Editeur : La vie est belle, juillet 2008. DVD 1 : L'Arbre mort , Mémoires d'un juif tropical . DVD2 : Romamor. DVD3 : El Cantor. Version originale française. sous-titres anglais et espagnols. Suppléments :
L'arbre mort. Peu après la fin de la seconde guerre mondiale, dans un bateau reliant la France à l'Amérique du Sud, Laura rencontre Jaime. Arrivés à destination, les deux personnages se séparent par accident. Laura cherche son amant, Ricardo, et Jaime se prépare à épouser Sofia, sa fiancée. Par un soir d'orage et de coup d'Etat, le destin de Laura et de Jaime bascule, grâce à un arbre mort... Mémoires d'un juif tropical. Joseph Morder reste à Paris pendant l'été. Il décide de filmer son quotidien. Une relation amoureuse se noue avec Liza. Peu à peu, il s'aperçoit que les couleurs, les façades qu'il filme lui rappellent celles de son enfance tropicale à Guayaquil, en Equateur… Romanor : Mark, cinéaste, envoie depuis Berlin une lettre filmée à Sandra, peintre qui vit à Paris. Dans ce film, il évoque sa rencontre avec Sandra derrière l'objectif d'une caméra et montre son voyage à Berlin. Il raconte leur voyage à Rome, tous deux à la recherche de leurs origines juives. Sandra est de plus en plus gênée par le filmage obsédant de Mark : elle aimerait vivre leur histoire d'amour, leur exil, sans le regard de la caméra... El Cantor. À la grande surprise de William, son cousin Clovis, qu'il n'a pas revu depuis trente ans, arrive de New York. Elizabeth, l'épouse de William, qui vient de perdre son père, ne partage pas la gaieté des deux cousins. Peu à peu, le charme de Clovis, descendant d'une lignée de célèbres "cantors", gagne tout le monde… Entre humour et nostalgie, Clovis tente de renouer avec son passé et ses racines, redevenant, pour quelques jours, "El Cantor"… |
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Mémoires d'un juif tropical
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El Cantor
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Joseph Morder est l'un des grands diaristes du cinéma avec Jonas Mekas et Alain Cavalier . Tous trois ressentent intensément cette nécessité de filmer au présent. C'est même devenu pour eux une manière de vivre qui les transforme en filmeur selon le mot d'Alain Cavalier. Le moment de la souffrance vient au montage : "filmer c'est sélectionner". Le cinéaste doit se résoudre à choisir dans ses multiples archives filmiques ce qu'il sélectionnera pour son film. Joseph Morder, qui se met en scène comme acteur au travers de ses plans filmés dans les miroirs ou de sa voix off ou bien encore des photos de lui données par les autres, n'hésite pourtant pas à fictionner, à faire interpréter son rôle par un acteur ou à modifier légèrement ce qui lui est arrivé réellement dans la vie. L'identification avec l'acteur est pourtant suffisamment forte pour que l'affirmation du geste autobiographique demeure sous le jeu avec le réel dont s'enorgueillit justement le cinéaste. Le cinéaste honore l'authenticité de son travail en recourant à des subterfuges avoués ou fantastique pour mettre en scène son imaginaire. Combiner ainsi un récit autobiographique avec des éléments fictionnels génère ce que l'on peut peut-être appeler une autofiction. Cette notion forgée en 1977 par Serge Doubrovsky dans le domaine de la critique littéraire pour désigner une autobiographie qui ne veut pas s'avouer comme telle peut sans doute être transposer au cinéma pour désigner au contraire une pratique autobiographique qui accepte une part de fiction.
Présentation des films par Joseph Morder
Arbre mort. Au départ Joseph Morder voulait tourner en
studio en 16mm avec une esthétique proche de celle des photos
de plateau des studios hollywoodiens. La 2eme chaîne allemande
donne de l'argent pour tourner en super8 en extérieur Le film
est tourné à Nice. Chaque plan se veut un hommage à
un cinéaste, un peintre ou un musicien. Ainsi, lorsque Laura
lit une lettre dans sa chambre d'hôtel, c'est un hommage à
Matisse qui vivait à Nice. Le thé sur le balcon avec la
tante Pilar est un hommage au Gigi de Minnelli Mémoires Romanor. L'Arbre mort était la première expérience de travail en équipe. Romanor était au départ presque un prétexte pour retrouver l'atmosphère d'un travail n équipe. Philippe Fano et un assistant étant d'origine italienne faire un film en Italie. Ce devait être l'homme qui recevait la lettre filmée de la femme. Ne veut pas remplacer Philippe Fano par un comédien. On ne voit plus Sandra regardant les images seulement le film en super8. Texte réécrit par Pierre Chosson. Le cinéma c'est fait pour se faire avoir pas autobiographie le journal de ...de James Mcbride Analyse par Dominique Bluher, enseignante à l'université d'Harvard Film somme qui rend compte de l'enfance passée en Amérique latine, de l'origine juive, de la passion pour le super8 et du travail de la mémoire transcrite par le journal et cette impossibilité à la retranscrire intégralement. Difficulté du cinéma autobiographique qui dépend du moment présent, de ce qui se passe devant la caméra. Pour évoquer le passé, il doit glisser vers la fiction.
