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(1909-1986)
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53 films | ||
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Roberto Gavaldón naît le 7 juin 1909 à Jiménez (Chihuahua) dans la région où s'est déclenché le mouvement insurrectionnel de 1910 de Pascual Orozco et Pancho Villa. Sa famille de la classe moyenne, divisée par le conflit révolutionnaire. Il souhaite devenir architecte ou ingénieur, et se rend, par conséquent, à Mexico. Là, il est introduit dans les cercles intellectuels et artistiques de la capitale. Toutefois, son esprit pragmatique le conduit à préférer les États-Unis, où les perspectives lui paraissent plus concrètes. A la fin des années vingt, il exerce, dans ce pays, différents métiers et, bien qu'ayant vécu à Hollywood, il n'a aucun contact direct avec les milieux du cinéma. Là, il rencontre, cependant, deux futurs réalisateurs mexicains : Emilio Fernández et Chano Urueta.
Lorsqu’il revient au Mexique en 1932, Gavaldón apprend les métiers du cinéma en travaillant dans les branches les plus diverses, depuis les simples figurations dans des films de Raphael J. Sevilla et Fernando de Fuentes, jusqu'aux métiers d'accessoiriste ou d'aide-monteur. Puis, il devient l'assistant des metteurs en scène les plus importants : Alejandro Galindo, Alberto Gout, Juan Orol et Gabriel Soria notamment. Il coréalise quelques titres à partir de 1942. Son premier film, La Barraca, adapté d'un roman de Vicente Blasco Ibáñez, situé dans un milieu rural en Espagne et marqué par des connotations sociales est, tourné avec des réfugiés de la Guerre d’Espagne. C'est un énorme succès qui remporte dix Ariels (l’équivalent des Oscars au Mexique). Ce film lance la carrière d’un cinéaste qui contribue par son œuvre à faire des années 1944 – 1955 l’âge d’or du cinéma mexicain. Dans les années 1940-50, il constitue un groupe de travail remarqué, avec le scénariste José Revueltas, le compositeur Rodolfo Halffter, le décorateur Gunther Gerszo et les directeurs de la photographie Gabriel Figueroa et Alex Phillips.
Commence après La Barraca, une série de films qui, tout en participant de ce mouvement que l’on a appelé le mélodrame mexicain, se nourrissaient, a priori, d’atmosphères et de mythes cinématographiques divers. Si La Barraca, Rosauro Castro en 1950, par exemple, sont des récits du monde rural, La Diosa arrodillada (1947) est un drame mondain, La Otra/Double destinée en 1946, En la palma de tu mano/Mains criminelles en 1950, La Noche avanza (1953), des Films Noirs aux accents « siodmakiens », La Escondida (1956), un chapitre révolutionnaire, Rosa blanca (1961) un apologue politique et El Gallo de oro (1964) une fable morale sur les rapports de classe.
C’est d’abord par la peinture de passions extrêmes que se caractérise le cinéma de Gavaldón. Et cette puissance de la passion y est souvent exaltée par une photographie post-expressionniste, tout en contrastes, détaillant un univers sans cesse menacé par une obscurité profonde, notamment lorsqu’elle est signée de génies de la lumière comme Alex Phillips ou Gabriel Figueroa. Le style visuel du cinéaste est d’ailleurs souvent rapidement reconnaissable, privilégiant la profondeur de champ et alternant nudité du décor avec surcharge de celui-ci, comme une plongée dans un monde mental perturbé. Chez Gavaldón, la passion s’éprouve évidemment dans la souffrance. Plus celle-ci sera intense et plus celle-là sera vraie. « Tu souffriras beaucoup avec moi car je ne veux renoncer à rien » promet la demi-mondaine interprétée par Maria Félix à son prétendant, dans Camelia/Passion sauvage. Et c’est parfois à une passion christique que conduit la violence des sentiments, littéralement figurée, dans La Escondida, par la crucifixion sur un cactus de Pedro Armendariz, victime sacrificielle autant de la lutte révolutionnaire contre les hommes de Porfirio Diaz que de la trahison de la femme qu’il aime.
