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Portraits à la campagne

1876

Portraits à la campagne
Gustave Caillebotte, 1876
Huile sur toile, 98,5 x 111 cm,
Bayeux, Musée Baron Gérard

La propriété des parents Caillebotte à Yerres, au sud-est de Paris, a été, pour le peintre, la source de nombreux motifs. Son père l’avait achetée lorsque Gustave avait 12 ans et l’adolescent, puis le jeune homme, y passait les vacances.

Ses sujets sont le parc, le jardin potager et la rivière. Il peint ici une assemblée de femmes occupées à broder ou à lire près de la maison : sa cousine Marie, sa tante, une amie de la famille, madame Hue assise sur le banc et, au fond, sa mère. Toutes sont concentrées sur leur activité, aucun regard ne se détourne vers le peintre, comme le font les membres de la Réunion de famille de Frédéric Bazille. On n’y trouve pas non plus l’insouciance qui règne dans les groupes peints par Renoir ou Monet.

Caillebotte présente cette toile à la troisième exposition impressionniste, en 1877, avec Le Pont de l’Europe et Rue de Paris. La critique lui reconnaît une vérité de tons, mais lui reproche sa perspective montante. Georges Rivière, plus ouvert aux innovations, y distingue « une perspective bizarre, mais vraie ». La perspective, justement, est l’un des éléments qui font, de ce tableau, une œuvre très personnelle. Caillebotte donne aux personnages des proprotions différentes qui accentue la perspective vers le fond du jardin. Les rayures, du store, du banc, des volets, sont réservées au premeir plan alors que le soleil innonde la jardin. Ce basculement entre un premier plan très contrasté, mais dans des tons neutres, et la vigueur lumineuse qui anime l’arrière-plan est préparé par la corbeille de fruits rouges posée sur la table qui fait écho au massif de pélargonium situé à l'arrière plan. Les habits sont de tonalité plus froides, la plus jeune femme, la cousine Marie, porte des vetements clairs. Madame Hue a une robe plus sombre. Quant aux deux veuves, plus agées, elles sont tout de noir vêtues.

En 1887 Zoé Caillebote uen autre cousine du peinter se marie avec Jean-Baptiste Fermal, un avoué de Bayeusain. Témoin de leur mariage à Bayeux, Gustave Caillebotte leur offre ce tableau. Au déces de Zoé Fermal, une de ses filles offre le tableau au musée de Bayeux.

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