Elizabeth Taylor
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(1932-2011)
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63 films | ||
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Dans Elizabeth Taylor, le livre qu'il a consacré à l'artiste, Patrick Brion rappelle qu'il y a au minimum trois raisons de s'attacher à la personnalité d'Elizabeth Taylor. La première est de rendre hommage à sa beauté exceptionnelle, qui en a fait l'une des plus inoubliables actrices de l'âge d'or hollywoodien. La seconde est bien évidemment sa qualité d'actrice : peu d'artistes auraient été capables de personnifier Cléopâtre avec ce sublime mélange d'ambition et de passion, d'amour et de rouerie, d'humour et d'intelligence. Il faut enfin admirer la tendresse qu'elle a manifestée envers les autres, envers tous ceux que la société risquait de heurter et de faire souffrir.
Les cinquante pages de biographie rendent en effet particulièrement hommage à l'amitié dont a fait preuve Elizabeth Taylor envers les plus fragiles, particulièrement envers ses camarades acteurs homosexuels. Lorsque le sida fera les ravages que l'on sait, elle sera d'ailleurs la première à se mobiliser pour récolter des fonds en faveur de la recherche, quand d'autres lui conseillent de s'occuper de causes moins gênantes. Ces choix, rappelle Patrick Brion sont ceux d'une femme libre, prête à braver les conventions. Ceux qui n'ont vu en Elizabeth Taylor qu'une femme riche encombrée de maris et couverte de bijoux n'ont jamais compris son véritable caractère, celui d'une femme qui tint coûte que coûte à assumer sa liberté. Rock Hudson disait qu'elle était indestructible comme le prouvent nombre de maladies, d'accidents, d'opérations et de maris qu'elle a dû affronter.
Le cur de l'ouvrage est constitué de sa troisième partie où sont auscultés les quelques soixante-trois films dans lesquelles Elizabeth Taylor fut presque toujours l'actrice principale
Elizabeth Taylor durant sa longue carrière de cinquante deux ans, s'étalant de 1942 à 1994 (avec These Old Broads, 2001, son dernier téléfilm) est une actrice qui joue d'instinct sans avoir pris de cours d'art dramatique, méticuleuse dans le travail. Elle lit trois fois le texte le soir pour le lendemain et n'y pense plus en s'endormant "Je ne passe pas des heures à me demander si je dois faire tel ou tel geste. Je sais que ça paraît drôle mais, pour moi, ça vient facilement, c'est tout". Richard Burton dit avoir appris d'elle l'importance de la tranquillité, l'importance de maintenir sa voix à un niveau pas plus haut que celui d'une conversation au téléphone.
Le talent d'Elizabeth Taylor éclate dès Jane Eyre (1943) et Le grand national (Clarence Brown, 1944). De petite fille, elle devient une jeune fille avec Les quatre filles du docteur March (Le Roy, 1949), Le père de la mariée (Vincente Minnelli, 1950) et sa suite Allons donc, papa (Vincente Minnelli, 1951), (Une place au soleil, (George Stevens, 1951) et Ivanhoe (Richard Thorpe, 1952) puis une épouse dans Rhapsodie, Geant, La piste des éléphants et surtout La chatte sur un toit brûlant (Richard Brooks, 1958).
C'est probablement Mankiewicz qui utilise au mieux ses talents d'actrice dans le monologue final de Soudain l'été dernier (1959) puis dans Cléopâtre (1963). Elle s'y montre capable de personnifier avec ce sublime mélange d'ambition et de passion, d'amour et de rouerie, d'humour et d'intelligence la reine d'Egypte, maîtresse de Jules César puis de Marc Antoine. Le clin d'il adressé à Jules César à la fin du défilé triomphal destiné à bluffer les Romains est aussi fascinant que la manière dont Cléopâtre choisit la mort plutôt que l'humiliation auprès d'Octave.
En 1963, lorsque Warhol réalise cette toile, Elizabeth Taylor est au centre de l'actualité médiatique : sa prestation dans le Cléopâtre de Joseph Mankiewicz est vivement contestée, elle est "trop grasse" et "trop bien payée", dit un critique à la sortie du film le plus cher de l'histoire du cinéma.Toutefois, Warhol n'utilise pas dans cette uvre une photographie contemporaine, mais un cliché probablement commandé par les studios de la Columbia Pictures, pour la promotion d'un autre film, Soudain, l'été dernier tourné par le même Joseph Mankiewicz en 1959. Cette photographie appartenait à Warhol, parmi une cinquantaine d'autres portraits de Liz Taylor. L'artiste, en donnant à voir cette image, invite à comparer les traits de l'actrice, avant et après la pneumonie virale qui avait menacé de l'emporter en 1961. Le portrait glamour de 1959 prouve que l'enregistrement photographique a d'ores et déjà immortalisé celle-ci au moment de l'apogée de sa beauté, ce que Warhol, avec cette toile, rappelle à la mémoire du public.
