Quatre hommes et une prière

Aux Indes, le colonel Leigh est condamné par un tribunal militaire pour avoir donné un ordre ayant entraîné la mort de 90 hommes. De retour en Grande-Bretagne, il réunit ses quatre fils et leur affirme avoir été victime d'un complot. Après sa mort, un assassinat déguisé en suicide, ses enfants surnommés Fêtard, Matheux, Fouineur Snickelfritz mènent leur propre enquête afin de découvrir la vérité et de sauver l'honneur de leur père.

Ford accepte de bonnes grâces cette oeuvre de commande et en fait une comédie plaisante où l'on se déplace en Grande-Bretagne et en Amérique mais aussi de Gerishtawabi en Inde à Rio de Janéro puis à Alexandrie en passant par le pauvre royaume insulaire de Marlanda.

Ford égratigne l'establishment anglais, sa prétention avec le domaine Saint john-cum-leigh, sa phobie des prononciations américaines aussi bien que l'extravagance de son pays : la robe de Lynn prise pour un manteau.

Le thème de l'intégrité de la famille aussi bien celle des Leigh que celle des Cherrington est le seul sujet fordien du film. On retrouve toutefois une bagarre menée par un irlandais (" sale anglais tu m'as bousculé ", " sale anglais, me traiter d'anglais "), Mulcahay, qui chante comme un coq.

Le ton est celui de la comédie d'humour noir : Fouineur qui n'en croit pas ses yeux de voir celles qu'il croit sa nouvelle fiancée se disputer puis embrasser son frère. Le général Tores fusillé avec grâce que l'on oblige à fumer sa dernière cigarette pour ne pas choquer les étrangers. Ou encore le gag des balles qui ne sont pas adaptées au fusil. La noirceur du propos reste un peu dans la gorge lorsque les guérilleros, hommes et femmes sont abattus à la mitraillette.

Jean-Luc Lacuve, le 08/03/2007

	Editeur : Opening, janvier 2007. Langue : anglais. Sous-titres: français. Son : mono. Format : 1,37.
	Coffret 3 films : Steamboat round the bend (1935), Quatre hommes et une prière (1938), What price glory (1953) Suppléments : Présentation des 3 films par Noel Simsolo, Interview de Jean- Pierre Mocky : Docteur Ford et Mister Mocky (34min), Documentaire : L'autre John Ford par Jean Collet (54min)