Algernon est écrivain. mais ses amis l'appellent Harry. Il achète une photo qu'il n'aime pas mais le libraire est si âgé et il est si sensible.
La photo est insignifiante lui disent ses amis. Apres plusieurs jours à tourner en rond, la photo l'attire puis l'obsède :"J'y étais indiffèrent mais mes yeux étaient attirés par elle". Devant son impossibilité d'en détacher les yeux, ses amis lui disent : "Harry, tu as une imagination sans borne". Même la télé passant une chanson et King Kong (off) ne le fait pas sortir de son obsession. La photo comme Kong semble semer la terreur dans l'esprit de Harry. Même ses amis remarquent qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
Ses amis lui disent d'organiser une fête. Il reste d'abord planté devant la photo mais Elle arrive et Elle l'embrasse. Il oublie la photo, mange, travaille, boit et dort Ses amis lui disent :"Cette femme est un vrai trésor". Il l'épouse, il l'adore. Ils vont à New York pour l'expo internationale encore en travaux. Ils s'en fichent, ils s'aiment.
Hélas, comme on dit : toutes les bonnes choses ont une fin. Ils reprennent une vie de couple banale. Il écrit, elle peint. Elle peint la nature, les fleurs, les oiseaux, la mer, la mer. Harry, un jour, se sent obsédé par le tableau de la peinture de la mer fait par sa femme comme il fut autrefois obsédé par la photo. Il se souvient heureusement que sa psy lui conseillait de se secouer les puces. Ses amis aussi lui disent : "Commence par t'aider toi-même". Mais le conseil de la psy était aussi de prendre des risques c'est pourquoi il est passé dans le tableau et se baigne dans la mer.
Il est souvent tentant de voir dans la première réalisation d'un metteur en scène la matrice dont sortira son uvre future. Ce court-métrage de neuf minutes offre bien la somme des thèmes et obsessions de Scorsese avec lesquels on pourrait presque résumer nombre de ses films : un héros s'ouvre difficilement au monde, croit maîtriser la situation puis retourne à son univers réduit.
La problématique de l'échec qui hante le cinéma de Scorsese est basée sur l'angoisse de ne pas arriver à sortir de soi. Elle se décline dans une série d'oppositions. La première oppose la mère à la femme. La mère protège mais empêche l'épanouissement et la découverte du monde. La femme propose elle une vision heureuse du monde dont rend compte ici le mariage et le voyage à New York. Cependant la femme se transforme rapidement en épouse génératrice chez Scorsese de l'angoisse de l'adultère :"Toutes les bonnes choses ont une fin".
La seconde opposition qui se superpose à la première est celle entre l'intérieur protecteur bien qu'angoissant et étouffant et l'extérieur qui se révèle trop vaste et érode les symboles pour lesquels on s'est battu.
Sortir de l'obsession de la photo : la femme, l'ami et la psychanalyste l'y aident. Fin pour une fois heureuse : Harry traverse le tableau et réussit à pendre un risque.
Optique non réaliste et symbolique présente des le début. Animation de la chambre, de la photo, chanson potache, jingle photo retour de l'ami pour tous les amis qui énonce les sentences, photos animées du mariage.
Editeur : Wild
Side Video, juin 2007. 2h40. Anglais sous-titré en Français.
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What's a Nice Girl Like You Doing in a Place Like This ? (0h09), It's Not Just You Murray ! (0h15) The Big Shave (0h06). ItalianAmerican (0h48) American Boy, un portrait de Steven Prince (0h54). Bonus : Présentations des films par Michael Henry Wilson (5 x 5) |