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Chikako, dans le but de payer les études universitaires de son frère
Ryoich qu'elle héberge, mène une double vie. Secrétaire
le jour, elle travaille le soir comme entraîneuse dans un cabaret plutôt
louche. Les rumeurs allant bon train, Ryoichi finit par lapprendre de
la bouche même de Harue, sa fiancée qui ne pensait pas à
mal. Ryoichi se dispute violemment avec Chikako et quitte le foyer. Il erre
dans les bas-fonds de Tokyo, entre clochards et ordures, et préfére
se suicider plutôt que de continuer à vivre dans la honte familiale.
Des journalistes viennent interwiever Chikako et Harue, livides à l'annonce
du suicide, puis s'en vont couvrir un autre sujet. Chikako, sur la tombe de
son frère, lui lance cette phrase sèche et laconique : "Jusquau
bout, tu ne mauras donc pas comprise ; tu es mort juste à cause
de ça
Espèce de mauviette !".
Chikako,
cette femme se prostituant dans un cabaret pour financer les études
de son orphelin de frère, est typiquement une des héroïnes
sacrifiées de la condition féminines chères à
Kenji Mizoguchi qui a dû subir le même sacrifice personnel de
sa sur. Ozu se montre sans concession sur l'aveuglement des hommes face
aux sacrifices lucides des femmes. Les hommes sont montrés engoncés
dans leurs principes, le frère bien-sûr mais aussi des journalistes
qui s'empressent de parler d'autre chose dès leur sortie de l'appartement.
Tourné en huit jours, le film fait néanmoins preuve d'une grande attention aux éclairages et aux plans. Le générique indique que le scénario est tiré de 26 Hours d'Ernst Schwarz. C'est un nom qu'Ozu et Noda ont inventé à partir des noms de Ernst Lubitsch et Hans Schwarz. On y trouve un hommage plus appuyé à Lubitsch, cinéaste préféré de Ozu, lorsque le frère et la sur vont voir Si j'avais un million, film collectif réalisé l'année passée et dont l'extrait montré est une partie du segment du Lubitsch, The clerk, avec Charles Laughton.