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Tous en scène

1953

(The band wagon) Avec : Fred Astaire (Tony Hunter), Cyd Charisse (Gabrielle Gerard), Oscar Levant (Lester Marton), Nanette Fabray (Lily Marton), Jack Buchanan (Jeffrey Cordova), James Mitchell (Paul Byrd). 1h52.

Tony Hunter, idole d'hier, revient à New York. En débarquant à la gare, il croit que les journalistes sont venus l'accueillir, mais ceux-ci sont là pour Ava Gardner ! Tony se rend compte qu'on l'a oublié. Cependant, deux vieux amis l'attendent : Lily et Ted Marton qui écrivent ensemble des comédies musicales. Les deux auteurs ont un projet : une comédie dans laquelle un romancier de policiers et de livres pour enfants mélange les genres. Mais Jeffrey Cordova, le metteur en scène, transforme le sujet qui devient une sorte de "Faust". Les trois amis vont à la recherche d'acteurs : ils rencontrent Gabrielle Gerard, une danseuse, mais elle se dispute aussitôt avec Tony : il est trop vieux ! Quant à lui, il la trouve prétentieuse et trop grande. Cordova parvient cependant à réconcilier les partenaires.

Les répétitions commencent, et les ennuis aussi : disputes entre Gabrielle et Tony, puis entre Lily et Ted, enfin de tous avec Cordova. Tony abandonne. Dépêchée par le metteur en scène, Gabrielle rejoint Tony chez lui et le persuade de revenir.

La première est un désastre. Après la représentation, la troupe organise malgré tout une petite fête. Les comédiens décident de remonter la pièce et de confier la mise en scène à Tony. Après une tournée en province pour roder le spectacle, la première a lieu à New York : c'est un triomphe. Tony reconquiert sa gloire de jadis. Et lors de la petite réunion organisée par le personnel du théâtre, Gabrielle lui avoue son amour.

analyse de Jacques Lourcelles :
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Minnelli ne cherche ici nullement à révolutionner la structure ou le contenu de la comédie musicale. Au contraire, The band wagon représente l'apogée de la forme la plus traditionnelle du genre, celle qui est basée sur la préparation d'un spectacle et naquit avec les débuts du parlant. Mais il l'enrichit de l'intérieur en y introduisant les thèmes du vieillissement, de l'échec et du nécessaire renouvellement, qu'il traite avec une émotion très discrète, un humour dynamique et presque cinglant. Se renouveler ce n'est pas afficher des ambitions extravagantes, mélanger les genres, saper systématiquement les vieilles traditions (au passage Minnelli égratigne l'avant-gardisme de Broadway). C'est, par un retour aux sources qui exige humilité et courage, rénover, revitaliser de l'intérieur son domaine et son propre talent. C'est aussi comme l'a dit Mamoulian à propos d'Astaire "améliorer la perfection".

Tous les numéros dansés de The band Wagon sont passés dans la légende du genre : le solo d'Astaire "Shine on your shoes" devant les machines de foire de Broadway, le duo" dancing in the dark" avec Cyd Charisse dans le jardin derrière lequel se profilent les gratte-ciel éclairés , ou bien "Triplets", numéro burlesque où Astaire, Buchanan et Nanette Fabray apparaissent par un habile et simple trucage en bébés (les acteurs dansent à genoux, leurs genoux enserrés dans des bottes de cuirs prolongés par des chaussons d'enfants).

Le ballet final de treize minutes "Girl hunt, a murder mystery in jazz", évocation satyrique de l'univers de la série noire où Cyd Charisse apparaît en blonde puis en brune est avec celui d'Un Américain à Paris et de Chantons sous la pluie le plus célèbre morceau de bravoure de la comédie musicale hollywoodienne. Quant à la chanson "That's Entertainment" (qui donna son titre aux anthologies de la MGM) elle fut écrite spécialement pour le film en une demi-heure par Dietz et Schwartz. Elle contient toute la philosophie du genre et mérite d'être mise en exergue à l'ensemble des musicals Metro.
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Jacques Lourcelles : dictionnaire du cinéma.

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