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Editeur : Arte Editions. Mai 2009. 15 €. Supplément :
Entre l'Ariège, la Lozère, la Haute-Loire et la Haute-Saône, le film retourne à la rencontre de paysans de moyenne montagne. Très âgés, entre 63 et 88 ans, ils ne trouveront probablement pas de successeurs.... |
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Le film est dédié à la mémoire de Marcelle et Louis Brès, rencontrés lors des deux premiers volets de cette trilogie intitulée Profils paysans. Et le film semble bien tendu par les liens d'amitiés qui unissent Depardon à ces gens d'Ardèche, Haute Loire, Haute Saône et Lozère qui, s'il n'était pas monté à Paris pour devenir photographe, auraient pu être sa famille. Depardon ne donne jamais l'impression de soumettre ses interlocuteurs à un interrogatoire. Il enregistre leurs paroles ou leurs silences dans un cadre fixe et tranquille qui les magnifie sans verser dans l'esthétisme ou le maniérisme. La caméra Pénélope Aaton 35 mm de Jean-Pierre Beauviala, légère et permettant le format scope, y est certainement pour beaucoup. Elle permet de garder dans le même cadre deux ou trois personnages ou de capter la somptueuse lumière des Cévennes. Si le film s'intitule la vie moderne c'est probablement pour dire l'hommage que Depardon rend aux anciens qui la supporte alors qu'elle ne leur est pas favorable. Le sentiment élégiaque de la disparition domine en effet avec L'Elégie opus 24 et La Pavane pour Orchestre de Gabriel Fauré que l'on entend surtout sur les images des parcours en voiture qui conduisent Raymond Depardon et Claudine Nougaret dans les quatre départements des Cévennes à la rencontre de ces paysans qui probablement ne trouveront pas de successeurs. La mort est aussi présente dans le flash-back qui mesure les effets du temps entre 2000 (extrait de Profils paysans : le quotidien) et juillet 2007. Mais cette même utilisation du flash-back, cette fois pourtant pour évoquer la disparition Marcelle Brès, vient suggérer la possibilité d'un fragile espoir. Après l'extrait de Profils paysans : l'approche où Marcelle Brès confie sa ferme à Nathalie et Jean-François, deux jeunes de la région, Depardon monte le plan d'aujourd'hui où ne figure d'abord que Nathalie et Jean-François dans la même position qu'alors avec pareillement un bébé dans les bras. Puis la caméra panote légèrement et vient cadrer, à la place où fut autrefois Marcelle, le jeune bébé d'alors, un garçonnet qui dit vouloir reprendre la ferme de son père une fois grand. J.-L. L. le 05/05/2009
Paul Lacombe de Claudine Nougaret (1986, 0h20)
En 1986, Claudine Nougaret filme sa rencontre avec son grand-père, Paul Lacombe, 87 ans, qui vit ses derniers jours à Sainte-Eulalie-de-Cernon, dans l'Aveyron. Elle rencontre ses nièces et les fermiers de son grand-père. Depuis quelques années, depuis l'agonie de sa femme au début des années 80, celui-ci a minutieusement écrit ses mémoires sur trois gros cahiers. Il fut le premier du village à avoir une machine à laver, acheté en 1930 à l'exposition coloniale de Paris. Il fut le premier à avoir une voiture mais souffrit d'être en permanence jalousé. En plus de ses mémoires, il a écrit un historique de la paroisse de La Cavalerie et des traités d'archéologie et de spéléologie de la région. Son livre de généalogie lui a donné la satisfaction d'être choyé par ses descendants.
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présente
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La
vie moderne de Raymond Depardon
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