Dans son édito, Libre comme l’art, Youri Deschamps écrit : "Véritable énigme du cinéma américain contemporain, Terrence Malick n’a tourné que six longs métrages en un peu plus de quarante ans de carrière. Cinéaste rare et secret s’il en est, Malick débute en 1973 avec La Balade sauvage et confirme son talent singulier avec Les Moissons du ciel en 1978, avant de disparaître complètement pendant près de 20 ans, de manière totalement inexplicable, ceci au moment-même où son œuvre en germes est déjà considérée comme l’une des plus originales du "Nouvel Hollywood".
Il faudra en effet attendre 1998 pour que Malick réapparaissent enfin sur les écrans avec La Ligne rouge, un film de guerre intimiste, contemplatif et élégiaque, où le cinéaste réinvestit son style inimitable avec une aisance surprenante, comme si le temps n’était pas passé. La Ligne rouge constitue un second départ pour Malick, qui enchaîne alors les titres à un rythme inattendu : Le Nouveau monde (2005), The Tree of Life (2011) et A la merveille (2013), trois films dans lesquels le réalisateur donne la pleine mesure de sa vision naturaliste du monde, dans le sillage de ses auteurs de chevet que sont Emerson, Whitman et Thoreau notamment.
Aujourd’hui encore, le « cas Malick » demeure incomparable et reste un mystère entier, que ce volume d’Eclipses tente d’éclaircir ou au moins de baliser.
I. Phares et balises
II. La pensée à l’oeuvre
III. Formes en liberté
IV. Motifs vagabonds