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du 30 mars au 30 avril 1876
11, rue Le Peletier

La deuxième exposition des impressionnistes, organisée par Paul Durand-Ruel, se tient du 30 mars au 30 avril 1876 à Paris dans la galerie Durand-Ruel, 11, rue Le Peletier, et rassemble 252 œuvres réalisées par dix-neuf peintres impressionnistes.

De nombreuses dissensions ont précédé cette seconde exposition, deux ans après la première manifestation. Treize peintres se sont retirés, soit parce qu'ils sont déçus par la première exposition, soit comme Cézanne qu'ils refusent d'exposer chez un marchand de tableaux considérant qu'il faut exposer soit dans un salon officiel, soit chez soi c'est à dire dans un local loué par les artistes eux-mêmes. Cependant il y a quand même des nouveaux venus : Gustave Caillebotte, que Giuseppe De Nittis a poussé à exposer avec les indépendants, et d'anciens amis de Degas : Alphonse Legros qui vit en Angleterre où Pissaro l'a rencontré en 1871, Marcellin Desboutin revenu d'Italie, Charles Tillot et Jacques François.

Paul Durand-Ruel loue sa galerie aux artistes pour la somme de trois mille francs, dont la moitié seulement est payée d'avance, le reste devant être récupéré sur les ventes. Celles-ci ne seront pas mauvaises, puisque les artistes seront remboursés de la somme avancée.

Monet présente une vingtaine d'œuvres, dont plusieurs paysages d'Angleterre, Degas 24 toiles – surtout des blanchisseuses et des danseuses –, Renoir 18, tandis que Lepic, avec 36 tableaux, aquarelles et gravures, occupe le plus grand espace. Des artistes aussi différents ne peuvent cohabiter sans troubles, et quelques clans commencent à se former. Une société dissidente, l'Union, voit le jour à l'initiative de Pissarro et du peintre Alfred Meyer, auxquels se joint Cézanne. Degas fait bande à part, et c'est peut-être lui qui souffle à l'écrivain et critique Louis Edmond Duranty un texte assez réservé sur la nouvelle peinture. Aucun mouvement favorable ne se dessine dans l'opinion, le public continue à bouder des tableaux que les journalistes conspuent ouvertement. Seul Sisley tire son épingle du jeu avec ses toiles représentant les inondations à Marly-le-Roi, saluées comme des chefs-d'œuvre par la critique.

Les dix-neuf artistes sont Édouard Béliard (8), Pierre Isidore Bureau (8), Gustave Caillebotte (8), Adolphe-Félix Cals (11), Edgar Degas (24), Marcellin Desboutin (13), Jacques François (8), Alphonse Legros (12), Ludovic-Napoléon Lepic (36), Léopold Levert (9), Jean-Baptiste Millet (10, Claude Monet (18), Berthe Morisot (17), Léon-Auguste Ottin (14), Camille Pissarro (12), Pierre-Auguste Renoir (18), Henri Rouart (10), Alfred Sisley (8), Charles Tillot (8)

Sont exposés notamment : de Gustave Caillebotte : Les raboteurs de parquet , Jeune homme à la fenêtre; d'Edgar Degas : Le Bureau de coton à La Nouvelle-Orléans, La classe de danse, Dans un café (L'absinthe); de Claude Monet : Bains à la Grenouillère, Le pont d'Argenteuil, Le déjeuner, La femme à l'ombrelle (La promenade), La Japonaise, (ou Japonerie dans le catalogue), de Renoir : La promenade et, prêté par Manet, Le portrait de Frédéric Bazille sous le titre Frédéric Bazille, peintre tué à Beaune-la-Rolande; d'Alfred Sisley L'Inondation à Port-Marly

Les raboteurs de parquet
Gustave Caillebotte, 1872
Jeune hommeà la fenêtre
Gustave Caillebotte, 1876
La classe de danse
Edgar Degas, 1873
Dans un café (L'absinthe)
Edgar Degas, 1876
Bains à la Grenouillère
Claude Monet, 1869
le pont d'Argenteuil
Claude Monet, 1874
La femme à l'ombrelle
Claude Monet, 1875
La Japonaise
Claude Monet, 1876
Frédéric Bazille
Auguste Renoir, 1867
La promenade
Auguste Renoir, 1870

Bibliographie : Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Robert Laffont, 1987.


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