Une ignoble créature sème la panique et la mort dans les rues de Tokyo. Les media la surnomment “La Créature des Égouts”. L'armée finit par la capturer. Il s'agit d'un homme, d'une civilisation inconnue, qui se fait appeler Merde. Son procès déchaîne les passions.
Le segment central de Tokyo !, réalisé par Leos Carax, s'oppose nettement à ceux qui l'entourent : aussi mal élevé, fou et expressionniste que les deux autres sont attentifs aux détails du quotidien japonais et psychologiques.
Merde, sorti des égouts, ravage tout comme Cordelier dans le film de Renoir. Jouissance de Carax d'opposer le mauvais goût français, son côté primaire face à la civilisation gracieuse et policée japonaise : "J'aime pas les gens, j'aime pas les gens innocents" dira Merde " Parmi tous les gens, les Japonais sont vraiment les plus dégoûtants. Ils vivent trop longtemps et ils ont les yeux en forme de sexe de femme"
Cette sauvagerie iconoclaste (Merde mange fleurs et fric et fait s'opposer, ultranationalistes et jeunesse contestataire) n'empêche pas l'humour. Merde fait s'envoler le couvre-chef de Benoît XVI qui condamne ses propos. On lui refuse sa dernière cigarette en montrant un panneau interdit de fumer dans la prison.