Au cours de l'année 1874, le pont d'Argenteuil fut représenté sept fois par Claude Monet, et le pont du chemin de fer qui enjambe la Seine en amont du village, quatre fois. C'est dire si l'artiste était attaché à ce motif, faisant jouer en contrepoint la fluidité du cours d'eau avec la masse géométrique du pont et de ses piles sur lesquelles jouent de multiples reflets.
Ici, le premier plan est occupé par des voiliers à l'amarre. Les effets de lumière sur les mâts, mais aussi sur les toitures des constructions visibles sur la berge à l'arrière plan, permettent des jeux de couleurs complémentaires (orange et bleu) qui accentuent la vivacité de la lumière.
Le Pont d'Argenteuil témoigne d'une diversité de facture : contours encore fermes des éléments solides ou architecturés, comme les voiliers et le pont, fluidité homogène du premier plan de l'eau, touche difractée figurant les reflets dans un deuxième plan. le tableau est présenté lors de la deuxième exposition du groupe des impressionnistes en 1876.