Tsuda Yoshiharu, vendeur d'assurances en porte-à-porte, rencontre fortuitement un ancien ami de lycée devenu boxeur, Kojima Yakuji. Tsuda est fiancée à Hizuru qui travaille dans les bureaux. Très jaloux, Tsuda demande à Hizuru de ne pas répondre à d'éventuelles sollicitations de Kojima. Le lendemain, il a pourtant la désagréable surprise de trouver Kojima chez lui, discutant joyeusement avec Hizuru et leur ayant donné deux places pour son prochain combat. Le jour suivant, Kojima se présente à l'appartement de Tsuda en prétendant qu'il a été invité, et Hizuru le laisse entrer. Alors qu'il prétend attendre Tsuda, Kojima tente de séduire Hizuru lui faisant palper ses muscles et l'embrassant. Hizuru le rejette pourtant. Quand Tsuda rentre, Hizuru l'infirme que Kojima est venu prétendant être invité. Celui-ci téléphone alors et déclare combien il a aimé la peau douce de Hizuru. De colère, Tsuda fonce chez lui ayant appris qu'ils étaient presque voisins. Il tente de le frapper mais reçoit une violente correction. Hizuru venue à sa rencontre, le découvre inconscient et humilié. Hizuru se perce l'oreille pour se faire belle pour le combat de Kojima qu’il gagne en ayant pourtant laissé son adversaire le temps de le corriger sur un round. Alors qu'elle tente de partir incognito, Tsuda la retient et lui demande des comptes.
Alors qu'il l'invite au restaurant pour fêter son anniversaire, il la harcelle de questions et finit par l'insulter. Hizuru mécontente du harcèlement de Kojima vient lui demander d'arrêter mais au retour elle croise Tsuda qui voit là la preuve de son adultère. Elle lui déclare rentrer chez ses parents. Tsuda se met avec rage à la boxe pendant qu'intriguée par la force de Kojima, Hizuru vient s'installer chez lui. Elle commence également à se percer et à se faire tatouer. Hizuru veut également se lancer dans la boxe, mais se voit refuser cette vie par Kojima, étonnamment lâche, qui dit qu'elle est une femme effrayante. Kojima se voit proposer un combat contre Kumagaki, un boxeur incroyablement dangereux, et réserve prudemment sa réponse.
Kojima explique à Hizuru comment il s'est lancé dans la boxe. Alors que lui et Tsuda étaient au lycée, une amie a été tuée par des hommes qui s’en étaient pris à elle sous une autoroute la nuit. Tsuda et Kojima avaient tous deux juré d'apprendre la boxe et de se venger lorsque les coupables seraient libérés de prison. Cependant, Tsuda abandonna ce plan et laissa seul Kojima continuer sur cette voie. Pour Kojima, Tsuda est devenu un anonyme, aussi coupable que les autres hommes qui s’en étaient pris à leur amie. Hizuru prévient Kojima qu'en provoquant Tsuda, il va déchaîner sa violence et se dit elle même prête au combat si Kojima veut bien l'entrainer. Kojima rejette l'offre de Hizuru comme le combat contre Kumagaki. Hizuru insulte Kojima en déclarant que tout le monde le considère comme un lâche. En colère, Kojima accepte le combat dangereux qui lui avait été proposé plus tôt. Hizuru a alors des relations sexuelles violentes avec Kojima.
Les efforts continus de Tsuda pour reconquérir Hizuru, conduisent à une confrontation avec Kojima et un combat dans la salle d’entrainement de leur club de boxe, dans lequel Kojima bat presque Tsuda à mort. Ensuite, Kojima combat Kumagaki sur le ring tandis que Tsuda est à l'hôpital pour être soigné pour son œil qui saigne. Pendant ce temps, Hizuru va de plus en plus loin avec les piercings et a implanté plusieurs barres de métal dans sa chair.
