Une jeune femme à la peau de nacre sort lentement de leau pour venir sessuyer près dun rocher. Le geste est dune grande douceur et son visage innocent, entièrement tourné de profil, ferait presque delle un petit animal surpris en pleine forêt. « Cest une sauvagesse dans la brousse parfumée », estimait le critique Mauclair. Comme dhabitude chez Renoir, point dérotisme trop appuyé ni de voyeurisme malsain. Sa baigneuse apparaît plutôt comme une figure riante, la porte-parole dune humanité lumineuse, apaisée et sereine.
La jeune femme est le sujet exclusif du tableau. Avec ses hanches généreuses et sa main gauche posée sur le rocher, elle occupe tout l'espace de la toile. Les éléments qui lentourent sont rapidement esquissés et le fond, tout embué, reste indéterminé. Renoir se trouve ici dans sa période de maturité. Son goût pour le classicisme rappelle les sujets et les formes dun peintre du XVIIIè siècle comme François Boucher. Mais la vie et la générosité qui séchappent de ses toiles ainsi que son goût pour les nus plantureux et sauvages dépassent largement les règles de lAcadémie.