Collectif Cinélutte
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(1973-1977)
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Le collectif Cinélutte est officiellement créé en 1973, sous la forme d'une association non subventionnée, à la faveur du mouvement lycéen et étudiant contre la "loi Debré" sur la conscription militaire.
Il résulte du regroupement de deux classes d'âge, séparées de quelques années, qui vont se développer parallèlement avant de cohabiter.
Trois de ses membres (Mireille Abramovici, Jean- Denis Bonan et Richard Copans) ont tour à tour participé en Mai 68 aux réalisations de l'Atelier de recherche cinématographique (ARC), à celles des États généraux du cinéma français ainsi qu'à diverses productions militantes. Les plus jeunes (François Dupeyron, Alain Nahum et Guy-Patrick Sainderichin) sont élèves à Paris dans une des deux écoles publiques d'enseignement professionnel, l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC).
Au cours de ses huit années d'existence, le groupe produit, tourne et diffuse en marge du système sept films de court et moyen métrages, inscrits dans les luttes sociales et politiques des années 1970, qui témoignent, à partir de situations et d'expériences concrètes, des formes possibles de résistance et de démocratie ouvrières.
Bonne chance la France (1974-1975. 100 mn) regroupe trois moyens métrages (L'Autre façon d'être une banque, Comité Giscard, Un simple exemple) sur la période précédant les élections présidentielles de 1974 et est présenté au Festival de Cannes 1976 dans la sélection "Perspectives du cinéma français".
S'il se réclame du marxisme-léninisme et si l'influence maoïste y est prégnante (" Au service de la Gauche ouvrière, contre le révisionnisme ", écrivait-on alors), le groupe ne dépend d'aucun parti ni d'aucune organisation.
Ont participé à la production et à la diffusion des films de Cinélutte : Daniéla Abadi, Mireille Abramovici, Olivier Altman, Jean-Jacques Bernard, Vincent Blanchet, Jean-Denis Bonan, Richard Copans, François Dupeyron, Dominique Faysse, Denis Gheerbrant, Hélène Kohen, Serge Le Péron, Françoise Liffran, François Margolin, Babette Mosche, Alain Nahum, Maggie Perlado, Eric Pittard, Franssou Prenant, Jean-Henri Roger, Guy-Patrick Sainderichin, Jean-Pierre Thorn, Françoise Varin, Paule Zajdermann.
Source :
Filmographie :
1973 | Jusqu'au bout |
Documentaire. 0h40. La question des immigrés, esquissée dès les films de mai 68, va prendre une place grandissante dans le cinéma militant qui suivit, encore amplifiée par la circulaire du 23 février 1972, dite Marcellin-Fontanet, interdisant « la régularisation de tout étranger entré sur le territoire sans autorisation de travail et sans attestation de logement ». En 1973, dans l’église de Ménilmontant, 56 travailleurs tunisiens entament une grève de la faim, première de ce type en France. Cinélutte filme leur combat. |
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1973 | La grève des ouvriers de Margoline |
(1973. 41 mn). La première grève victorieuse en France des sans-papiers de l'entreprise Margoline de Nanterre et Gennevilliers en mai 1973 pour leur régularisation et la reconnaissance de leurs droits de salariés. Produit pour la CFDT dans le cadre du groupe Cinélutte, le film sera l'un des premiers à se pencher sur la condition des travailleurs immigrés sans papiers en France, et à leur donner la parole. Face à la caméra, en français ou en arabe, les ouvriers dénoncent une situation devenue absurde. Et ce notamment depuis la circulaire Marcellin - Fontanet de 1972 qui subordonne l'entrée sur le territoire français à celle d'un contrat de travail, et interdit les régularisations de sans papiers. Ayant malgré tout passés la frontière, des milliers d'immigrés se retrouvent ainsi dans l'incapacité d'obtenir un contrat de travail, puisque sans papiers, et ne peuvent non plus obtenir des papiers, puisque sans contrat. |
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1974 | Petites têtes, grandes surfaces |
(1974. 36 mn). Le travail dans une grande surface de la région parisienne, notamment celui des caissières, révélateur des mécanismes du commerce et de rapports de classes. |
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1974 | L'autre façon d'être une banque |
Documentaire. l'action des grévistes du Crédit Lyonnais à Paris |
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1975 | Portrait ou Comité Giscard |
Documentaire. la vie quotidienne d'un comité de soutien de quartier au candidat Valéry Giscard d'Estaing dans le 17e arrondissement |
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1975 | Un simple exemple |
Documentaire. 0h45. En février 1974, les ouvriers de l’imprimerie Darboy à Montreuil, refusant leur licenciement sans indemnités, décident d’occuper leur entreprise, de se passer de leur patron et, sur le modèle clairement revendiqué des LIP à Besançon, vivent, mangent, travaillent et luttent ensemble pendant trois mois. A l’évidence, la présence complice d’une équipe de Cinélutte, filmant comme on souffle sur les braises, leur a donné quelques idées. Après trois mois de lutte, le sindémnités sont versées et l'usine repart avec un nouveau patron |
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1977 | A pas lentes |
Documentaire. 0h40. Quatre ans après le conflit à l’usine Lip de Besançon, fierté de l’industrie horlogère française et théâtre de la grève la plus emblématique de l’après-68, une équipe de Cinélutte donne la parole aux ouvrières, à Renée et Christiane en particulier, figures inoubliables. Elles parlent des conditions de travail, de l’éducation des enfants, de leur rapport aux hommes, et là, soudain tout bascule, de la lutte des classes à la guerre des sexes, offrant à Cinélutte son plus beau film. |
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