Kojima remporte le match, mais il a été poussé au-delà de ses limites et son visage s'avère méconnaissable à cause des blessures. Il en meurt, son visage se brise alors qu'il célèbre sa victoire. Hizuru dans un champ de la banlieue de Tokyo tente d'arracher ses divers piercings, mais finit par se vider de son sang. Tsuda est redevenu vendeur d’assurance. Debout devant un immeuble, en costume, seul un œil manquant marque l’épreuve qu’il a traversée. Il est désormais loin de la salle de boxe vide où est accroché un sac d’entrainement tandis que les acclamations de la foule se font entendre.
Le premier plan du film, un poing rageur tendu devant un immeuble anonyme de Tokyo, en donne à la fois le titre et le thème : comment venir à bout de la violence inhérente à l'humanité sans tomber dans la destruction. Tsukamoto, qui avait traité ce thème dans de précedentes dystopies fantastiques, le perpetue sous la forme d'un film noir qui n'a rien perdu du dynamisme de la mise en scène de ses débuts.
Tsuda accomplit machinalement son métier, vendant des assurances vie pour tenter d'échapper à la mort. Celelci est pourtant bien presnte avec l'agonie de son père et, enfoui, le truatiqme de l'assassinat dune amie pendant son adolescnce quil a dabord voulu venger avantde se renger proessivement dans le camp des anonymes qui supportent la violence sans broncher. Cette atrocité de la mort que les urbains cachent dans des salles aseptisées ressurgit sous la forme d'un chat mort attaqué par les vers. La dépouille dégoûtante aura disparu au retour de Tusda de sa visite à l'hôpital.
Tsuda se sent fatigué moins par ses journées de travail que par un état général qui l'assimile déjà à un mort vivant. Il fait d'ailleurs preuve d’un cruel manque de confiance en lui, harcelant sans cesse Hizuru par sa jalousie. L'intrusion de Kojima fait voler cet univers en éclats de sensualité et de violence. Kojima, engagé dans la voie de la vengeance, s'en est toutefois dégagé et affirme à Hizuru que seuls les boxeurs idiots se font démolir le visage. Hizuru ne résiste pas longtemps à la douceur de ses muscles et, fatiguée de la jalousie de son compagnon qu'elle continue d'aimer, se laisse entrainer par Kojima, le dépassant dans sa fascination pour la violence en se perçant le corps, d’abord les oreilles puis les jambes et les bras dans lesquels elle fixe des barres métalliques.
Kojima, entraina malgré lui dans cet enfer, finira la tête éclatée par le combat qu’il redoutait. Le film fixe ainsi l'aporie de la violence qu’il ne se fait pourtant pas faute d'utiliser dans sa mise en scène débordant de vitalité avec de nombreuse séquences où la caméra balaie l'espace en tous sens, angles et mouvements, pour ne saisir que des éclats des corps ou de la ville.
Jean-Luc Lacuve, le 19 août 2024.
Editeur
: Carlotta Films, mai 2023. Les 10 films sur 4 BD, MASTERS HAUTE DÉFINITION, 1080/23.98p : Les aventures de Denchu Kozo ; Tetsuo ; Tetsuo II : body hammer ; Tokyo fist ; Bullet ballet ; A snake of june ; Vital ; Haze ; Kotoko ; Killing . ENCODAGE AVC. Version Originale Sous-Titres Français |
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Suppléments (plus de 5h en HD) : 4 présentations de films par Jean-Pierre Dionnet : Tetsuo, Tetsuo II : body hammer, Tokyo fist, bullet ballet. Une aggression des sens : Une analyse du style de Tsukamoto par Jasper Sharp, spécialiste du cinéma japonais (16'). 10 entretiens d'archives avec Shinya Tsukamoto. 5 making-of sur le tournage de Tetsuo II: body hammer, A snake of June, Vital, Haze. Le grand provocateur du cinéma japonais : Shinya Tsukamoto (48'). 10 bandes-annonces originales. Le livret inédit (80 pages) par Julien Sévéon, journaliste et spécialiste des cinématographies d’Extrême-Orient et du cinéma populaire, illustré de photos exclusives. |