Si au milieu du 18e siècle, de plus en plus de monde se déplace vers l'Ouest c'est en raison des richesses minérales que contient cette terre. En effet, en janvier 1848, Johann August Sutter découvre de l'or en Californie, le premier et le plus riche filon d'or. Dès le mois d'août, la nouvelle étant arrivée jusqu'à la côte Est, l'hystérie gagne peu à peu tout le territoire.
De 1848 à 1896, la fièvre de l'or s'abat et des hommes abandonnent femme et enfants pour se lancer à travers le continent. Des villes, nées de la ruée vers l'or ont survécu, comme Virginia City et Denver. D'autres devinrent des villes fantômes quand les filons furent épuisés.
Les ruées vers l'or au Cinéma |
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Les frères Sisters | Jacques Audiard | U.S.A. | 2018 |
Gold | Thomas Arslan | Allemagne | 2013 |
Pale rider, le cavalier solitaire | Clint Eastwood | U.S.A. | 1985 |
La colline des potences | Dalmer Daves | U.S.A. | 1959 |
Je suis un aventurier | Anthony Mann | U.S.A. | 1954 |
La belle du Montana | Allan Dwann | U.S.A. | 1951 |
La rivière d'argent | Raoul Walsh | U.S.A. | 1948 |
Le trésor de la Sierra Madre | John Huston | U.S.A. | 1948 |
Ville sans loi | Howard Hawks | U.S.A. | 1935 |
La ruée vers l'or | Charles Chaplin | U.S.A. | 1925 |
On peut distinguer cinq ruées vers l'or américaines :
Les chercheurs d'or tentent ensuite leur chance au Mexique, Le trésor de la Sierra Madre (John Huston, 1948) est situé au Mexique en 1925.
1849 | 1 | Californie | La bataille de l'or | Michael Curtiz | 1938 |
1850 | 1 | Californie | Ville sans loi | Howard Hawks | 1935 |
1851 | 1 | Californie | Les frères Sisters | Jacques Audiard | 2018 |
1860 | 1 | Californie | Pale rider, le cavalier solitaire | Clint Eastwood | 1985 |
1865 | 2 | Névada | La rivière d'argent | Raoul Walsh | 1948 |
1870 | 2 | Californie | La belle du Montana | Allan Dwann | 1951 |
1873 | 3 | Montana | La colline des potences | Dalmer Daves | 1959 |
1898 | 5 | Klondike | Gold | Thomas Arslan | 2013 |
1898 | 5 | Klondike | La ruée vers l'or | Charles Chaplin | 1924 |
1896 | 5 | Klondike | Je suis un aventurier | Anthony Mann | 1954 |
La ruée vers l’or en Californie est une période d'environ huit ans (1848 - 1856) qui commença en janvier 1848 par suite de la découverte d'or à Sutter's Mill, une scierie appartenant au Suisse Johann August Sutter, près de Coloma, à l'est de Sacramento, dans l'actuel État de Californie. La nouvelle se répandit rapidement et attira en Californie plus de 300 000 aventuriers, américains et étrangers. Ces pionniers, appelés par la suite forty-niners (les quarante-neuvards), arrivaient par bateau ou par voie terrestre à bord de chariots, de tout le continent, au prix d'un voyage bien souvent difficile. Bien que la plupart de ces nouveaux arrivants aient été des Américains, la ruée vers l'or attira également des dizaines de milliers d'immigrants d'Amérique latine, d'Europe, d'Australie et d'Asie. Ces chercheurs d'or commencèrent par s'installer le long des rivières et utilisèrent pour leur recherche les techniques artisanales de l'orpaillage. Puis des méthodes plus sophistiquées d'extraction de l'or se développèrent et furent ensuite adoptées dans le monde entier.
