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Editeur : Blaq out. mai 2008. DVD 1 : La vie comme ça (1h35). DVD 2 : Céline (1h23). DVD 3 : L'ange noir (1h35). DVD 4 : Les savates du bon dieu (1h46). Version française en Dolby Stéréo 2.0. Sous-titres en anglais. Suppléments :
La vie comme ça (1980) : Agnès quitte le lycée et s'installe avec une amie dans une HLM de Bagnolet. Engagée comme employée de bureau, elle devient déléguée du personnel après le renvoi d'une collègue. Céline (1992) : Céline, jeune femme au bord du suicide, est recueillie par Geneviève, infirmière qui l'apaise et la soigne en lui apprenant les techniques de relaxation. Céline prend goût à ces exercices et se perd en méditation. Mais bientôt des phénomènes étranges se passent en elle et autour d'elle. L'ange noir (1994) : Une femme a assassiné un homme chez elle. Elle est l'épouse d'un homme important et s'arrange pour faire croire à une tentative de viol, et ainsi légitimer son crime. Les savates du bon dieu (1999) : Garagiste dans la banlieue de Saint-Etienne, Fred donne son argent aux plus démunis. Lassée par cette situation, sa femme Elodie le quitte. Fou de tristesse, Fred part à sa recherche avec Sandrine, une amie d'enfance amoureuse de lui. Sur leur chemin, ils rencontrent Maguette, un Africain à la fois magicien et informaticien qui va être leur ange gardien. . |
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Dès La vie comme ça, qui fait le constat du double enfer des villes nouvelles et de la vie de bureau, Brisseau dépasse le cadre réaliste pour atteindre au surnaturel naturalisten par l'accumulation des horreurs qui s'abattent sur Agnès et que viennent renforcer des détails mordides violents : la cervelle de la défenestrée ou l'indifférence de ceux qui font du vélo ou jouent autour d'elle, la fille qui donne le hachoir, torture le concierge et envoie ses copains violer Agnès. Inverse de cet enfer, l'image du paradis perdu avec Agnès nue, en pleine nature, avec son Adam, le père de Florence. Dès ce premier film, une grande partie des maux dont vont souffrir les protagonistes ont pour origine l'échec scolaire. Le travelling d'ouverture révèle ainsi qu'au lycée, on joue aux cartes, on boit, on fume, on dort, s'enlace alors que ceux qui travaillent subissent un bruit permanent. D'où la décision d'Agnès d'arrêter ses études. Au bureau, Muriel qui ne maîtrise pas l'orthographe, se fait humilier et tripoter par le chef du personnel. Dans Les savates du bon dieu, les laissés-pour-compte, les condamnés au malheur et autres prolétaires résignés, Jean-Claude Brisseau reviendra sur l'analphabétisme d'Elodie (La lettre de rupture pleine de fautes) et de Fred (qui apprendra à écrire sous la dictée de Sandrine s'intéresse depuis toujours. Ce ne sera plus Bagnolet mais une citée de Saint-Etienne qui sera le lieu de l'enfer et du déchaînement de la violence alors que Luberon apparaîtra comme une nature certes magnifique mais un peu frelatée. La réconciliation par la nature c'est dans Céline que Brisseau la met en scène pour son seul film clairement fantastique. Il fait intervenir mort, miracle, apparition, lévitation et sainteté tout en usant d'un vocabulaire très simple et d'une grammaire cinématographique épurée qu'il met au service de séquences d'un lyrisme échevelé, rarement atteint au cinéma. Brisseau utilise texte poétique, lumière, musique, poses du yoga symbolique du feu, de la mort et, comme habituellement, de l'enfer et du paradis ainsi que de très légers travellings. Nulle réconciliation dans L'ange noir. Dans le monde dérivé de la bourgeoisie bordelaise sans lois, sans morale où l'argent reste la principale détermination, Stéphane apparaît comme un ange noir obtus et indifférent sur lequel viendra butter le désir de Paul Delorme. Celui-ci a pourtant perçu le monde originaire d'où vient Stéphane. Durant l'interrogatoire de l'agent artistique d'Artmédia, une porte s'ouvre dévoilant pour son imaginaire une sorte d'autre espace-temps, une chambre où plusieurs filles nues se caressent. "L'ange et la femme" (52 mn)
Chacun des films est accompagné d'une préface de Luc Moullet, Philippe Le Guay, Marie-Christine Questerbert ou de André S. Labarthe. Ce dernier s'enthousiasme pour la forme inédite d'investissement personnel que représente le cinéma de Brisseau. Rien de systématique et théorique dans ce cinéaste qui prend le cinéma à bras le corps tel Nicholas Ray, écorché vif ou comme le premier Godard. Son cinéma ne ressemble à rien de connu, mêlant violence et tendresse jour et nuit, feu et eau. Les savates du bon Dieu est lui-même un mélange de A bout de souffle et de Bonny and Clide visités par un prince des mille et une nuits. Un film noir qui se transforme en conte de fée. Tout est violent et extrême, la politique comme l'amour chez Brisseau dont les maîtres-mots sont révolte et générosité.
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présente
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Quatre films de Jean-Claude
Brisseau
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