La passion chez Gavaldón ne se distingue pas toujours de l’obsession, comme dans La déesse agenouillée qui, à bien des égards, annonce le El de Buñuel avec le récit de ce grand bourgeois qui impose à sa femme une sculpture dont sa maîtresse fut le modèle. Le même sentiment d’une obsession tournant à la névrose s’affirme dans Mains criminelles, où le manipulateur devient un jouet entre les mains de la femme qu’il voulait escroquer et qui le contraint à un calvaire dont il semble éprouver une jouissance masochiste.
La question du choix est fréquemment posée dans les films de Gavaldón. Lorsque le héros n’est pas un homme pris entre deux femmes (La déesse agenouillée, Mains criminelles), il doit parfois prendre des décisions qui engagent le sens de sa propre existence et souvent, il le fait trop tard. L’action humaine est ainsi toujours située à une place indécidable, entre la fatalité et le libre arbitre. Mais l’œuvre de Gavaldón est hantée par la mort, preuve ultime de la vérité des sentiments. La maîtresse du héros de La déesse agenouillée retourne vers son amant lorsqu’elle découvre que celui-ci a tué pour elle.
Remis à l'honneur en 2021 par une grande rétrospective au Festival La Rochelle Cinéma, puis la ressortie en salle des cinq chefs-d'œuvre restaurés qui composent le cycle d'arte.tv, il a maintes fois mis en scène la fatalité mortifère du désir – son sujet de prédilection –, avec un sens féroce de l'ironie et une liberté d'autant plus ébouriffante qu'aucun code Hays ne censurait le cinéma mexicain contrairement à l'industrie américaine.
Filmographie :
1936 | Cielito lindo |
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coréalisé avec Robert Quigley |
1938 | La tierra del mariachi |
1942 | El baisano Jalil |
1944 | Nana |
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Coréalisé avec Celestino Gorostiza. Avec : Lupe Velez (Nana), Miguel Ángel Ferriz (Muffat), Chela Castro (Rosa Mignon), Crox Alvarado (Fontan), Elena D'Orgaz (Satin), José Baviera (Van Doeuvres). 1h27. |
1945 | La barraca ![]() |
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1945 | Corazones de México |
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1946 | Prisonniers du destin |
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1946 | Double destinée ![]() |
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(La otra). Avec : Dolores Del Río (Magdalena Montes de Oca / María Méndez), Agustín Irusta (Roberto González), Víctor Junco (Fernando), José Baviera (Licenciado de la Fuente), Conchita Carracedo (Carmela), Carlos Villarías(Félix Mendoza). 1h38.
Manucure sans le sou, obligée de subir en silence les lourdes avances de certains de ses clients masculins, María envie sa sœur jumelle Magdalena, jeune veuve ayant hérité d'une immense fortune. Un jour, en essayant le manteau de vison de cette dernière et en admirant son reflet transfiguré dans un miroir, María comprend qu'une autre vie est à portée de main... |
1947 | Folies romaines |
1947 | La déesse agenouillée ![]() |
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(La diosa arrodillada). Avec : María Félix (Raquel Serrano), Arturo de Córdova (Antonio Ituarte), Rosario Granados (Elena), Fortunio Bonanova (Nacho Gutiérrez), Carlos Martínez Baena (Esteban), Rafael Alcayde (Demetrio). 1h47
Riche industriel de la chimie, marié à la blonde et fragile Elena, Antonio retrouve sa brune maîtresse, Raquel, aventurière et chanteuse de cabaret, dans l'aéroport de province où elle est venue l'attendre. Fous de désir l'un pour l'autre, les deux amants se refusent à voir leur passion tiédir au fil des petits arrangements de l'adultère et décident de rompre. Torturé par le regret, mais aussi la culpabilité envers sa jeune épouse, Antonio, à la recherche d'un cadeau pour cette dernière dans les galeries d'art de Mexico, découvre une statue grandeur nature de Raquel, représentée nue et à genoux par le sculpteur, et ne peut s'empêcher de l'acheter. Elena, d'une fenêtre de leur maison, surprend son mari en train de contempler avec ferveur ce reflet de son obsession, qui trône désormais dans leur jardin… |
1948 | Le règne de la terreur |
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1948 | A la sombra del puente |
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1948 | Han matado a Tongolele |
1950 | La maison de l'amour perdu |
1950 | Rosauro Castro |
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Avec : Pedro Armendáriz, Carlos López Moctezuma, Maria Douglas, Carlos Navarro. 1h30.