La découverte à Sutter's Mill
La ruée vers l'or commença à Sutter's Mill (une scierie appartenant au pionnier suisse John Sutter) dans les environs de Coloma le lundi 24 janvier 1848, James W. Marshall, un charpentier travaillant pour Sutter, trouva des morceaux d'un métal brillant dans le bief de la scierie qu'il faisait construire pour Sutter sur le bord de l'American River. Les résultats de tests pratiqués par les deux hommes montrèrent que les particules trouvées par Marshall étaient bien de l'or. Déconcerté par cette découverte, Sutter voulut d'abord la tenir secrète car il craignait ce qui pouvait arriver à ses projets d'empire agricole (la New Helvetia) en cas de recherche d'or intensive. Cependant, la nouvelle ne tarda pas à se répandre et fut confirmée en mars 1848 par l'éditorialiste et homme d'affaires de San Francisco Samuel Brannan. Selon une célèbre anecdote, Brannan marchait à grande enjambée dans les rues de San Francisco alors qu'il brandissait une fiole contenant de l'or au-dessus de sa tête et s'écriait : « De l'or ! De l'or ! De l'or ! Il y a de l'or dans l'American River ! » Le 19 août 1848, le New York Herald (un journal new-yorkais publié de 1835 à 1924) fut le premier grand journal de la côte est à mentionner la ruée vers l'or en Californie. Le 5 décembre, le président James Knox Polk confirma la découverte de l'or dans un message au congrès américain. Aussitôt, des vagues d'immigrants du monde entier arrivèrent dans le Gold Country, en Californie. Ces immigrants seront appelés, plus tard, les « forty-niners », en raison de cette année 1849. Comme le craignait John Sutter, la fièvre de l'or prit vite de l'ampleur. Jusque-là un des hommes les plus riches parmi ses contemporains, il fut paradoxalement ruiné par la découverte d'or sur ses terres : ses ouvriers désertèrent, ses droits de propriété furent contestés, ses récoltes ravagées, son bétail volé et ses terres squattées par les nouveaux arrivants.
La rué
San Francisco était une minuscule implantation de pionniers avant le début de la ruée vers l'or. Lorsque les habitants furent au courant de la découverte, elle devint une ville fantôme de navires désertés par leur équipage et de boutiques laissées à l'abandon par leur propriétaire qui avait rejoint la ruée. En même temps, la croissance démographique de la ville explosa avec l'arrivée de nouveaux aventuriers et commerçants. La population de San Francisco passa d'environ 1 000 habitants en 1848 à 25 000 résidents permanents en 1850. Les infrastructures de San Francisco et des autres villes, véritables villes champignons, aux environs des champs aurifères furent saturées par le flux soudain de population. Les hommes vivaient dans des tentes, des huttes en bois ou des cabines prélevées sur des navires abandonnés. La ruée vers l'or en Californie est considérée comme la première d'envergure mondiale. Il n'y avait pourtant pas de route évidente pour se rendre en Californie. Les forty-niners faisaient face à de nombreuses difficultés et beaucoup pouvaient trouver la mort sur les chemins de la conquête de l'or. À l'origine, les Argonautes (comme on les appelait alors) voyageaient par la mer. Au départ de la côte est, un voyage par le cap Horn prenait entre cinq et huit mois et couvrait une distance de 33 000 km. Une alternative était de rejoindre la côte est de l'isthme de Panama puis, à l'aide de mules et de canoës, traverser, pendant une semaine, la jungle jusqu'à la côte pacifique et d'y attendre un navire faisant route vers San Francisco.
La vallée de la mort dut son nom macabre à un groupe de valeureux forty-niners qui tentèrent d'atteindre la région de Fort Sutter en passant par les déserts du Nevada et de la Californie, et qui furent les premières personnes originaires d'Europe à traverser la vallée. Ces pionniers restèrent bloqués plusieurs mois dans cette dépression désertique et n'ayant rencontré presque aucune forme de vie animale ou végétale, ils donnèrent à ce lieu le nom de Death Valley, la vallée de la mort.