Après Cléopâtre sa carrière est plus inégale mais elle n'hésite pas à interpréter des rôles où elle s'assume plus âgée : , Qui a peur de Virginia Woolf ? (Mike Nichols, 1966), La mégère apprivoisée (Franco Zeffirelli, 1967) Reflets dans un oeil d'or (John Huston, 1967). Les deux films avec Losey : Boom ! (1968) et Cérémonie secrète (1968) marquent la fin de sa carrière d'actrice... celle de star ne s'éteindra qu'en 2011 même si ses appartions à l'écran ne sont guère notables (Doux oiseau de jeunesse, 1989 pour la télévision )
Bibliographie :
Elizabeth Taylor de Patrick Brion. Editeur : Riveneuve, Collection : Cinéma. Juin 2010. 278 pages au format 17cm x 22,5cm. 26 € |
Filmographie :
1942 | There's One Born Every Minute |
1943 | La fidèle Lassie |
Lassie Come Home | |
1943 | Jane Eyre |
De Robert Stevenson | |
1944 | The White Cliffs of Dover |
1944 | Le grand national |
(National Velvet) de Clarence Brown. Avec : Mickey Rooney (Mi Taylor), Elizabeth Taylor (Velvet Brown). 2h04. Un jeune vagabond, ancien jockey, est recueilli par la famille Brown. Très vite, il se lie d'amitié avec Velvet, l'une des filles. Tous les deux vont essayer de faire courir Pie, le cheval de Velvet, à un concours. Mais la jeune fille veut le monter, et la règle interdit aux filles de participer. Velvet décide alors de se déguiser en garçon. |
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1946 | Le courage de Lassie |
Courage of Lassie | |
1947 | Mon père et nous |
Life with Father | |
1947 | Cynthia |
1948 | Ainsi sont les femmes |
(A Date with Judy) de Richard Thorpe. Avec : Wallace Beery (Melvin R. Foster), Jane Powell (Judy Foster), Elizabeth Taylor (Carol Pringle), Carmen Miranda (Rosita Cochellas). 1h53. | |
1948 | La belle imprudente |
Julia Misbehaves | |
1949 | Les quatre filles du docteur March |
(Little Women) de Mervyn Leroy. Avec : Elizabeth Taylor (Amy March), Janet Leigh (Meg March), June Allyson (Jo March). 2h05. Les quatres surs March, Jo, Amy, Beth et Meg vivent à Concord dans le Massachussets à l'époque troublée de la guerre de sécession. Leur père se bat au loin et leur mère, Marmee, qu'elles adorent essaie de diriger la famille le mieux possible. |
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1949 | Guet apens |
Conspirator | |
1950 | The Big Hangover |
1950 | Le père de la mariée |
(Father of the bride) de Vincente Minnelli. Avec : Spencer Tracy (Stanley T. Banks), Joan Bennett (Ellie Banks), Elizabeth Taylor (Kay Banks). 1h32. Stanley marie sa fille, Kay. Depuis le jour où Kay a rencontré son futur mari, Buckley Dunstan, la vie de Stanley Banks est devenue un enfer. Il n'a pas pu dire son discours aux fiancailles, et puis toutes ces dépenses pour la céremonie. Mais le matin du mariage, Stanley réalise ce qui le gène le plus : on lui prend sa fille ! |
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1951 | Allons donc, papa |
(Father's Little Dividend) de Vincente Minnelli Avec : Spencer Tracy (Stanley T. Banks), Joan Bennett (Ellie Banks), Elizabeth Taylor (Kay Banks). 1h22. Kay attend désormais un enfant. La nouvelle a pour conséquence de porter un coup de vieux à son père. Mais aussi de ravir sa mère qui en profite pour rameuter les copines. |
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1951 | Une place au soleil |
(A Place in the Sun) de George Stevens. Avec : Montgomery Clift (George Eastman), Elizabeth Taylor (Angela Vickers), Shelley Winters (Alice Tripp), Anne Revere (Hannah Eastman), Keefe Brasselle (Earl Eastman). 2h02. |
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1951 | Quo Vadis |