Maître Garcia Mata enquête sur la mort de Cardoza, candidat à la mairie et ennemi juré du cacique Rosauro Castro. Ce dernier domine son monde, jusqu’au maire en fonction, Don Antonio. le fiancé de l’institutrice, Chabelo, refuse de quitter le village, comme le lui demande Rosauro. Leur conflit porte sur le monopole dans la vente des récoltes que Rosauro impose à tous. Aussi Chabelo demande-t-il protection à Garcia Mata. Il veut porter plainte, mais Rosauro l’en empêche. Marta, Lorsqu’elle apprend que son mari, Rosauro, a une maîtresse, décide de partir avec leur fils, Angel. Mais celui-ci est blessé lors d’une fusillade par un frère de Cardoza. Rosauro, avide de vengeance, est tué par Don Antonio en pleine rue. |
1951 | Mi vida por la tuya |
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1951 | Deseada |
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1951 | Mains criminelles ![]() |
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(En la palma de tu mano). Arturo de Córdova (Professeur Jaime Karin), Leticia Palma (Ada Cisneros de Romano), Ramón Gay (León Romano), Consuelo Guerrero de Luna (Señorita Arnold), Enriqueta Reza (Carmelita), Manuel Arvide (Inspecteur de police). 1h53.
Diseur de bonne aventure, Jaime Karin gagne sa vie en promettant l'amour à ses clientes sur la foi de sa boule de cristal. Quand Clara, sa jeune compagne, lui révèle qu'une richissime veuve, Ada Cisneros de Romano, n'a pas hésité à assassiner son mari pour s’approprier sa fortune, Karin imagine de faire chanter la meurtrière. Mais face à une proie bien plus redoutable que ses pauvres stratagèmes, le chasseur se retrouve pris à son propre piège… |
1952 | La nuit avance |
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(La noche avanza). Avec : Pedro Armendáriz (Marcos Arizmendi), Anita Blanch (Sara), Rebeca Iturbide (Rebeca Villarreal), Eva Martino (Lucrecia), José María Linares-Rivas (Marcial Gomez). 1h25.
Champion de pelote basque imbu de lui-même, Marcos Arizmendi prend plaisir à fouler aux pieds les plus faibles, à commencer par les femmes qu'il séduit et abandonne sans remords. Mais son inextinguible soif de pouvoir va conduire à sa perte ce manipulateur cynique, quand il croit à tort pouvoir profiter de mafieux plus retors que lui. Dans ce portrait à charge du machisme national, porté par le fabuleusement ignoble Pedro Armendáriz, Roberto Gavaldón et son scénariste José Revueltas donnent libre cours à leur sens très politique et très noir de l'ironie. La dernière séquence règle son compte avec des accents buñueliens à l'ex-mâle dominant devenu pitoyable. |
1952 | Le révolté de Santa-Cruz |
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(El rebozo de Soledad). Avec : Arturo De Cordova, Pedro Armendariz, Stella Inda, Domingo Soler, Carlos Lopez Moctezuma, Rosaura Revueltas, José Baviera. 1h48.