La réalité passée n'est plus filmable sous la forme
documentaire. L'écriture pas de difficulté pour évoquer
le moment passé, pas de difficulté à évoquer
le souvenir. Le cinéaste honore l'authenticité de son
travail qui, sous le tracé autobiographique qui répond
à sa vie personnelle, utilise la métamorphose et le fantastique.
Il inscrit dans le temps ce qui se passe, recourt à la fiction
pour ce qui est de l'ordre du souvenir, de ce que l'on ne peut retrouver,
l'inatteignable. Faire intervenir le diable qui n'est pas de l'ordre
du réel mais qui est très réel pour un enfant d'un
certain âge. Combine un récit autobiographique avec des
éléments fictionnels : autofiction plus que récit
autobiographique. Elles et lui, Joseph Morder vu par Françoise Michaud et Dominique Bluher Emmanuel Vernières filme Dominique Bluher et Françoise Michaud
parlant de Joseph Morder. pour la première, il est un ethnologue
qui s'observe dans son environnement en tissant des liens avec les villes
avec les voyages. Cinéaste autobiographique et pudique car s'est
par l'indirecte que l'on peut l'approcher. Il décline toutes
les gammes du cinéma autobiographique, toutes les déclinaisons
possibles. Alain Cavalier l'appelait un filmeur avant d'intituler ainsi
son propre film. Françoise Michaud dit garder le même rôle depuis
Mémoires d'un juif tropical. Elle incarne tous les personnages
féminins qu'il aime, la femme idéale avec comme accessoires
privilégiés des chaussures, des couleurs de robes vive.
Joseph Morder aime les années 50, celles où il voyait
sa mère quand il était enfant. Joseph Morder affirme débuter son film à partir d'une histoire qui lui plaît puis toutes ses obsessions arrivent au galop : la shoah, la mémoire, l'enfance, l'Amérique, l'Europe, les tropiques, Carmen Mirenda, Mickey Roney, Judy Garland... Voyage à Rouen
"Je m'appelle Guillaume. Je suis un homme d'images.
Je ne peux voir la réalité qu'au travers d'un objectif. Ma passion,
mon métier c'est de guetter les gens et de voler leur âme. Depuis que
je suis tout petit, je veux régir le monde à ma manière, le mettre en
scène. Ma vie est une suite d'archives. Je garde tout. C'était la première
fois que je prenais le train sans appareil de prise de vue, je me sentais
nu. J'essayai de faire rentrer la réalité dans un cadre".
Lettre filmée de Joseph Morder à Alain Cavalier.
À l'occasion de la sortie en salles du Filmeur d'Alain
Cavalier, Joseph Morder lui "envoie" une lettre filmée en forme d'hommage
à la fin du Kodachrome. lettre de Morder Morder écrit depuis
le café Le remords, anagramme approximatif de son nom. Cavalier
était venu voir, il y a longtemps, plusieurs de ses films dans
un lieu plus que marginal. Il a lui revu Les portraits de Cavalier,
"des bijoux en Technicolor avec autant de stars que de films". Morder aime le parcours d'Alain Cavalier qui va du cinéma hollywoodien vers un cinéma de la personne alors que lui, venant du super8 amateur, rêve de se diriger vers le cinéma hollywoodien professionnel. Il lui propose de le filmer dans un café, dans un espace filmeur ou non filmeur. Joseph Morder vu par Alain Cavalier.
À l'occasion de la sortie en salles du film El Cantor, Alain Cavalier adresse sa réponse à Joseph Morder. Il vient lui rendre visite chez lui, le fait parler de sa première caméra reçue à 18 ans. Joseph montre la seconde filmant durant 3mn20 à 18 images par seconde. Cavalier repère le portrait de la mère de Joseph et entre dans la pièce où elle mourut et que son fils a transformé en mausolée rempli d'archives filmiques.
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Les éditions La vie est belle
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présentent
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Quatre longs métrages de Joseph
Morder
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