Epilogue
La ruée vers l'or transforma profondément la Californie. Alors petit hameau constitué de tentes, San Francisco se développa sous la pression de la croissance démographique ; des routes, des églises, des écoles et d'autres bâtiments y furent construits. Un système de loi et un gouvernement furent créés, gouvernement qui mènera à l'admission de la Californie en tant qu'État américain en 1850. De nouveaux modes de transport se développèrent : le bateau à vapeur, qui devient un moyen de transport régulier, et les chemins de fer. L'agriculture, futur pan majeur de l'économie californienne, commença à se développer à travers tout l'État.
Au cours de l'année 1850, la plupart des ressources les plus accessibles avaient été exploitées et l'on se tourna, alors, vers l'extraction de gisements plus difficiles d'accès. Voyant que l'or était de plus en plus rare, les Américains commencèrent à chasser les étrangers afin d'avoir accès, le plus possible, à l'or qu'il restait. La nouvelle législature de l'État de Californie exigeait des mineurs étrangers qu'ils s'acquittassent d'une taxe de vingt dollars par mois. Les prospecteurs américains commencèrent à agresser les étrangers et, particulièrement, les Latino-Américains et les Chinois. De surcroît, le nombre faramineux de nouveaux arrivants chassa de nombreux Amérindiens de leurs zones habituelles de chasse et de pêche. Afin de protéger leurs habitations et leurs moyens de subsistance, ils répondirent en attaquant les mineurs qui se vengèrent par de violentes représailles sur leurs villages. Les Indiens, moins bien armés, étaient souvent abattus.
1849 | La bataille de l'or | Michael Curtiz | 1938 |
1850 | Ville sans loi | Howard Hawks | 1935 |
1851 | Les frères Sisters | Jacques Audiard | 2018 |
1860 | Pale rider, le cavalier solitaire | Clint Eastwood | 1985 |
1870 | La belle du Montana | Allan Dwan | 1951 |
Le développement de la Bourse de San Francisco sera du à la découvert au printemps 1859 du plus important gisement d'argent-métal de l'histoire des États-Unis, dans l'état voisin du Nevada, le Comstock Lode. Le commerce des actions des différentes compagnies minières exploitant le filon favorise l'investissement de sommes énormes, de nombreux scandales de manipulation des cours eurent lieu. Par ailleurs, la jeune Bank of California fit de fabuleux profits avec le Comstock Lode, en finançant les opérations minières et par le rachat de compagnies minières en faillite. Ces relations entre la bourse de San Francisco et l'exploitation du Comstock Lode de Virginia City est précisement décrit dans La belle du Montana (Allan Dwan, 1951) dont l'action principale se situe en 1870.
Les sommes investies étant énormes, de nombreux scandales de manipulation des cours eurent lieu. Par ailleurs, la jeune Bank of California fit de fabuleux profits avec le Comstock Lode, en finançant les opérations minières et par le rachat de compagnies minières en faillite. En 1880, il avait produit 7 millions de tonnes de minerai d'or et d'argent, permettant à la ville minière de Virginia City, fondée sur place dans la foulée, d'atteindre une population de 30 000 habitants. Les mines, cotées à la Bourse de San Francisco étaient creusées jusqu'à une profondeur de 900 mètres. Ces relations entre la bourse de San Francisco et l'exploitation du Comstock Lode de Virginia City est précisement décrit dans La belle du Montana (Allan Dwan,1951)
Au cinéma, ce contexte historique servit dans de nombreux films, essentiellement des westerns américains qui mettent en scène les différents aspects de cette période. La piste des géants (Raoul Walsh, 1930) avec John Wayne, et Convoi de femmes (William Wellman, 1952) un western ayant la particularité d'avoir un groupe de femmes pour protagonistes, racontent l'histoire des caravanes de migrants qui traversèrent les États-Unis pour aller tenter leur chance en Californie. D'autres parlent des boom towns, ces camps de mineurs devenus villes fantômes une fois les gisements épuisés, comme La ville abandonnée (William Wellman, 1948). Certains encore narrent des histoires de trésors cachés et de conflits entre cowboys comme Le Trésor du pendu (John Sturges, 1958), La colline des potences (Delmer Daves, 1959), Coups de feu dans la Sierra (Sam Peckinpah, 1962) et Pale Rider, le cavalier solitaire (Clint Eastwood, 1985)
Découvert au printemps 1859 dans le Nevada, le Comstock Lode a été le plus important gisement d'argent-métal de l'histoire des États-Unis. Sa découverte, déclencha une "ruée vers l’argent" à peine 11 ans après la ruée vers l'or en Californie de 1848. Au cours de son exploitation principale, dans les quinze années qui suivirent, le Comstock Lode révéla une exceptionnelle richesse en argent et en or. Certains filons mesuraient plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur (à comparer aux quelques mètres des mines habituelles) sur des centaines de mètres de profondeur. Le commerce des actions des différentes compagnies minières exploitant le filon favorisa le développement de la Bourse de San Francisco.
