Voyage extraordinaire raconte la vie de Méliès et tente de cerner l'apport au cinéma de celui qui fut le "créateur du spectacle cinématographique". La seconde partie du documentaire porte sur la restauration du film le plus connu de Méliès, véritable travail d'archéo-cinématographie, partant de la découverte de la bobine en Espagne et aboutissant à sa projection cannoise dix ans plus tard.
Ces deux parties servent d'écrin à la diffusion des quinze minutes reconstituées du film en couleur de Méliès : Le voyage dans la lune.
La première partie, assez classique, est entrecoupée d'interventions sans grand intérêt de Costa Gavras, président de la cinémathèque française, et de réalisateurs revendiquant leur filiation avec Méliès : Jean-Pierre Jeunet, Michel Hazanavicius et Michel Gondry. Bien pire encore sont les extraits du téléfilm de Tom Hank, De la terre à la lune (1998) où il se livre à une docu-fiction de la reconstitution du studio Méliès et des remarques niaiseuses. Heureusement, les informations sur la colorisation au pinceau sont instructives.
Bien plus passionnante est la seconde partie où s'exprime longuement Eric Lange. C'est lui qui partit sur la trace d'une bobine détenue par la cinémathèque espagnole et passa ensuite nombre de ses nuits à tenter de sauver une pellicule dans un état de décomposition déjà avancé. Les fondations Groupama Gan et Technicolor, Madeleine Malthète-Méliès, la petite fille de George qui a donné accès à une magnifique copie du Voyage, même si elle très abîmée, rendant les 2 derniers tableaux inutilisables et les Archives du Film, propriétaires d'un élément comprenant les 2 derniers tableaux ont également aidé à la reconstitution.