Bungalow pour femmes

1941. Chassée par les autorités de San Francisco qui la considèrent comme une femme de mauvaise vie, Mamie Stover, 26 ans, embarque pour Honolulu. Sur le navire, elle fait la connaissance de Jim Blair, un jeune écrivain qui est le premier à lui montrer un peu de respect et dont elle tombe amoureuse.

A Honolulu, Mamie est engagée comme hôtesse au bungalow, l'un des lieux les plus chauds de la ville, dirigé de main de fer par Bertha Parchman, tandis que Jim retrouve son amie Annalee. Jim succombe bien vite à la passion sexuelle qu'il a pour Mamie tandis que celle-ci ne pense qu'à s'enrichir et utilise Jim pour qu'il conserve son argent.

Le 7 décembre, les Japonais lancent une attaque aérienne sur la base de Pearl sur l'île voisine d'Ohau. Jim s'engage mais fait promettre à Mamie de quitter le bungalow. Celle-ci ne résiste pourtant pas à l'offre alléchante que lui propose Bertha Parchman. Ses revenus d'entraîneuse lui permettent d'acheter à vil prix les immeubles des colons effrayés par la guerre. Très riche, elle fonde la compagnie immobilière STOMAM (STOver MAMie), Mamie devient aussi la vedette du Bungalow et des photos d'elle circulent dans tout le pacifique. Jim finit par apprendre la vérité. Lors d'une permission, il rompt avec Mamie.

Celle-ci reviendra très riche de son séjour à Honolulu et pourra sans doute faire jouer la fanfare de sa ville natale de Leesberg lorsqu'elle rentrera narguer ceux qui l'ont toujours snobée.

Humiliée d'être la fille d'un père pauvre et alcoolique de Leesberg dans le Mississipi, Mamie Stover a décidé de devenir riche. Elle dira à Jim qu'il y a deux manières de rentrer chez soi : "en raté honteux ou en vainqueur dont la fanfare accueille la grosse voiture". Jim perçoit bien que son but : "snober ceux qui voulaient me snober" est un engrenage fatal qui ne pourra jamais la satisfaire. Mais, lorsque amoureuse, elle lui propose le mariage, il refuse et part avec Annalee.

Aveuglé par sa passion sexuelle, désorienté par ses rapports continuels à l'argent (Qu'y a-t-il de plus intime entre deux amis que l'argent ?), Jim finit par lui proposer le mariage

Plus lucide, Mamie sait qu'elle a besoin d'argent "C'est ça la vraie vie : regarder le monde d'en haut" dit-elle et quand les riches colons, effrayés par la guerre, lui reprochent le bas prix auquel elle achète leurs villas et immeubles en lui disant : "Ça c'est du vol". "C'est ce que je cherche" leur réplique-t-elle.

Il ne faut sans doute pas croire que Mamie a distribué sa fortune comme elle le dit à la fin du film. Ses habits débordent encore des tickets du bungalow et elle peut bien les déchirer maintenant qu'elle est riche. Il n'est évidemment pas plus certain que cet enfermement dans la cupidité soit un happy-end.

Jean-Luc Lacuve, le 24/01/2008.

	Editeur : Opening. Janvier 2008. Langue : anglais. Sous-titres: français. Son : mono. Formats : 1,37 N&B et 2.35 Couleur.
	Coffret 2 films : Au service de sa majesté (1937), Bungalow pour femmes (1956). Suppléments : Raoul Walsh, grandeur et truculance par Dominique Rabourdin. (16 mn). Mamie Stover : sexe, amour et argent par Dominique Rabourdin (28 min). Raoul Walsh par Noël Simsolo (28 min).