(1425 à 1433 - 1516)
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Renaissance |
Madone aux peupliers | 1487 | Venise, Gallerie dell'Accademia |
Vierge à l'Enfant entre les saints Paul et Georges | 1490 | Venise, Gallerie dell'Accademia |
Madone à l'enfant | 1490 | Accademia Carrara, Bergame |
Portait du doge Loredan | 1504 | National Gallery, Londres |
Retable de San Zaccaria | 1505 | San Zaccaria, Venice |
Pieta | 1505 | Venise, Gallerie dell'Accademia |
L'assassinat de saint Pierre martyr | 1507 | Londres, National Gallery |
La dérision de Noé | 1515 | Musée des B. A. de Besançon |
Jeune femme à sa toilette | 1515 | Vienne, Musée de l'histoire de l'art |
Giovanni Bellini naît à Venise, ville dans laquelle il révèle petit à petit son art, pour finalement être reconnu comme le plus grand des Bellini. Il est le précurseur de l'école vénitienne, dont l'œuvre marque la rupture définitive avec le style gothique par son attachement à la rigueur géométrique à travers des peintures qui effacent la différence entre monde sacré et profane.
Cest dans latelier paternel que Giovanni apprend son métier de peintre. Il fait par la suite connaissance avec le milieu savant et novateur de Padoue, et ce à travers lart de son beau-frère Andrea Mantegna, époux de sa sur Nicolosia Bellini, qui devait le marquer profondément. Plus tard, le coloris de Giovanni est plus profond, plus homogène et joue déjà un grand rôle dans la représentation du relief. Il y a plus dhumanité dans les sentiments exprimés, tendresse, joie ou douleur. La nature est représentée, ce qui est nouveau : souvent les compositions se détachent sur un fond de paysage où lon reconnaît la campagne ou les collines de Vénétie.
Les premiers ouvrages sont des petits panneaux peints alors quil na que 21 ans, telle la Pietà, qui groupe, selon un thème fréquent chez les Bellini, les figures de la Vierge, de Saint Jean lÉvangéliste et du Christ au Tombeau. On peut dater de la même année la Transfiguration et le Christ au mont des Oliviers. Cest à 31 ans que Giovanni commence à multiplier les variations sur un thème quil ne cessera dexploiter : celui de la Vierge à lEnfant.
Sétant fait connaître par ces ouvrages, il se voit confier lors de ses 36 ans, des travaux plus ambitieux. Ainsi, le polyptyque de saint Vincent Ferrer est une des grandes entreprises de Giovanni.
Cest entre 1470 et 1475 que Bellini doit se rendre à Rimini pour peindre le retable de San Francesco qui marque un tournant capital dans sa carrière. Les années suivantes donneront à Bellini lépanouissement de ses moyens. Cette période est celle de léquilibre entre la forme et les couleurs, plus belles les unes que les autres.
Un climat spirituel se fait ressentir et une certaine poésie émane du paysage. Son importance est primordiale dans plusieurs panneaux peints entre la 46e et 56e année du peintre, tels le Saint François recevant les stigmates et la lumineuse Transfiguration ; plus tardive est lAllégorie mystique des Offices.
Vers 1480 et pour une période de 10 ans, Bellini peint pour des églises vénitiennes deux de ses grands retables. Pour exemple, le retable de San Giobbe représente six figures de saints encadrant une Vierge à lEnfant assise sur un trône au bas duquel jouent trois anges musiciens.
En cette même année, Bellini reprend le thème vénitien de la conversation sacrée avec la Madone des Frari, encore en place à léglise des Frari a Venise, et dans laquelle on retrouve également lAssomption du Titien.
Vers la fin du siècle, la clientèle de Bellini lui fait peindre de nombreuses madones de petit format. Le thème de la conversation sacrée revient dans plusieurs tableaux.
Repoussé à lidée de réchauffer les formules qui lui avaient assuré le succès, Bellini sait renouveler son inspiration et son langage, tirant profit de ses contacts avec de jeunes peintres tels que Giorgione et Titien. Cest ainsi que le Baptême du Christ lie plus étroitement visages et paysages, les tons chauds prédominent. En 1513 Giovanni Bellini signe le Saint Jérôme lisant avec Saint Christophe, linfluence de Titien sy affirme, tout comme dans lIvresse de Noé.
Lannée suivante, Bellini aborde le domaine mythologique avec le Festin des Dieux que Titien remania plus tard.
Cest aux dernières années du peintre quappartient quelques uns de ses plus beaux portraits, comme Le doge Leonardo Loredano et le présumé Pietro de Hampton Court.
Bellini ne fait peut-être pas figure de révolutionnaire, mais le retentissement de son uvre est capital. Aux autres peintres vénitiens, il enseigne lépanouissement de la forme, les ressources de la couleur, le goût de la nature et lexpression du sentiment. Dans son atelier, il forme de nombreux élèves, dont certains vont travailler sur la terre ferme (en dehors de Venise). Dans la première moitié du XVIe siècle, beaucoup de peintres subiront encore lattrait de sa manière.