Les sommes investies étant énormes, de nombreux scandales de manipulation des cours eurent lieu. Par ailleurs, la jeune Bank of California fit de fabuleux profits avec le Comstock Lode, en finançant les opérations minières et par le rachat de compagnies minières en faillite. En 1880, il avait produit 7 millions de tonnes de minerai d'or et d'argent, permettant à la ville minière de Virginia City, fondée sur place dans la foulée, d'atteindre une population de 30 000 habitants. Les mines, cotées à la Bourse de San Francisco étaient creusées jusqu'à une profondeur de 900 mètres. Ces relations entre la bourse de San Francisco et l'exploitation du Comstock Lode de Virginia City est précisement décrit dans La belle du Montana (Allan Dwan,1951)
L’afflux soudain d’une grande quantité d’argent-métal bouleversa le marché américain et mondial. En conjonction avec la décision du gouvernement américain d’arrêter de frapper de la monnaie en argent entre 1873 et 1878, et la découverte d’autres mines d’argent aux USA, la valeur de l’argent-métal se retrouva, en 1893, diminuée de moitié par rapport à l’or.
1865 | La rivière d'argent | Raoul Walsh | 1948 |
1870 | La belle du Montana | Allan Dwan | 1951 |
De l'or avait été découvert dans le Montana dès 1852, par Francois Finlay, venu de Californie1, mais sans être suivi par d'autres prospecteurs. La ruée vers l'or du Montana ne commencera qu'une dizaine d'années plus tard. Le 28 juillet 1862, des prospecteurs menés par John White découvrent de l'or dans une rivière, près de Bannack, qui est fondée en 1862 comme première capitale territoriale du Montana, qui n'est alors pas encore un État2. La ville est nommée d'après les Bannocks, une tribu amérindienne locale. Elle atteint rapidement une population de 3 000 habitants et embauche en janvier 1863 un shérif du nom de Henry Plummer2. Il y avait trois hôtels, trois boulangeries, trois forgerons, deux écuries, deux boucheries, une épicerie, un restaurant, une brasserie, un hall de billard, et quatre saloons. C’est ensuite en 1863 que l’on découvrit de l’or le long de l’Alder Gulch1. Quelques semaines plus tard, la ville de Virginia City était née, attirant des milliers de mineurs et aussi une bande de brigands, qui commit quelque 190 meurtres en six mois. Pour se défendre, les habitants avaient dû créer une milice. Le secteur accueille bientôt 10 000 prospecteurs1. Calamity Jane y a résidé quelque temps. D'autres villes-champignons apparaissent, pas seulement dans le Montana, permettant d'exporter pour 100 millions de francs d'or : Gallatin City, Montana City, La Barge City, Hangtown, Hell Gate, Fort Owen, Fort Colin et Mullan Pass. Helena est fondée le 30 octobre 1864 après la découverte d'un gisement de sable aurifère dans la région. La ville comptera en 1888 cinquante millionnaires en dollars, la plus forte concentration au monde. Le Territoire du Montana est créé en 1864 un an après celui de l'Idaho voisin, et il deviendra un état en 1889, cette fois un an avant l'Idaho. La ruée vers l'or du