1966. Les Chinois envahissent le Vietnam. Pour prévenir l'intervention des États-Unis, les Russes occupent Berlin-Ouest. L'OTAN reçoit l'autorisation d'employer l'arme nucléaire contre l'agresseur. En Angleterre, prévoyant l'imminence du danger, les services de la Protection Civile distribuent un petit manuel d'avertissement à la population déconcertée. Une bombe nucléaire tombe dans le comté de Kent où se situe une base importante de missiles intercontinentaux.
C'est la panique. Des milliers de morts immédiates. La clarté insoutenable fait fondre les globes oculaires à 60 kilomètres du point d'impact.
Les survivants regrettent bien vite de n'avoir pas été tués sur le coup : ils vivent les temps d'apocalypse. On brûle les cadavres; il y en a trop pour les enterrer. On achève les blessés dans les rues. Impossible de se nourrir : les provisions sont contaminées par la radioactivité. Les stocks de nourriture encore saine sont pris d'assaut par des pillards. On exécute sommairement des dizaines de révoltés. Les femmes enceintes sont assurées de mettre au monde des enfants qui mourront invariablement dans les sept premières années de leur existence. On interviewe les survivants. Les autorités civiles ou religieuses comme la population, sont atterrées par l'horreur du cataclysme. Toutes les mesures prises ou à prendre sont dérisoires, insignifiantes, à l'image de ce conseil futile de la Protection Civile : n'oubliez pas d'emporter votre livret de Caisse d'Epargne dans les abris !...
Un réquisitoire implacable, basé sur une recherche approfondie des conséquences des bombardements de Dresde, Hambourg, Hiroshima et Nagasaki. L'aboutissement de l'expérimentation initiée par Peter Watkins depuis Forgotten Faces. La censure du film par la BBC, sous la pression du gouvernement, provoquera la démission de son auteur et marquera le début de sa marginalisation.