de Mervyn Le Roy. (Prisonnière dans l'arène, non créditée au générique) | |
1952 | Love is better than ever |
1952 | Ivanhoe |
De Richard Thorpe. Avec : Robert Taylor (Ivanhoe), Elizabeth Taylor (Rebecca), Joan Fontaine (Lady Rowena), George Sanders (De Bois-Guilbert). 1h46. Le chevalier saxon Ivanhoé, fidèle compagnon de Richard Coeur de Lion, a découvert que son roi est prisonnier en Autriche et qu'une forte rançon est exigée pour sa libération. Pour monter sur le trône, Jean sans Terre, le frère de Richard, a fait courir le bruit de sa mort. |
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1953 | La fille qui avait tout |
The Girl Who Had Everything | |
1954 | Rhapsodie |
Rhapsody | |
1954 | La piste des éléphants |
Elephant Walk | |
1954 | Beau Brummell |
1954 | La dernière fois que j'ai vu Paris |
The Last Time I Saw Paris | |
1956 | Géant |
(Giant) de George Stevens. Avec : Elizabeth
Taylor (Leslie Lynnton Benedict), Rock Hudson (Bick Benedict), James
Dean (Jett Rink), Carroll Baker (Luz Benedict II), Jane Withers (Vashti
Snythe). 3h18.
Bick et Luz Benedict sont frère et soeur et dirigent un immense domaine dans le Texas. Bick, au cours d'un voyage en Virginie, a épousé Leslie. Celle-ci fait la connaissance de l'Ouest texan avec ses richesses et ses préjugés, sa joie de vivre et son ennui. |
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1957 | L'arbre de vie |
Raintree County | |
1958 | La chatte sur un toit brûlant |
(The Cat on a Hot Tin Roof) de Richard Brooks. Avec : Elizabeth Taylor (Maggie Pollitt), Paul Newman (Brick Pollitt), Burl Ives (Harvey 'Big Daddy' Pollitt), Jack Carson (Gooper Pollitt). 1h48. A la suite du suicide de son meilleur ami, Brick devient neurasthénique. Il croit que lui et sa femme, Maggie, sont la cause de ce drame. Brick se réfugie dans l'alcool et se détourne de Maggie qui, toujours amoureuse de lui, use de tous ses pouvoirs pour le reconquérir... |
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1959 | Soudain l'été dernier |
(Suddenly, Last Summer).Avec : Elizabeth Taylor (Catherine Holly), Katharine Hepburn (Violet Venable), Montgomery Clift (le docteur Cukrowicz), Albert Dekker (Dr. Lawrence J. Hockstader). 1h54. Violet Venable fait venir dans sa demeure exotique de la Nouvelle-Orléans le docteur Cukrowicz, neuro-chirurgien. Son fils Sebastian est mort mystérieusement en Europe, l'été dernier. Sa cousine Catherine, qui a assisté à sa mort, est devenue folle. Violet pense qu'une lobotomie pourrait l'aider à retrouver la raison... |
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1960 | Scent of Mystery |
1960 | Vénus au vison |
BUtterfield 8 | |
1963 | Cléopâtre |
(Cleopatra) de Joseph L. Mankiewicz. Avec : Elizabeth Taylor (Cleopâtre), Richard Burton (Marc Antoine), Rex Harrison (Jules César). 4h03. En 48 avant Jésus-Christ, l'Empire Romain et l'Égypte sont secoués par deux crises parallèles; d'une part, la guerre civile au cours de laquelle César est victorieux de Pompée; d'autre part, Ptolémée et Cléopâtre, tous deux héritiers régnants, se disputent la couronne. César qui a intérêt à ce que l'Égypte soit prospère, va mettre de l'ordre à Alexandrie. Cléopâtre le séduit. Il la met sur le trône et repart à Rome.... |
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1963 | Hôtel international |
The V.I.P.s |
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1965 | Le chevalier des sables |
(The Sandpiper) de Vincente Minnelli.
Avec : Elizabeth Taylor (Laura Reynolds), Richard Burton (Dr. Edward Hewitt),
Eva Marie Saint (Claire Hewitt). 1h57.