Montana a pris de l'ampleur en 1864 et 1865 quand des soldats confédérés, qui faisaient partie de l'Armée confédérée du général Sterling Price, bénéficiant d'une amnistie, à la condition qu'ils quittent la zone de combat, sont arrivés dans le Montana, alors que la guerre civile n'était pas encore terminée. Après plusieurs défaites les armées du sud étaient désintégrées mais il y avait encore plusieurs bandes de rebelles qui étaient difficiles à chasser. En 1870, l'or s'épuise à Bannack, qui en 1874 n'a plus qu'une population de quelques centaines de personnes mais bâtit cependant une école en 1875. Les derniers habitants sont partis dans les années 1970. La ville est aujourd'hui en ruine
1873 | La colline des potences | Dalmer Daves | 1959 |
La ruée vers l'or dans les Black Hills eut lieu à partir de 1874 dans une région encore vierge de toute présence blanche et considérée comme un sanctuaire sacré pour les Sioux Lakotas et les Cheyennes car elles représenteraient pour eux le centre du monde.
Le Traité de Fort Laramie (1868) reconnaît les Black Hills comme leur appartenant. Mais le gouvernement fédéral américain décide l'abandon du bimétallisme, par le Coinage Act de 1873, ce qui fait monter les cours de l'or, d'autant qu'en Europe, la loi monétaire allemande du 9 juillet 1873 confirme la loi monétaire prussienne du 4 décembre 1871, dans le sens de l'étalon-or. C'est une catastrophe pour les dizaines de milliers de propriétaires de petites mines d'argent de l'Ouest américain. Cela faisait longtemps qu'ils n'apportaient plus leur production aux presses fédérales en raison d'un prix officiel (seize gramme d'argent pour un gramme d'or) jugé inférieur à celui du marché mondial, car le marché croule sous un excès d'argent qui divise par deux sa valeur en or entre 1866 et 1900, le cours de l'argent par rapport à l'or. Il est alors décidé de stimuler la production d'or.
Le 2 juillet 1874, le lieutenant-colonel George A. Custer quitte Bismarck, dans le Dakota du Nord, et s'enfonça profondément dans les Black Hills à la tête de 1 200 hommes, dont le 7e régiment de cavalerie, un groupe d'ingénieurs, trois journalistes, le photographe William H. Illingworth et 110 charriots. Des éclaireurs indiens l'accompagnent en nombre, menés par Bloody Knife et Lean Bear. L'expédition atteint le 22 juillet les Black Hills, dont la région de Paha Sapa, lieu sacré jamais foulé par l'Homme blanc. Le 1er août, elle estime que le site de French Creek peut permettre à un orpailleur de gagner 150 dollars par mois. Custer écrivit sous le pseudonyme de Nomad, des articles dans les journaux, qui sont réunis dans un livre, Ma vie dans les Plaines (immense best-seller). Custer et les prospecteurs remontent vers le nord, fondant les sites de Hill City, à 15 km au nord, Pactola, à 30 km au nord, puis jusqu'à Sheridan, à 180 km au nord-ouest, au pied des monts Big Horn du Wyoming. Le 15 août Custer écrit que les Black Hills contiennent sans doute beaucoup d'or, et le 30 août l'expédition est revenue à Bismarck.
