1ère Partie : L’exil de Cosme. Le 24 février 1432, Giovanni di Bicci meurt. Ses héritiers sont ses jeunes fils Cosme et Laurent. Laurent donne son accord à son frère pour qu’il dirige la banque de Médicis. Mais il se trouve confronté à son ennemi Rinaldo degli Albizzile fit arrêter, en 1433, en l'accusant de concussion. Il fut emprisonné dans le Palais de la Seigneurie et ensuite exilé pour dix ans. Cosme s'installa à Venise, tout en gardant un contact étroit avec ses partisans à Florence.…
2ème Partie : Le pouvoir de Cosme. Un an plus tard à peine,
Cosme est de retour à Florence triomphant et acclamé par le
peuple. À son tour, il bannit son rival. Comme son père autrefois,
il est nommé gonfalonnier de Florence en 1434, et peut mettre en uvre
son dessein politique visant à faire de sa famille l'arbitre de l'État
florentin. Il inspirait la politique extérieure et exerçait
une grande influence sur celle de toute l'Italie. Il utilisa à cette
fin et dans plusieurs directions son exceptionnelle fortune, reposant sur
la banque que lui avait léguée son père, qui possédait
des filiales dans divers États italiens et même à l'étranger.
3ème Partie : Leon Battista Alberti - L'humanisme.
Leon Batista Alberti dans son studiolo, mesure les différentes longueurs des parties du corps d'un enfant. Il s'en explique à un visiteur : "Les parties du corps sont liées par des rapports fixes et des symétries. Découvrir les lois mathématiques de ces rapports signifie saisir l'essence de l'archétype, celui sur lequel s'est construit la nature".
Avec son ami Giliaco, Alberti entre dans santa Maria Novella dans l'attente d'un architecte pour achever sa façade. Alberti et Giliaco regardent La sainte trinité que Masaccio a peint en 1428. Une femme qui priait là refuse que l'on représente Dieu comme un simple mortel. "Seul un jeune artiste s'octroie une liberté pareille" prosteste-t-elle. "Sa liberté est celle du genre humain, c'est par nos actes que nous préservons notre autonomie" répond Giliaco. Ce qui ne convient pas à Alberti pour qui le tableau vaut surtout par l'expressivité et application de lois géométriques au service de la nouvelle science de la perspective, "Aucun peintre ou architecte ne pourra plus ignorer ces règles" conclut-il. La femme n'est pas convaincue. Elle ne connaît rien à la perspective et veut retrouver la puissance divine du Christ. Les deux hommes s'accordent : la fresque est inquiétante car elle piétine les tabous et coutumes. La tradition a toujours utilisé le dogme pour souligner la fragilité humaine. Masaccio, à l'inverse, s'est basé sur l'observation de la vie réelle : pour lui l'homme est au centre du développement. Apres la mort, on est conduit vers le christ puis Dieu, le père. On ne peut être un bon artiste sans une bonne technique.
Chez le cardinal Niccolo, Alberti rencontre Toscanelli, auteur de cartes stéllaires et marines qui lui ont permi de calculer la circonférence de la terre, 28000 milles, et de prévoir le retour d'une comète observée en 1433 pour 1445. L'univers est une unité multiple dit Niccolo qui pense pouvoir atteindre Dieu dans son infinie simplicité car il contient en soi la multiplicité des choses.
Cosme l’ancien fait don de sommes considérables pour la rénovation du monastère de San Marco. Il commande à Brunelleschi les travaux pour l’église San Lorenzo et confie à Michelozzo en 1444 la construction du palais des Médicis situé dans l’actuelle via Cavour.
Alberti enseigne à des étudiants : Il n'y a pas d'art qui ignore la science : sept arts libéraux grammaire, dialectique, rhétorique, arithmétique, astronomie, musique mais surtout la géométrie. La peinture est science et la perspective est la base de la peinture
Le film, financé par la RAI, est tourné en 1972 avec des acteurs italiens mais en anglais car Rossellini souhaitait le vendre à la télévision américaine. Le tournage a lieu à Goubio en Ombrie, à Florence, Venise et Caregie dans la villa Médicis.
Pour Rossellini, le cinéaste auteur n'a plus cours. La véritable tâche du réalisateur est, en toute humilité, d'être un serviteur de la société. Son traitement de l'histoire est proche de celui de l'école des annales. Il cherche à restituer la vie quotidienne, l'histoire des mentalités, à nous faire penser comme on pensait à l'époque. Il met de côté l'histoire des batailles et ne donne jamais aucune date pour s'attarder sur les procédures électorales, et les impôts.
Rossellini n'occupe pas la place du professeur. Le chemin doit aussi être fait par le spectateur qui est invité à se perdre dans la Florence du XVeme. C'est une expérience de l'histoire qui se vit sur le mode d'un voyage dans le temps.
Cosme de Médicis (1389-1464) est connu aussi sous le nom de Cosme l'Ancien (Cosimo il Vecchio) ou "Cosimo Pater Patriae". Le mécénat des Médicis commence avec lui. Marsile Ficin écrit que c'est après avoir entendu en 1438 les leçons du philosophe platonicien Gemiste Pléthon, que Cosme conçut l'idée de faire revivre "une sorte d'Académie". Il prenait un intérêt très vif à l'art et à la science, au service desquels il mit sa fortune avec la libéralité d'un grand seigneur; tout Florence suivit son exemple. Collectionneur, il se fit conseiller par Donatello, qui devint son ami et qu'il encouragea dans ses recherches artistiques.
Cosme l'ancien, dont l'image nous est connue à travers le tableau du Pontormo, avait un nez très allongé que Rossellini s'acharna à chercher jusque dans une boite de nuit où il trouva l'incarnation de son personnage dans un des caissiers... qui avait joué un petit rôle dans Le Satyricon de Fellini.
Après Cosme de Médicis le banquier, Leon Batista Alberti est l'autre grand personnage, artiste total : écrivain, peintre, philosophe, architecte, théoricien de la perspective.