’il ne reste presque rien du roman : une femme qui s’ennuie auprès d’un mari médecin prend un amant et se suicide après la lettre de rupture de celui-ci. Cette première version de Madame Bovary à l’écran est donc une simple analogie. L’action est transplantée à Rye, état de New York. Si Albert Ray joue probablement de l’homonymie avec Ry en Normandie, la ville existe bien et possède des maisons anciennes. Dans La Garce (Beyond the forest, King Vidor, 1949), Bette Davis s’ennuie à Lozalton, petite ville industrielle du Michigan avec son médecin de mari avant de rejoindre son amant à Chicago. Dans La Fille de Ryan (David Lean, 1970), Rosy Ryan épouse, en 1916, le maître d’école de quinze ans son aîné, dans le petit village de Kirrary, sur la côte ouest de l’Irlande. Dans Gemma Bovery (2014), Anne Fontaine filme le marché couvert de Lyons-la-Forêt, mais c’est à Auberville-la-Manuel (Seine-Maritime) que se trouvent les maisons des Bovery et des Joubert.

Les adaptations romanesques : autres lieux, mêmes mœurs

Dans les adaptations romanesques, la trame du roman est respectée, les noms des personnages souvent identiques, mais l’action est déplacée dans le temps ou l’espace.

Les folles nuits de la Bovary (Hans Schott-Schöbinger, 1969), inévitable adaptation érotique, collaboration germano-italienne, est tourné en Italie. La trame respecte assez bien celle du roman. Yonville est toutefois remplacé par Joinville pour son supposé décor bucolique près de Paris, ville symbole tout autant que l’icône de la France, et qui reste aussi, chez Flaubert, le désir secret d’Emma.

Dans Madame Bovary c’est moi (1976), Zbigniew Kaminski transplante l’action à Varsovie et il est bien loin de respecter la typologie des lieux. Anna, une enseignante, lassée d’élever son fils et de la monotonie de sa vie, décide, sous l’influence de la lecture du roman de Flaubert, de vivre quelque chose d’extraordinaire.

Sauve et protège (Alexandre Sokourov, 1989) débute par un plan empli de plumes, une scène d’amour dans le noir, des mouches. Rien ne vient signaler qu’il s’agit d’une adaptation de Madame Bovary. Cette adaptation située à Tachkent, Ouzbékistan, est mi-hystérique, mi-mystique, Emma ne trouvant que dans l’amour la plénitude que lui refuse la vie. Les paroles prononcées en français par Emma prennent de plus en plus d’importance comme si elle se décalait de la réalité banale de l’Ouzbékistan pour devenir un personnage de roman universel. Sokourov justifie son titre par le fait qu’Emma était condamnée à vivre ce qu’elle a vécu et à s’empoisonner et que, seul, l’art la « sauve et protège ».

Dans Madame Bovary de Sliven (1991), Emil Tzanev situe l’action à Sliven dans la Bulgarie contemporaine.

Maya Memsaab (Ketan Mehta, 1993) met en scène Maya, la belle mais extravagante épouse d’un médecin de campagne très âgé qui aspire à une vie sociale plus riche. Elle a une série de relations amoureuses, s’endette auprès d’un usurier et finit tragiquement. L’histoire est racontée en flashes-back comme une reconstruction de la vie de Maya (signifiant « illusion »). Formellement très ambitieux, le film adapte Flaubert tout en revisitant un éventail de genres cinématographiques indiens qui façonnent les fantasmes de l’héroïne.

L’idée d’adapter Madame Bovary est venue à Manoel de Oliveira en visitant la maison de Flaubert à Croisset, sur la Seine. Il y trouva une ressemblance entre le pavillon, seul vestige de la maison, et le Val du Vésuve sur le Douro. Il charge son amie, la romancière Augustina Bessa-Luis, d’écrire Val Abraham (1993) sur une madame Bovary portugaise contemporaine. Le premier plan suivant le générique est celui de la rivière, affluent du Douro, dont le nom se rattache à son premier résident d’importance, Abraham Païva, qui donna son nom à la rivière et à sa descendance, dont Carlos, le mari d’Ema. Les courses en bateau à moteur sur le Douro avec Osorio remplacent les balades à cheval avec Rodolphe. Oliveira ne signale pas le nom de Flaubert au générique. Assumant la réécriture contemporaine de l’œuvre, il fait apparaître Ema lisant le roman à quatorze ans.

En 2011, Arturo Ripstein, dans Les raisons du cœur, transplante Madame Bovary dans le Mexico contemporain. Emilia, une femme au foyer de la classe moyenne, tente de gérer la monotonie de sa vie.

Les adaptations romanesques ont ainsi fait voyager Madame Bovary de la Normandie à Joinville, Varsovie, Tachkent en Ouzbékistan, Sliven en Bulgarie, en Inde, au Portugal et à Mexico. Les adaptations les plus fidèles, les transpositions et les condensations, n’auront pas la même liberté.

Les transpositions du roman à l’écran : l’Écosse et l’Oise

Si l’analogie et l’adaptation romanesque sont les moins fidèles à la lettre du roman, les adaptations transpositions cherchent en revanche à rester au plus près des épisodes du roman, sans en omettre aucun. La télévision s’est fait une spécialité de ces tentatives pédagogiques. La première d’entre elles est la mini-série en quatre épisodes réalisée par Rex Tucker pour la BBC en 1964. D’une durée de trois heures, cette adaptation du roman tournée en Ecosse est alors la plus longue. Elle sera dépassée par celle de Rodney Bennett (1977) d’une durée de 3h 40, alors que Tim Fywell (2000) reviendra à trois heures.

C’est toutefois la version italienne de Daniele D’Anza (1978) qui détient à ce jour le record, avec quatre heures alors que Hans Dieter Schwarze (1969) réalise une version de 2h 35 pour la télévision allemande.

Naturellement, la France a aussi réalisé une transposition pour la télévision, celle de Pierre Cardinal diffusée en deux parties en 1974 pour une durée totale de 2h 50. Le tournage a eu lieu à Gerberoy dans l’Oise, à la frontière entre la Normandie et la Picardie (l’Île-de-France), un village typique avec ses maisons des XVIIe et XVIIIe siècles.

Les adaptations-condensations

Les adaptations-condensations coupent des passages du roman mais sauvegardent les plus célèbres et le titre du roman. La première adaptation-condensation, celle de Jean Renoir en 1934, condense Toste et Yonville d’une part et, d’autre part, le chemin en pente vers le manoir de la Huchette avec le sentier qui conduit chez la nourrice le long de la Rieule.

En effet, Charles revient des Bertaux, la ferme des Rouault, à cheval, salue Homais pour rentrer chez lui voir sa mère et sa première femme se disputer avant que cette dernière ne meure. Le marché couvert et l’une des rues de Lyons-la-Forêt, dans l’Eure, servent de cadre à  Yonville.

De la ferme des Bertaux à Yonville... Un simple trajet à cheval

Emma n’emploie pas de nourrice pour Berthe et n’emprunte donc pas le sentier le long de la Rieule. La rivière trouve cependant sa place lorsqu’Emma se rend chez Rodolphe, dont on ne voit jamais les extérieurs du manoir.

la Rieule conduit au manoir de Rodolphe.

Le scénariste Erich Ebermayer a mis autant de symbolisme sexuel que possible dans le scénario du film de Gerhard Lamprecht (1937) avec Pola Negri. Il a aussi joué de la proximité des habitations de Yonville : des avertissements inquiétants sont murmurés dès que les habitants de la ville voient Emma parmi lesquels ceux de Madame Homais, ancienne maîtresse de Léon qui maudit Emma.

La version argentine de Carlos Schlieper (1947) tournée en studio est une œuvre luxueuse avec des costumes et un décor plus précieux que respectueux de l’environnement d’un village français au XIXe siècle.

