Un père décide de mettre sa fille désobéissante dans un temple de Kyoto connu pour son noviciat austère. D'abord résistante à toute forme de discipline, elle finit par tomber amoureuse de la religieuse qui s'occupe d'elle.
D'un érotisme feutré, La Vision de la Vierge appartient à une catégorie de films de religieuses dont la compagnie Daiei s'était fait une (discrète) spécialité. Ici, Ayako Wakao, prenant en charge une jeune délinquante dans son couvent bouddhiste, se retrouve victime des attaques répétées d'un révérend supérieur libidineux. Dans un très beau noir et blanc, Misumi retranscrit l'hésitation entre foi inébranlable et pulsion charnelle avec une rare volupté. Des films de pêcheuses de perles produits par la Shintoho des années 50 jusqu’au marché de la vidéo pornographique, plusieurs sous-genres se sont ainsi développés dans l’histoire de sa production. Célébré pour ses mélodrames au Japon, porté aux nues pour ses films de sabre en France, Kenji Misumi n’a pourtant jamais délaissé la dimension érotique dans son travail. Elle est ici au centre du récit dans le méconnu Vision de la Vierge appartenant à une catégorie de films de religieuses dont la compagnie Daiei s’était fait une (discrète) spécialité avec des titres comme La Nonne Dépravée de Kazuo Ikehiro (1968). Ici, la sublime Ayako Wakao, prenant en charge une jeune délinquante dans son couvent bouddhiste, se retrouve victime des attaques répétées d’un révérend supérieur libidineux (Tomisaburo Wakayama, avant de devenir le ronin à la poussette de la série Baby Cart). Dans un très beau noir et blanc, Misumi retranscrit cette hésitation entre foi inébranlable et pulsion charnelle avec une volupté rare dans laquelle l’anatomie de son interprète féminine se dévoilera prudemment.