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Editeur : Arte Editions. Juin 2009. Deux DVD. Langues audio : allemand, français. Durée film : 4h49. 25 € Supplément :
Une histoire du cinéma israélien est un documentaire qui induit toutes les problématiques du siècle : la guerre, la Shoah, l'ethnique, le chaos postmoderne, la libération de la femme, la propagande, le conflit israélo-arabe, la fin du socialisme. Rarement une cinématographie aura été aux prises avec tant de réalité et d'événements. La première partie (1932 - 1978) s'attache au mouvement sioniste et à l'existence même d'un état en perpétuelle quête d'identité et de reconnaissance. La seconde période (1978 - 2007) présente un cinéma plus politique et plus polémique, reflet d'une société civile multiforme et non consensuelle.
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Menahem Golan et Daniel Wachsmann deux réalisteurs
incontournables de l'histoire du cinéma israélien
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Un parcours passionnant à travers une quarantaine de films, qui révèle toute la diversité de la mémoire et de la société israéliennes. Raphaël Nadjari a choisi de donner la parole à de multiples témoins et spécialistes (réalisateurs, producteurs, scénaristes, critiques ou acteurs) pour un récit d'une richesse remarquable, qui permet de comprendre comment, aux prises avec une succession de traumatismes et d'événements : la Shoah, les guerres israélo-arabes, les vagues d'immigration successives, la défaite du socialisme fondateur ou la libération de la femme ce cinéma va passer de l'affirmation d'une identité contestée à sa permanente remise en cause. Ou comment l'utopie nationaliste des pionniers, inspirée du cinéma révolutionnaire soviétique, va-t-elle donner lieu aux questionnements déchirants de la post-modernité. PREMIÈRE PARTIE : 1933-1978
Le premier film israélien s'appelle Oded l'errant (Haim Halachmi, 1933). Ce long métrage muet raconte l'errance d'un enfant perdu que des bédouins retrouvent et ramènent dans son village. Baruch Adagati (Nathan Axerold, 1935) est le premier film parlant hébreu. Ils préfigurent une série de films de propagande, exaltant le sionisme et sa capacité à forger un homme nouveau sur la terre d'Israël. Un héros qui agit, construit, combat, et cesse d'attendre son salut de Dieu pour prendre en main son destin et celui de son peuple. La terre de Helmar Lerski décrit l'arrivée d'un survivant de l'holocauste nazi en Palestine et la difficulté qu'il éprouve à s'intégrer au sein de son nouveau village. Dans The illegals (1947), Meyer Levin commence son film sur les ruines du ghetto de varsovie. Hill 24 doesn't answer de Thorold Dickinson, They were ten de Baruch Dienar, sont des films militants sionistes. Exodus (Otto Preminger, 1960) crée en sentiment de sympathie international envers Israël. Ben Gourion pense alors à faire du cinéma un outil de cohésion social lorsqu'il réalise que les nouveaux émigrés d'Europe ne parlent pas l'hebreu. Et se sera bientôt le triomphe des films "bourekas" qui tirent leur nom d'une pâtisserie orientale fort prisée des juifs séfarades. Ce sont des comédies populaires mettant en scène les oppositions entre séfarades et ashkénazes. Sallah Shabati (1964), à l'origine du genre est réalisé par un ashkénaze, le hongrois Ephraïm Kishon. Avec l'acteur Topol et le producteur Menahem Golan, ils réaliseront un autre grand succès en 1969 : Le grand canal . Dans Sallah Shabati, un immigré vend sa fille à un gars du Kibboutz. Le père est un bouffon rusé et desespéré : "Toi qui a fait sortir nos ancestres d'Egypte regarde de quoi j'ai l'air". Menahem Golan réalise El dorado (1964) puis Lupo (1970) Katz et Carasso (1971) Kazablan (1973) et Moshe Mizrahi Rosa je t'aime en 1972 Face à ce cinéma commercial, qui a fort affaire contre le cinéma américain, se développe un cinéma d'auteur avec Un trou dans la lune de Ouri Zohar, The dress de Yehuda Judd Ne'eman, He walked through the field de Yosef Millo, Every bastard a kind de Uri Zohar. La genèse de Siege de Gilberto Tofano est due à l'actrice Gila Almagor. On y décrit une sociéte d'hommes qui a confisqué sa féminité à une jeune veuve de guerre.
DEUXIÈME PARTIE :1978-2007.
"Le rêve était brisé dès le début", dit du sionisme le cinéaste David Waschmann. De Mariage fictif (Haïm Bouzaglo, 1988) et Déportation (Avi Mograbi, 1989) à La vie selon Agfa, d'Assi Dayan (fable accusatrice d'une terrible violence signée de l'un des fils de Moshe Dayan, ancien chef d'état-major de Tsahal, en 1992), le cinéma israélien des années 80 se dresse contre l'État. Mais dans une société de plus en plus divisée, où les espoirs de paix s'amenuisent, il s'aventure de plus en plus sur le terrain de l'intime et du singulier pour donner voix aux minorités. L'homosexualité, l'oppression des femmes, le poids de la religion ou de la famille, mais aussi la solitude, le doute et le chaos des sentiments : "un cinéma qui commence à donner la parole à toute la diversité" du pays, résume la réalisatrice Keren Yedaya. LISTES DES PARTICIPANTS : Nahman Ingbar, Yehuda (Judd) Ne'eman, Nurit Gretz, Renen Schorr, Menahem Golan, Ariel Schweitzer, Moshe Mizrahi, Zeev Revach, Moshe Ivgy, Avraham Heffner, Uri Barbash, Nissim Dayan, Shmulik Douvdevani, Haïm Bouzaglo, Avi Mograbi, Salim Dau, Naftali Alter, Savi Gavizon, Yael Munk, Marek Rozenbaum, Eitan Green, Michal Bat Adam, Amos Gitai, Shuli Rand, Dover Kosashvili, Ronit, Joseph Cedar, Keren Yeda'aya, Amir Harel.
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présente
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Une
histoire du cinéma israélien de Raphaël Nadjari
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