Préfacé par Serge Toubiana, illustré de documents d'archives et de photographies en noir et blanc, ce livre est édité à l'occasion du 70e anniversaire de la cinémathèque.
Attraction, répulsion : ce « Louvre du cinéma » auquel rêvait son fondateur Henri Langlois a toujours suscité de violentes passions. Mais son histoire vraie n'avait jamais été écrite. Entièrement inédites, les archives de la Cinémathèque retracent pas à pas cet itinéraire souvent romanesque (Le 6 juillet 1937, où le Tout-Paris se presse dans les jardins de la Cité universitaire pour le premier gala de la Cinémathèque française. On y projette des films d'Etienne-Jules Marey, Thomas Edison et Georges Méliès. Ce succès est une consécration pour l'association créée un an plus tôt par Henri Langlois et Georges Franju), parfois rocambolesque : ses activités durant l'Occupation, les années Malraux, les grandes victoires, les errements (« l'affaire Langlois » en 68...), les drames (les incendies de 1959 et de 1980...), les figures qui font sa légende (Langlois, Mary Meerson, Lotte Eisner, Marie Epstein, Grémillon, L'Herbier, Costa-Gavras...), l'ouverture du musée du Cinéma à Chaillot en 1972, jusqu'au récent déménagement au 51, rue de Bercy...
Ouvrir les portes de la Cinémathèque sans parti pris, raconter la passion de ce « dragon qui veille sur nos trésors », disait Cocteau de Langlois, mais surtout l'aventure collective d'une institution qui a sauvé une immense partie du patrimoine (films, appareils, objets, costumes...), privilégié les avant-gardes dans ses programmations, engendré la Nouvelle Vague, donné un style muséographique au 7e art, initié les recherches de ses historiens (Jean Mitry, Georges Sadoul)...
Une histoire étroitement associée à celle du cinéma international, mêlant luttes de pouvoir et positions théoriques à des intérêts personnels, politiques, économiques. Forte de ce destin magnifique, de ses adeptes les plus fervents et des générations de cinéphiles qu'elle aura formés, la Cinémathèque ne cesse de nourrir une légende où la vérité des faits dépasse souvent la fiction...