Femme peintre à Big Sur, sur la côte californienne, Laura Reynolds élève seule, à sa manière non conformiste et " naturaliste". son fils Danny, âgé de neuf ans. Celui-ci ayant abattu un daim, elle doit accepter qu'il soit placé par le juge Thompson à l'institution religieuse de San Simeon que dirigent le pasteur épiscopalien Edward Hewitt et son épouse Claire... |
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1966 | Qui a peur de Virginia Woolf ? |
(Who's Afraid of Virginia Woolf ?) de Mike Nichols. Avec : Elizabeth Taylor (Martha), Richard Burton (George), George Segal (Nick), Sandy Dennis (Honey) et Frank Flanagan (L'invité). 2h09. Deux heures du matin. Une fête sachève à lUniversité de New Carthage. À travers le campus, Martha et George regagnent leur maison en titubant, ils ont beaucoup bu. Martha a trouvé très drôle le moment de la fête où lon a chanté : "Qui a peur de Virginia Woolf ?"... |
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1967 | La mégère apprivoisée |
(The Taming of the Shrew) de Franco Zeffirelli. Avec : Elizabeth Taylor (Katharina), Richard Burton (Petruchio). 2h06. Le jeune Petrucchio accepte d'épouser Katharina qui est la fille aînée de Baptista. Celui-ci est l'un des plus riches marchands de Padoue. Il permettra à la cadette, la douce et belle Bianca d'épouser son promis que lorsqu'il sera réellement débarrassé de Katharina. Elle possède un tel caractère que personne n'a osé jusqu'à présent demander sa main. |
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1967 | Doctor Faustus |
1967 | Reflets dans un oeil d'or |
(Reflections in a golden eye) de John Huston. Avec : Elizabeth Taylor (Leonora Penderton), Marlon Brando (Weldon Penderton), Brian Keith (Morris Langdon), Julie Harris (Alison Langdon). 1h49. Un fort militaire de Géorgie. Le major Penderton n'entretient plus de relations sexuelles avec sa femme, mais cette dernière a une liaison avec le lieutenant-colonel Langdon. |
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1967 | Les comédiens |
The Comedians | |
1968 | Boom ! |
(Boom !) de Joseph Losey. Avec : Elizabeth Taylor (Flora Goforth), Richard Burton (Chris Flanders), Noel Coward (Le sorcier de Capri), Joanna Shimkus (Miss Black), Michael Dunn (Rudi). 1h53. Flora Goforth, dont les maris successifs lui ont légué en mourant une immense fortune, s'est retirée pour l'été dans sa fastueuse demeure, au sommet de la montagne, sur une île volcanique de la Méditerranée... |
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1968 | Cérémonie secrète |
(Secret ceremony) de Joseph Losey. Avec : Elizabeth Taylor (Leonora), Mia Farrow (Cenci), Robert Mitchum (Albert), Peggy Ashcroft (Hannah), Pamela Brown (Hilda). 1h49. Leonora, une prostituée, se rend au petit matin sur la tombe de sa fille, morte noyée à l'âge de dix ans. Elle est suivie par une mystérieuse jeune fille, Cenci, qui l'entraîne bientôt dans la demeure étrange où elle vit seule.... |
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1969 | Anne of the Thousand Days |
1970 | Las Vegas.. Un couple |
The Only Game in Town | |
1972 | Une belle tigresse |
Zee and Co | |
1972 | Under Milk Wood |
1972 | Hammersmith Is Out |
1973 | Divorce |
Divorce His - Divorce Hers (TV) | |
1973 | Terreur dans la nuit |
Night Watch | |
1973 | Les noces de cendre |
Ash Wednesday | |
1974 | Il était une fois Hollywood |
That's enteiment | |
1974 | Identikit |
1976 | L'oiseau bleu |
The Blue Bird | |
1976 | Victoire à Entebbe |
Victory at Entebbe (TV) | |
1977 | A Little Night Music |
1978 | Return Engagement |
(TV) | |
1979 | Winter Kills |
1980 | The Mirror Crack'd |
1985 | Vipères à Hollywood |
Malice in Wonderland (TV) | |
1986 | Une vie de star |
There Must Be a Pony (TV) | |
1987 | Poker Alice |
(TV) | |
1988 | Young Toscanini |
1989 | Doux oiseau de jeunesse |
(Sweet Bird of Youth, TV) | |
1994 | La famille Pierrafeu |
The Flintstones | |
2001 | These Old Broads |
(TV) | |