À la veille du débarquement en Normandie, le commandant Reisman doit recruter dans une prison militaire douze hommes condamnés à des peines très lourdes. Leur mission sera d'investir un château où les membres de l'État-Major nazi et leurs compagnes se reposent.
Le fait d'utiliser des repris de justice n'a pas les faveurs du commandant, mais à cause de ses antécédents de service, il est obligé d'exécuter les ordres. Reisman emmène ses hommes dans un camp éloigné qu'ils auront à construire eux-mêmes. Les conditions de vie sont dures et l'entraînement intensif. Une certaine solidarité se forme qui les amène à faire prisonnier le commandant suprême lors des manoeuvres. À chacun est donné un objectif précis pour l'attaque, et la mission est répétée de nombreuses fois sur une maquette.
Au jour prévu les hommes sont parachutés en Normandie. Après une lutte sans merci, le château est détruit et les chefs nazis tués. Mais les pertes sont lourdes pour le commando : seuls trois hommes reviendront.
En 1967, alors que le conflit au Viêtnam bat son plein, Robert Aldrich s’approprie les conventions du film de guerre pour mieux dénoncer les atrocités qu’elle engendre. S'il n'y eut que deux films qui abordère directement la guerre au Viêtnam durant le conflit (1965-1975), il y eut de nombreux films métaphores. C'est à dire des films qui ne parlent pas du Viêt Nam explicitement, qui parlent d'autres conflits, mais qui sont porteurs de références explicites pour les spectateurs.
L'archétype du film métaphore est The big shave (Martin Scorsese, 1967). Le contexte peut être les guerres indiennes Le soldat bleu (Ralph Nelson, 1970) et Little big man (Arthur Penn, 1970) ou la première guerre mondiale, Johnny got his gun (Dalton Trumbo,1971). Les douze salopards est le premier à ramener le conflit plus récent de la seconde guerre mondiale. Suivront Abattoir 5 (George Roy Hill, 1969) et Catch 22 (Mike Nickols, 1970) et, situé pendant la guerre de Corée Mash (Robert Altman, 1969). Le comportement des militaires américains y est dénoncé à chaque fois avec la même virulence.
Campés par John Cassavetes, Donald Sutherland ou encore Telly Savalas, formidables dans leurs rôles respectifs d’enragés, d’arriérés et d’illuminés, les douze "salopards" sont en effet commandés par une hiérarchie scélérate qui les envoie au casse-pipe sans états d’âme.
Aux séances de préparation, oscillant entre discipline et camaraderie potache, succèdent l’horreur et la fureur d’une expédition finale à suspense. Servi par des dialogues tranchants, un montage nerveux et un casting de choix, le film a connu un succès international qui a permis à Aldrich de fonder son propre studio de production.