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Fraîchement
sorti de l’école navale, Tom Merriam embarque comme officier sur
le cargo « Altaïr » sous les ordres du capitaine Stone. D’abord
satisfait de son affectation, Merriam sympathise avec le radio Sparks. Mais
il ne tarde pas à se rendre compte que le capitaine est un curieux
personnage qui se place au-dessus des lois humaines et se donne des droits
de vie et de mort sur son équipage. Il a déjà été
la cause de plusieurs morts accidentelles à bord.
Stone reçoit les doléances d’un marin, Louie, délégué par ses collègues, qui peu après est écrasé par la chaîne de l’ancre que l’on rangeait dans son compartiment : Merriam découvre que le capitaine a sciemment fermé la porte d’accès du local afin d’empêcher le marin de sortir. Au cours d’une escale à San Sebastian, Merriam accuse le capitaine d’homicide. L’armateur convoque dans son bureau l’ensemble de l’équipage, qui témoigne en faveur du capitaine Stone ; Merriam décide de quitter l’« Altaïr ». Mais il est blessé au cours d’une rixe et le matelot Billy Radd, croyant lui rendre service, le ramène inconscient à bord du cargo, juste avant l’appareillage. De nouveau en pleine mer, Merriam est désormais convaincu que le capitaine va se débarrasser de lui à la première occasion. Il tente vainement de trouver de l’aide parmi ses anciens camarades, mais tout le monde le rejette. Sparks, qui doutait de lui, se rend compte soudain de la folie homicide du capitaine, qui le jette par-dessus bord.
Merriam ne devra son salut qu’à l’intervention in extremis de Finn, un muet, qui empêche Stone de poignarder son officier. Convaincu du bien-fondé des accusations de Merriam, le second prend le commandement du bâtiment.
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Thriller mental et film d'horreur, Le Vaisseau fantôme - avec en aparté
les voix intérieures du capitaine aliéné et d'un inquiétant matelot, muet
mais omniscient - porte la marque Lewton, producteur de bijoux fantastiques
pour la RKO
Le vaisseau fantôme a une histoire peu ordinaire. Sa direction fut confiée à Mark Robson qui fut monteur sur quelques films de Tourneur. Ce dernier ayant quitté l'équipe de Lewton, l'homme de l'ombre est promu réalisateur et se voit aux commandes d'un film estampillé Lewton. Une fois dans la boîte, Lewton et Cie sont accusés de plagia par la RKO. Le procès remporté par l'équipe, le film va passer de mains en mains jusqu'à ce qu'il soit définitivement considéré comme disparu.
A l'époque, la tâche devait être ardue pour Mark Robson, car prendre la place d'un personnage comme Tourneur ne devait être pas chose aisée. Malheureusement, au final, l'anecdote du film devient plus passionnante que le film lui-même. Vendu comme un film fantastique, il n'y a pas cette matière que l'on pouvait avoir dans les films de Tourneur. Le fantastique est réduit ici qu'à quelques portes mal fermées et un capitaine soi-disant fou. La mise en scène de Robson n'est travaillée en aucune façon pour permettre la mise en place d'une certaine crainte. Nous n'avons plus ce jeu sur l'élément sonore ou sur le hors-champs comme dans La féline par exemple.
La folie du capitaine n'est pas assez approfondie ce qui rend le personnage terne et sans saveur. Le matelot muet avait la carrure d'un personnage clé, seulement le film ne le met guère en valeur et il n'apparaît qu'à la fin pour résoudre un dénouement final mal orchestré que ce soit d'un point d'un point de vue scénaristique ou d'un point de vue formel. Dans son introduction, Serge Bromberg cite David Lynch et Stanley Kubrick : " Comme chez Stanley Kubrick ou David Lynch, l'explication psychologique est brouillée par les interférences du fantastique ". Associer ces deux auteurs avec ce film n'est pas très judicieux. Ces derniers ayant un univers propre et décrivant une certaine psychologie et remettant tout en doute (notamment chez Lynch), les personnages du film ne sont en aucun cas des personnages Lynchien. Au final que reste-t-il de ce film ? La trame que l'on nous promettait c'est-à-dire difficile à comprendre de par la complexité des personnages est tout à fait transparente et sans difficultés aucune. Qu'il est difficile de vivre dans l'ombre des classiques…
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Editeur : Montparnasse , septembre 2008 - Format 4/3 - Mono. Film 95 minutes. Disponible en VO et VOST anglais. |
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Présentation brève mais riche d'informations de Serge Bromberg. |