Créée en août 1875, la ville de Custer City, compte 600 habitants seulement deux semaines plus tard. Le 17 septembre 1875, une commission officielle rencontre Red Cloud, Spotted Tail et les autres chefs Lakotas et leur propose d'acheter le territoire à un prix ridiculement bas (six millions de dollars), ce qu'ils refusent. Le général George Crook (1828-1890) est alors chargé d'évacuer la ville, mais à peine l'a-t-il quittée que la population revient. Un compromis est passé : six hommes ont le droit de rester pour la protéger, mais au début de l'hiver, tous les habitants sont revenus.
En novembre 1875, la découverte à 55 kilomètres plus au nord du gisement de "Deadwood Gulch", entraîna la création d'une autre ville-champignon, Deadwood. Des milliers de prospecteurs affluent. Custer City voit sa population atteindre 10 000 habitants au printemps 1876, puis se vide alors ensuite progressivement, pour Deadwood. La plupart des prospecteurs recherchent de l'or alluvionnaire, mais une partie d'entre eux s'intéresse très vite à son origine, le gisement dans les roches. . C'est le cas des frères Fred Manuel et Moses Manuel venus du Québec, et qui ont participé à d'autres ruées vers l'or, en Arizona et dans le Montana. Le 9 avril 1876, à 4 kilomètres au nord de Deadwood, ils découvrent près de Lead un gisement dans le « ravin du Bobtail », qui leur rapporte cinq mille dollars d’or. En 1877, ils revendent la mine pour 45 000 dollars à George Hearst, Lloyd Tevis, et James Ben Ali Haggin, fondateurs de Homestake Mining, une société minière américaine qui entre à la bourse de New York dès 1879 et produit très vite 10 % de l'or mondial.
La création de la première banque « National Bank des Black Hills », à Lead, pour la mine, intervient dès 1880 et en 1889, l'État du Dakota du Sud est créé. L'année 1879 voit aussi un incendie détruire Deadwood, donnant un coup de frein à la ruée vers l'or. Le 20 janvier 1877, une ville avait été créée à 3 km à côté, nommée Central City. Elle avait dès le mois de septembre un bureau de poste et un bureau du télégraphe, et trois semaines plus tard une école avec 51 élèves. En 1880, Terraville, autre ville-champignon, un kilomètre plus loin, compte 775 habitants.
Entre-temps, les Indiens se sont révoltés contre le viol de leur territoire. C'est la guerre des Black Hills. Le 17 juin 1876, une armée d'un millier d'hommes du général George Crook est battue aux sources de la Rosebud. Puis le 7e de cavalerie du général Custer et ses 285 tuniques bleues, est entièrement anéanti le dimanche 25 juin, lors de la bataille de Little Big Horn, par les Cheyennes de Two Moon et les Sioux des chefs Sitting Bull et Crazy Horse.
La ruée vers l'or du Klondike (en anglais Klondike Gold Rush) quelquefois appelée ruée vers l'or de l'Alaska et plus rarement ruée vers l'or du Yukon fut une ruée vers l'or qui attira environ 100 000 prospecteurs dans la région du Klondike dans le territoire canadien du Yukon entre 1896 et 1899. À la fin du XIXe siècle, il existait deux routes établies vers l'intérieur du Yukon : remonter le fleuve Yukon depuis son embouchure dans la mer de Béring ou par les ports de Dyea et Skagway dans le Sud-Est de l'Alaska jusqu'à la source du fleuve Yukon et le descendre en bateau ou canoës.
1896 | Je suis un aventurier | Anthony Mann | 1954 |
1898 | La ruée vers l'or | Charles Chaplin | 1925 |
1898 | Gold | Thomas Arslan | 2013 |
1978 | Dawson City : Le temps suspendu | Bill Morrison | 2016 |
De l'or y fut découvert le 16 août 1896 et lorsque les nouvelles arrivèrent à San Francisco l'année suivante, elles entraînèrent une ruée. Le trajet à travers le terrain difficile et le climat froid avec de lourdes charges se révéla trop dur pour de nombreux prospecteurs et entre 30 000 et 40 000 arrivèrent sur place. Environ 4 000 trouvèrent de l'or. La ruée se termina en 1899 lorsque de l'or fut découvert à Nome, plus au Nord en Alaska et de nombreux prospecteurs quittèrent le Klondike.
