Le signe symbolique est lié depuis toujours à la peinture. L'iconographie devient de plus en plus chargée de symboles au XVIe siècle avec l'étude iconologique de Ripa. Il apparaît alors plus juste de réserver au terme symbolisme une acceptation historique précise qui le dégage des qualificatifs esthétiques vagues.
Le terme définit alors, dans la seconde moitié du XIXe, les tendances artistiques idéalistes qui se développent en opposition au positivisme scientifique et au naturalisme.
Le symbolisme a pour précurseurs, William Blake (1757-1827). Il puise son inspiration littérature chez Baudelaire (Les fleurs du mal, 1857), Verlaine (Sagesse, 1881), Rimbaud (Les Illuminations, 1886) et Mallarmé (Poésies, 1887).
Le progrès de la science, le développement de l'industrie et de la technicité, la fièvre du commerce et la naissance du socialisme ont entraîné la formation du naturalisme littéraire et du réalisme artistique qui aboutira à l'obsession de la lumière vraie de l'impressionnisme. Mais ils ont suscité aussi une angoisse profonde sur le sens de la vie et le destin de l'homme, un besoin spirituel, accusé par la déchristianisation. Un symbole peut être forme plastique, mot ou phrase mélodique, mais il signifie toujours un contenu qu'il transcende. Jailli spontanément de l'inconscient, il éclaire soudain l'intelligence et lui manifeste la réalité invisible.
La première génération des symbolistes français, Gustave Moreau et Pierre Puvis de Chavannes est influencée par Delacroix et Chassériau alors que la seconde génération, Odilon Redon et Eugène Carrière est contemporaine des impressionnistes, des écoles de Pont-Aven et des Nabis. Paul Gauguin (1848-1903) d'une part et Georges-Pierre Seurat d'autre part pousuivent en France le courant symboliste, l'un en affirmant son goût pour le primitivisme, l'autre avec ses recherches post-impressionnistes. Mucha, Ensor, Hodler, Gustav Klimt (1862-1918) et même Marc Chagall (1887-1937), prolongent également le symbolisme.
Les symbolistes français (1864-1905) occupent d'ailleurs le niveau médian du Musée d'Orsay avec les naturalistes, les Nabis, et l'Art Nouveau.
La confrérie des préraphaélites, créée en Angleterre, en 1848, par sept jeunes gens en colère, âgés de 19 à 22 ans, rejete l'art de Raphaël et les règles de la représentation nées à la Renaissance. Elle est dominée par William Holman Hunt, John Everett Millais et Dante Gabriel Rossetti avec, pour théoricien, John Ruskin qui appartient au symbolisme avec son refus du réel historique au profit d'une vision idéaliste de l'homme. La présentation des Préraphaélites à l'Exposition Universelle de 1855 eut un grand succès. James Whistler (1834-1903) poursuit ensuite le courant symboliste.
Ferdinand Hodler, Max Klinger, Lovis Corinth et Arnold Böcklin sont les principaux représentants du symbolisme allemand.
Bibliographie: