Tony Hunter, idole d'hier, revient à New York. En débarquant à la gare, il croit que les journalistes sont venus l'accueillir, mais ceux-ci sont là pour Ava Gardner ! Tony se rend compte qu'on l'a oublié. Cependant, deux vieux amis l'attendent : Lily et Ted Marton qui écrivent ensemble des comédies musicales. Les deux auteurs ont un projet : une comédie dans laquelle un romancier de policiers et de livres pour enfants mélange les genres. Mais Jeffrey Cordova, le metteur en scène, transforme le sujet qui devient une sorte de "Faust". Les trois amis vont à la recherche d'acteurs : ils rencontrent Gabrielle Gerard, une danseuse, mais elle se dispute aussitôt avec Tony : il est trop vieux ! Quant à lui, il la trouve prétentieuse et trop grande. Cordova parvient cependant à réconcilier les partenaires.
Les répétitions commencent, et les ennuis aussi : disputes entre Gabrielle et Tony, puis entre Lily et Ted, enfin de tous avec Cordova. Tony abandonne. Dépêchée par le metteur en scène, Gabrielle rejoint Tony chez lui et le persuade de revenir.
La première est un désastre. Après la représentation, la troupe organise malgré tout une petite fête. Les comédiens décident de remonter la pièce et de confier la mise en scène à Tony. Après une tournée en province pour roder le spectacle, la première a lieu à New York : c'est un triomphe. Tony reconquiert sa gloire de jadis. Et lors de la petite réunion organisée par le personnel du théâtre, Gabrielle lui avoue son amour.
analyse de
Jacques
Lourcelles :
"
Minnelli ne cherche ici nullement à révolutionner la structure
ou le contenu de la comédie musicale. Au contraire, The band wagon
représente l'apogée de la forme la plus traditionnelle du genre,
celle qui est basée sur la préparation d'un spectacle et naquit
avec les débuts du parlant. Mais il l'enrichit de l'intérieur
en y introduisant les thèmes du vieillissement, de l'échec et
du nécessaire renouvellement, qu'il traite avec une émotion
très discrète, un humour dynamique et presque cinglant. Se renouveler
ce n'est pas afficher des ambitions extravagantes, mélanger les genres,
saper systématiquement les vieilles traditions (au passage Minnelli
égratigne l'avant-gardisme de Broadway). C'est, par un retour aux sources
qui exige humilité et courage, rénover, revitaliser de l'intérieur
son domaine et son propre talent. C'est aussi comme l'a dit Mamoulian à
propos d'Astaire "améliorer la perfection".
Tous les numéros dansés de The band Wagon sont passés dans la légende du genre : le solo d'Astaire "Shine on your shoes" devant les machines de foire de Broadway, le duo" dancing in the dark" avec Cyd Charisse dans le jardin derrière lequel se profilent les gratte-ciel éclairés , ou bien "Triplets", numéro burlesque où Astaire, Buchanan et Nanette Fabray apparaissent par un habile et simple trucage en bébés (les acteurs dansent à genoux, leurs genoux enserrés dans des bottes de cuirs prolongés par des chaussons d'enfants).
Le ballet final de treize minutes "Girl hunt, a murder mystery in jazz",
évocation satyrique de l'univers de la série noire où
Cyd Charisse apparaît en blonde puis en brune est avec celui d'Un
Américain à Paris et de Chantons
sous la pluie le plus célèbre morceau de bravoure de la
comédie musicale hollywoodienne. Quant à la chanson "That's
Entertainment" (qui donna son titre aux anthologies de la MGM) elle fut
écrite spécialement pour le film en une demi-heure par Dietz
et Schwartz. Elle contient toute la philosophie du genre et mérite
d'être mise en exergue à l'ensemble des musicals Metro.
"
Jacques
Lourcelles : dictionnaire du cinéma.