Plusieurs romans et poèmes furent produits à la suite de la ruée vers l'or du Klondike. L'écrivain Jack London incorpora des scènes de la ruée dans ses romans se déroulant au Klondike comme L'Appel de la forêt et Croc-Blanc. Son collègue, le poète Robert William Service ne participa pas à la ruée, mais il s'installa à Dawson City en 1908. Service rédigea les premiers poèmes sur le sujet dont Songs of a Sourdough, l'un des livres de poésie les plus vendus de la première décennie du xxe siècle, et son roman, La Piste de 98, fut écrit à la main sur le papier peint de l'une des cabanes en rondins de Dawson City. Un des romans posthumes de Jules Verne, retravaillé par son fils Michel, le Volcan d'or, décrit lui aussi la fièvre de l'or et les comportements qu'elle induit chez les prospecteurs.
Les prospecteurs avaient commencé à chercher de l'or dans le Yukon dès les années 1880. La découverte d'importants dépôts le long de la rivière Klondike en 1896 fut accueillie avec enthousiasme sur place mais l'isolement de la région et le climat extrême empêchèrent la transmission des informations jusqu'à l'année suivante. La ruée commença avec l'arrivée de chargements d'or d'une valeur totale de 1 139 000 $ (plus d'un milliard de dollars actuels) dans les ports de la côte Ouest des États-Unis en juillet 1897. Les articles des journaux sur l'or engendrèrent une hystérie collective et beaucoup quittèrent leurs emplois pour partir vers le Klondike en tant que prospecteurs. La plupart rejoignirent les champs aurifères par les ports de Dyea et de Skagway dans le Sud-Est de l'Alaska avant de franchir la chaîne Côtière par les cols White et du Chilkoot et de descendre les cours d'eau jusqu'au Klondike. Le gouvernement canadien imposa que chaque prospecteur emporte de quoi manger pendant un an et la plupart transportaient seuls leur équipement dont le total atteignait fréquemment la tonne. Le terrain montagneux et le climat glacial firent que ceux qui ne périrent pas durant le voyage n'arrivèrent qu'à l'été 1898.
Une fois sur place, les meilleures opportunités avaient été prises et beaucoup quittèrent la région. Les dépôts d'or étaient riches mais inégalement répartis et leur extraction était rendue difficile par le pergélisol. Certains mineurs amassèrent des fortunes en achetant et en vendant des concessions minières et en laissant les autres travailler pour eux. Des villes champignons poussèrent le long des pistes menant à Dawson City fondée au confluent de la rivière Klondike avec le fleuve Yukon à proximité du lieu de la première découverte. La population de la ville passa de 500 habitants en 1896 à 30 000 à l'été 1898. Construite à la hâte et isolée, la ville fut victime des incendies, des prix élevés et des épidémies. Malgré cela, les prospecteurs les plus riches suivaient un mode de vie extravagant dans les bars de la ville.
La fin de la ruée fut accélérée par la découverte d'or à Nome et beaucoup de prospecteurs quittèrent le Klondike pour les nouveaux dépôts aurifères. Les villes champignons déclinèrent et la population de Dawson City s'effondra. Du point de vue minier, la ruée continua jusqu'en 1903 lorsque la production atteignit son maximum grâce à l'utilisation d'équipements lourds. L'extraction de l'or a continué par intermittence jusqu'à aujourd'hui et on estime qu'environ 570 tonnes d'or (d'une valeur de 30 740 000 000 $ au 1er juillet 2005) ont été produites dans la région avant 2005. Le souvenir de la ruée vers l'or continue d'attirer les touristes dans la région et contribue à maintenir vivant son héritage.