Pour Minnelli (1949), Emma demeure jusqu’à sa mort une adolescente rêveuse. Elle est en quête de la beauté que seul son esprit peut enfanter puisque sa vie se heurte à une réalité indigne. Flaubert ne cesse de le répéter au procès : si toutes les femmes ne sont pas comme Emma, c’est qu’elles n’ont pas le courage de leurs rêves. La voix off répète ce message, notamment lors de l’arrivée, superbe, de nuit à Yonville ponctuée, off, du commentaire : « nouveaux rêves ». Ce sont les rêves d’Emma que Minnelli se plaît à magnifier. Ils sont montrés comme fragiles et fallacieux, mais ils ne sont jamais ridiculisés : ainsi Emma lisant ses romans dans un sous-bois ou se regardant dans la glace enfin entourée de la cour de cavaliers servants qu’elle a toujours espérée. Comme tout personnage minnelien, Emma ne cherche qu’à aspirer ceux qu’elle aime dans son univers de rêve. Mais, ici, la résistance est trop forte : vieilles harpies accueillant Charles et ivrognes lubriques du monde paysan, bourgeois vulgaires, incultes et fanfarons, marchands cupides ou aristocrates égoïstes et lâches, Minnelli ne se prive pas d’épingler, souvent dans une profondeur de champ carnavalesque, ceux qui auront raison des rêves purs et adolescents d’Emma.

C’est la même optique qui prévaut dans l’adaptation de Claude Barma pour la télévision française en 1953, bien loin des fades transpositions des autres téléfilms.

Tournée à Lyons-la-Forêt, à quinze kilomètres de Ry dans l’Eure, la réalisation de Claude Chabrol (1991), qui adapte vingt-huit des trente-cinq chapitres est très fidèle au roman. Il recourt à une voix off pour faire entendre le texte de Flaubert. Chabrol supprime l’aspect itératif des visites répétées de Charles à Emma du troisième chapitre et préfère l’évidence de l’ellipse. Tous les préparatifs du mariage disparaissent ainsi entre le « oui » au mariage d’Emma, signifié par l’ouverture de l’auvent et, au plan suivant, le retour du cortège du mariage vers la ferme du père Rouault. Lors des comices agricoles, le montage alterné respecte celui du roman. Le baiser off entre Emma et Rodolphe, sur le discours du conseiller Lieven annonçant le prix de la catégorie porcine, vient marquer plus encore que dans le roman le choix naturaliste de Chabrol. Il prendra de plus en plus de place dans la dernière partie du livre comme du film avec les trois apparitions de l’aveugle, défiguré. Naturaliste aussi la mort d’Emma avec son visage défait, sa langue noircie puis la bouche vomissant du liquide noir. Chabrol est complètement du côté d’Emma, ou d’Isabelle Huppert, magnifique d’énergie et de vitalité. Moins terrienne que Valentine Tessier chez Jean Renoir, moins romantique que Jennifer Jones chez Vincente Minnelli, Isabelle Huppert impose un personnage plus résolu qui butte sur la domination sociale. Comme souvent chez Chabrol, c’est la domination masculine qui est dénoncée, domination basée sur l’inertie (Charles), l’incompréhension (le prêtre), la veulerie ou la bêtise (Homais).

L’adaptation de Sophie Barthes (2014) fait la part belle aux paysages normands. Les lieux de tournage se situent dans l’Orne : Manoir de la Pellonnière à Le Pin-la-Garenne et les rues de La Perrière, Bellême et Mortagne-au-Perche. La pente vers le château de la Huchette fait ressentir la course épuisante d’Emma vers la mort. Le film se termine sur la répétition de cette scène déjà vue dans le pré-générique. Au-delà de sa mort par l’arsenic, Emma, comme chez Chabrol, meurt d’épuisement de n’avoir pu réaliser ses rêves. La terre normande fut longtemps trop dure aux désirs d’émancipation des femmes.

Jean-Luc Lacuve, le 12 juin 2021.

Pour en savoir plus :
Listes, résumés et analyses des adaptations de Gustave Flaubert au cinéma:

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