Clovis Poplin est emprisonné pour vol et il ne lui reste plus que quatre mois à tirer dans un centre de semi-liberté lorsqu'il voit arriver son épouse, Lou Jean qui exige qu'il l'accompagne sur le champ. Elle vient d'apprendre que la garde de son fils lui a été retirée après un court emprisonnement. Clovis et Lou Jean sortent sans problème du centre et embarquent dans la voiture des parents de l'un de leurs amis prisonniers. Mais la voiture va bien top lentement et provoque un embouteillage. Le jeune "patrouilleur" Maxwell Slide, qui emmène en prison un paysan qui ne comprend rien à son intransigeance, est brusquement ralenti par la voiture trop lente, qu'il verbalise. Comme il va s'inquiéter de l'identité de Clovis et Lou Jean, ceux-ci démarrent en trombe et sont immédiatement pris en chasse par Slide. La course poursuite se termine dans un champ de maïs. Trop chevaleresque, Slide ne se méfie pas de Lou Jean qui lui prend son pistolet. Elle et Clovis exigent que Slide les conduisent jusqu'à Sugarland où une famille d'accueil s'est emparée de leur enfant.
Le collègue de Slide, Mashburn, croise la voiture des fuyards et prévient son chef, le capitaine Harlin Tanner. Celui-ci tente de convaincre Lou Jean et Clovis de se rendre mais ceux-ci s'obstinent. Après un premier échec d'encerclement, Tanner accepte la proposition de Mashburn de faire venir deux Texas rangers, tireurs d'élite... qu'il retient au dernier moment d'abattre le couple.
A la nuit tombée, les esprits défaillants des policiers s'échauffent, deux patrouilleurs essaient de coincer les fuyards et provoquent un carambolage et deux autres patrouilleurs, venant en sens inverse pour tester leurs nouvelles voitures, percutent définitivement le convoi des poursuivants. C'est ainsi que Lou Jean, Clovis et Slide passent la nuit sans surveillance dans un drive-in. Alors que Slide reste enfermé dans la voiture mais nourri par Lou Jean, celle-ci et Clovis passent la nuit dans un camping car. Clovis fait les bruitage des dessins animés de Chuck Jones avec le coyote : Beep-beep (1952) et Whoa, Be-Gone ! (1958)
Au petit matin, Clovis rêve d'être policier comme Slide. Celui-ci tente de le persuader de se rendre. Mais Lou Jean est intraitable. Il faut repartir. C'est alors qu'ils sont repérés par deux miliciens bedonnants bien décidés à faire usage de leurs armes. Ils tirent à tort et à travers dans le drive-in déserté s'attirant quelques répliques de Clovis et Lou Jean, bientôt dépassés par ce déluge de mitraille. Ils alertent Tanner qui vient à leur rescousse, arrêtant les miliciens, et promet de ne plus faire usage d'armes puisque les fugitifs promettent de relâcher Slide devant la maison où est retenu leur enfant.
La fin du voyage se fait dans la liesse. Slide montre ses photos à Lou Jean et Clovis alors que la foule soutient leur combat pour retrouver leur enfant. La traversée de Rodrigo, juste avant Sugarland, est un triomphe. Tanner tente de retenir une dernière fois Lou Jean et Clovis mais ceux-ci veulent fuir vers le Mexique et ne prennent pas garde aux avertissements de Tanner que redouble pourtant Slide. La maison des parents adoptifs est en effet investie par les Texas rangers qui se délectent d'abattre le couple. Clovis comprend la menace que lui explique Slide mais Lou Jean ne veut rien entendre et l'oblige à descendre. Comme il recule, les Texas Rangers le blessent mortellement au ventre sans atteindre Lou Jean et sans faire grand cas de Slide.
Alors qu'ils vont atteindre le Rio Grande, une patrouille de policiers fait feu et arrête la voiture. Clovis est mort et Lou Jean vraisemblablement mortellement blessée. Tanner vient redonner son arme à Slide tandis que Mashburn lui défait les menottes.
Après son téléfilm Duel, Spielberg se voit confier la réalisation de son premier long métrage pour le cinéma. Le film, tiré d'une histoire vraie s'étant déroulée au Texas en 1969, raconte l'aventure de deux marginaux et de leur otage policier, poursuivis par un déploiement carnavalesque de forces de l'ordre, de journalistes et de badauds. Mais, au fur et à mesure que les relations se font plus chaleureuses et humaines au sein du groupe des trois dans la voiture et même entre eux et le capitaine Tanner, l'accumulation des armes en possession de leurs poursuivants et l'immaturité des jeunes gens aboutit au drame.
Une violente charge contre la détention des armes à feu.
Sugarland Express sera récompensé par le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes mais sera un échec total au box-office. Rien d'étonnant à cela, malgré une scénographie des déplacements exceptionnelle et une chaleureuse description des fugitifs les Américains n'ont pu qu'être choqués par la charge féroce contre la détention des armes à feu. Ce sont bien sur les policiers toujours prêts à dégainer les armes des que la situation se tend même dans un champ vide avec une pissotière. Ce sont aussi les Rangers, tueurs professionnels, parlant sans sourciller de mettre une bale dans la nuque de la jeune femme et goutant leur balles comme un met précieux ne renonçant à aucun tir même approximatif dès que l'on leur a donné le feu vert. Mis ce sont aussi les miliciens abrutît qui tirent au jugé sur les trois fuyards, aussi terribles que maladroits et qui iront jusqu'à effrayer le jeune homme à leurs cotés, le fils de l'un d'eu. C'est le père adoptif qui retient d'une main l'enfant et donne de l'autre l'arme pour tuer les parents de celui-ci au policer venu chez lui. Ce sont enfin tous les gens de Rodrigo qu'il faut désarmer avant le passage des fuyards et qui pourraient transformer la fête en carnage. Face aux déploiements des armes, le capitaine Tanner, qui se disait fier de n'avoir jamais tué personne ne peut que retarder l'échéance.
L'échec public du film n'empêchera pas Spielberg de réunir les fonds pour Les dents de la mer.
Jean-Luc Lacuve le 24/05/2013.