2011

Edgar Morin parle de sa relation privilégiée avec Anatole Dauman qui donne un accord immédiat à son projet.

Rouch ne veut pas d'un titre Un été pourri. Edgar Morin connait Lionel Rogosin dont il a vu Come back, Africa (1959). Il ne veut pas d'interview en face à face mais chez quelqu'un autour d'une table afin que cela soit convivial.

Après quelques essais dans la rue, c'est Jacques Beauté, P2 chez Renault, appartenant au groupe Socialisme et barbarie qui met en garde contre l'aliénation dans le travail, qui lui fait connaitre des ouvriers.

La discussion avec Moineau, l'électricien est coupée. Régis Debray analyse très finement la situation. Jean-Pierre Sergent appartenait au réseau Jeanson du FLN et se savait menacé. Le passage où Régis Debray appelait à la désertion n'a pas été retrouvé dans les chutes. Il est probable que la caméra se soit arrêtée à ce moment-là faute de pellicule. L'arrêt est constaté sur un discours de Debray et, lorsque la caméra reprend, Jean-Marc relève le propos sur la désertion que vient de tenir son camarade (Céline affirmera aussi un peu plus tard qu'ils ont proposé de déserter). Jean-Marc ne trouve la désertion valide que si elle est soutenue par un large mouvement d'opinion. Ceux qui refusent la guerre doivent se faire le plus objectivement possible les témoins de ce refus. Il reproche à Régis de manifester de la discrétion dans le refus. Celui-ci ne dément pas. Il ressent avant tout du dégout pour son époque sa veulerie dans la bêtise et l'inconscience.

Face à la discussion sur le Congo voulue par Rouch. Jean-Pierre avoue qu'il n'y connaissait rien. Une discussion révèle aussi à quel point les étudiants parlent du prolétariat mais ne le connaissent pas

C'est Rouch qui embarque tout le monde vers saint Tropez car il trouve que le film devient pesant. Il garde la séquence avec Nicole Berger mais pas la rupture entre Jean-Pierre et Marceline

Marie-Lou a rencontré Jacques Rivette aux Cahiers du cinéma.

La conclusion au Musée de l'homme est que le film a échoué dans sa tentative d'augmenter la compréhension des uns par les autres car certains trouvent qu'il y a trop de jeu, trop de narcissisme. Sa réussite, affirme Edgar Morin, est de mettre justement en évidence cette difficulté de la compréhension des uns par les autres.

Les matériaux, image et son, non utilisés dans la version définitive de Chronique d'un été ont été inventoriés et numérisés en 2008.

Le documentaire repose sur ces images inédites enrichies d'entretiens avec les intervenants du film, Edgar Morin, Régis Debray, Jean-Pierre Sergent, Marceline Loridan-Ivens, Nadine Ballot.

Leurs propos recueillis en 2010, cinquante ans après le tournage de Chronique d'un été, éclairent certaines zones d'ombre du film : la faible part accordée à la guerre d'Algérie (3') et certains aspects de la vie personnelle des protagonistes : Jacques Rivette est le mystérieux amant de Marie-Lou, la scène de rupture entre Marcelline et Jean-Pierre n'est pas montée.

critique du DVD
Editeur : Montparnasse, mars 2008. Langue : français. Master restauré par la cinémathèque de Bologne. 1h26.

Supplément sur le DVD de Chronique d'un été.


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Un été +50
Avec : Edgar Morin, Régis Debray, Jean-Pierre Sergent, Marceline Loridan-Ivens, Nadine Ballot. 1h02.
Genre : Documentaire sur le cinéma
dvd chez Carlotta Films
Florence Dauman