Dans un village mexicain, Albert, un jeune médecin soigne les pauvres et les aide à lutter contre l’ignorance et la superstition, et aussi contre le pouvoir des chefs locaux. Il tombe amoureux de Soledad, une femme du peuple. Mais celle-ci est violée par un homme avec lequel elle doit se marier. Elle est enceinte, mais elle et l’enfant meurent lors de l’accouchement. Son mari est tué par un coup de pistolet. Le médecin décide de quitter le village. |
1952 | Terminal del Valle de México |
1953 | Acuérdate de vivir |
1953 | Trois femmes parfaites |
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1953 | L'enfant et le brouillard |
1954 | Passion sauvage |
1954 | Sombra verde |
1955 | Después de la tormenta |
1955 | De carne somos |
1955 | La revanche de Pablito |
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1956 | Historia de un amor |
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1956 | La escondida |
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1958 | Aquí está Heraclio Bernal! |
1958 | El rayo de Sinaloa (La venganza de Heraclio Bernal) |
1958 | La rebelión de la sierra |
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1958 | Miércoles de ceniza |
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1959 | Le tumulte des sentiments |
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(Flor de mayo-Topolobampo). Avec : María Félix (Magdalena Gamboa), Jack Palance (Jim Gatsby), Pedro Armendáriz (Pepe Gamboa), Juan Múzquiz (Pepito), Carlos Montalbán (Nacho), Paul Stewart (Pendergrest), Jorge Martínez de Hoyos (Rafael Ortega), Emma Roldán (Carmela). 1h54.
Dans un village de pêcheurs mexicain, le gringo Jim Gatsby élabore un plan de pêche illégale de crevettes et se heurte aux autorités locales ainsi qu'au pêcheur mexicain jaloux Pepe Gamboa qui soupçonne sa femme Magdalena d'infidélité. |
1960 | Macario |
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Avec : Ignacio López Tarso (Macario). Pina Pellicer (la femme de Macario), Enrique Lucero (La mort). Mario Alberto Rodríguez (Don Ramiro). 1h31.
Macario, un paysan pauvre et affamé, souhaite avoir un bon repas pour la Toussaint. Après que sa femme lui ait préparé une dinde, il a trois apparitions : le Diable, Dieu et la Mort. |
1960 | El 7 de copas |
1961 | Rosa blanca |
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Ignacio Lopez Tarso, Christiane Martel, Reinhold Olszewski, Rita Macedo, Begona Palacios, Carlos Fernandez, Luis Beristain, John Kelly. 1h40.
En 1937, à Vera-Cruz, au Mexique, une compagnie pétrolière étrangère tente d’obtenir les terres d’un paysan pauvre, situées au milieu des gisements pétrolifères qu’elle exploite déjà. Ils utilisent sans scrupules, mensonges et tricheries pour convaincre ce paysan analphabète qui se refuse à vendre ce lopin de terre où il habite heureux avec sa famille. Il est tué et ses terres vendues grâce à de faux documents Son propre fils se voit ainsi obligé de travailler pour la compagnie pétrolière. Mais, les dures conditions de travail provoquent des grèves parmi les travailleurs. L’expropriation pétrolière de 1938 viendra mettre fin à cette situation. Les étrangers se voient contraints de partir vers l’Arabie à la recherche de nouveaux champs à exploiter. |
1963 | Jours d'automne ![]() |
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(Días de otoño). Avec : Pina Pellicer (Luisa), Ignacio López Tarso (Albino), Adriana Roel (Alicia), Luis Lomelí (Carlos). 1h35.
Rêveuse et naïve, la jeune Luisa débarque de sa campagne après la mort de sa tante pour entamer une nouvelle vie dans le bouillonnant Mexico. Elle trouve du travail dans une pâtisserie dont le patron, plus âgé qu'elle, commence timidement à lui faire la cour. Mais la jeune femme s'est éprise d'un homme qu'elle vient de rencontrer, et qui lui a promis de l’épouser pour la séduire. Quand il l'abandonne, Luisa s'invente un bonheur imaginaire pour surmonter la cruauté de sa déception. |
1964 | El gallo de oro |
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1965 | Los hijos que yo soñé |
1970 | La vida inútil de Pito Pérez |
1970 | Las figuras de arena |
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1972 | Doña Macabra |
1973 | Don Quijote cabalga de nuevo |
1974 | La madrastra |
1976 | El hombre de los hongos |
1977 | Las cenizas del diputado |
1977 | La playa vacía |
1979 | Cuando tejen las arañas |