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(1848-1894)
Impressionnisme
Les raboteurs de parquet 1875 Paris, Musée d'Orsay
Le pont de l’Europe 1875 Genève, Petit Palais
Portraits à la campagne 1876 Bayeux, Musée Baron Gérard
Jeune homme à la fenêtre 1876 Los Angeles, Paul Getty Museum
Le pont de l’Europe 1877 Fort Worth, Kimbell art museum
Rue de Paris, jour de pluie 1877 Chicago, The art institute of
L'homme au balcon 1880 Collection privée
Un refuge, boulevard Haussmann 1880 Collection privée
Au café 1880 Paris, Musée d'Orsay
Les Roses, jardin du Petit Gennevilliers 1886 Collection privée
Portrait de l'artiste 1889 Paris, Musée d'Orsay
Linge séchant au bord de la Seine 1892 Cologne, Wallraf-Richartz-Museum

Gustave Caillebotte est né le 19 août 1848 à Paris. Il est issu du troisième mariage de son père Martial Caillebotte avec Céleste Daufresne. Deux autres enfants naissent, René, en 1851, et Martial en 1853. Né d’un précédent mariage, leur demi-frère Alfred Caillebotte (1834-1896) est ordonné prêtre en 1858. La famille Caillebotte fit fortune dans la vente de draps aux armées de Napoléon III, la boutique nommée Le Lit militaire était installée au 152 de la rue du Faubourg-Saint-Denis.

En 1857, Gustave Caillebotte entre au lycée Louis-le-Grand. Il obtient en avril 1869 son diplôme de bachelier en droit. Durant neuf mois, Caillebotte est mobilisé lors de la guerre franco-prussienne et participe à la défense de Paris dans la Garde Mobile, mais sa famille lui paye un remplaçant, de juin 1869 à juin 1870, afin qu'il prépare sa licence en droit, qu'il obtient en juillet 1870. La même année, il entre alors dans l'atelier du peintre académique réputé Léon Bonnat. En mars 1873, Caillebotte est reçu 46e au concours des Beaux-Arts mais il n'y restera qu'un an. La mort de son père le 25 décembre 1874 laisse deux millions de francs en héritage à partager entre sa veuve, en troisièmes noces, et ses quatre enfants. Martial Caillebotte laisse plusieurs immeubles de rapport à Paris, des fermes, des obligations et surtout des titres de rente sur l'État, laissant ainsi Gustave Caillebotte à l'abri de toute contingence matérielle. Son demi-frère, l'abbé Caillebotte (curé de la nouvelle église Saint-Georges-de-La-Villette, puis de Notre-Dame de Lorette) avec cinquante mille livres de rentes, est considéré comme "le plus riche curé de Paris". Céleste Daufresne, sa mère, conserve la propriété d'Yerres où Caillebotte peint dès 1872 de nombreuses vues de la région comme Saules au bord de l'Yerres.

Cette fortune lui permet de se consacrer à sa passion pour la peinture. Gustave Caillebotte est lié à l'impressionnisme, exposant aux côtés de ces artistes, il achète certaines de leurs toiles, finance et organise les expositions du groupe impressionniste. Habitant avec son frère Martial Caillebotte (hôtel à l’angle de la rue de Miromesnil et de la rue de Lisbonne, puis au 31 boulevard Haussmann), il partage les mêmes passions (jardinage et horticulture, philatélie ou yachting) et le même cercle d'amis jusqu'en 1887, année du mariage de Martial.

En 1875, son tableau Les raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien — c'est aujourd'hui l'une de ses plus célèbres œuvres présentées au musée d'Orsay. Éric Darragon note que "cet échec a dû heurter les convictions de l'artiste et le confirmer dans une opinion déjà acquise à la cause d'un réalisme indépendant. Il va devenir un intransigeant lui aussi et ne reviendra plus devant les jurés [...]". Ainsi, ce serait cet échec face au jury du Salon qui l'aurait poussé à exposer aux côtés des impressionnistes. Caillebotte présenta des toiles lors des expositions impressionnistes qui eurent lieu en 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882. Le décès inattendu de son frère René Caillebotte à l'automne 1876 conduit Caillebotte, déjà persuadé, comme le note Marie-Josèphe de Balanda, qu'"on meure jeune dans notre famille", à rédiger son premier testament, chez maître Albert Courtier, notaire à Meaux, le 3 novembre 1876.

À l'automne 1878, la mère de Gustave Caillebotte décède. La propriété familiale d'Yerres est vendue en 1879.

À partir de 1886, Caillebotte peint de moins en moins. Il s'adonne à ses passions que sont le bateau et le jardinage notamment à partir de 1887, date à laquelle son frère Martial se marie. Gustave Caillebotte quitte donc l'appartement qu'ils occupaient tous les deux et s'installe définitivement au Petit-Gennevilliers, dans une demeure qu'il avait acheté vers 1880 après la vente du domaine familial d'Yerres. Caillebotte peint alors les alentours du Petit-Gennevilliers.

Le 6 février 1888, s'ouvre à Bruxelles la Ve exposition des XX, Gustave Caillebotte y est invité avec Armand Guillaumin.

Le 21 février 1894, le peintre frappé par une congestion cérébrale décède, après avoir pris froid alors qu'il travaillait dans son jardin à un paysage. Il avait quarante-cinq ans. Le peintre est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin de Delacroix. La perte de Caillebotte affecte beaucoup les impressionnistes. Ils perdent à la fois un protecteur et un compagnon. Pissarro écrit à son fils Lucien : « Nous venons de perdre un ami sincère et dévoué... En voilà un que nous pouvons pleurer, il a été bon et généreux et, ce qui ne gâte rien, un peintre de talent ».

La maison et le parc qu'il possédait à Yerres, en bordure de la rivière homonyme, sont aujourd'hui propriété communale, et le parc est ouvert au public. C'est là qu'il a peint certaines scènes de périssoires.

Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu — sauf aux États-Unis —, au profit de son rôle de "mécène éclairé". Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative des collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay, à Paris.

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