Yuki et Nina

L'approche des grandes vacances, Yuki, une petite franco-japonaise de 9 ans, apprend que ses parents se séparent. Elle comprend qu'elle va devoir suivre sa mère au Japon et tout laisser, à commencer par Nina, sa meilleure amie... Désemparée, Yuki ne sait pas comment réagir : se résigner, fuir ou convoquer les esprits magiques.

La lettre écrite avec Nina et signée la fée de l'amour échoue à réconcilier ses parents. Nina refuse de partir au Japon avec sa mère et préfère rester avec son père qui ne sait trop comment l'élever et décide finalement de renvoyer Yuki à sa mère.

Mais Nina qui s'est disputée avec sa mère, qui l'élève seule, a décidé de fuguer chez son père qui habite, à une heure de train de Paris dans la forêt. Yuki l'accompagne et se perd dans la forêt.

Après une curieuse rencontre, elle retrouve son père et accepte de partir pour le Japon. Elle s'y fait de nouveaux amis.

Le regret de ne pas avoir d'enfant, si présent dans Un couple parfait, se transforme ici en, d'une part, l'angoisse pour les adultes d'avoir à les élever et, d'autre part, en l'espérance que les enfants trouveront par eux-mêmes le chemin qui les conduira à l'âge adulte.

Scène la plus représentative de cet espoir, la sortie dans la trouée de la forêt de Yuki lorsqu'elle s'est lassée d'être avec Nina. Semblant perdue dans la forêt, Yuki voit celle-ci s'ouvrir sur un chemin sur lequel passent deux enfants qui semblent la connaître. Ils l'appellent dans une demeure japonaise où ils jouent sous la surveillance d'une grand-mère. En repartant de ce havre de paix et d'harmonie, Yuki s'enfonce à nouveau dans la forêt mais le champ s'est élargi pour laisser voir un temple bouddhiste en plein air. Yuki retrouve son père et accepte de partir au Japon.

La clé de cette scène étrange est donnée à la fin du film. La scène finale montre, au Japon, Yuki et sa mère se promènent dans la campagne. Yuki remarque alors une forêt pas très différente de celle où elle se promena avec Nina et surtout le même temple bouddhiste à proximité duquel, elle rencontra ses amies japonaises. Mais la maison est vide. La mère de Yuki l'emmène alors au bord de la rivière où elle se baignait enfant. Il pleut aujourd'hui mais durant l'été, c'est certain, Yuki aussi se baignera.

Si Suwa tient assez parfaitement son message allégorique, la dimension réaliste incarnée par les dialogues entre les enfants, sans doute contrôlée par Hyppolite Girardot, n'est hélas pas très convaincante. Faute d'une direction d'acteur hésitante, les enfants sur-jouent aux enfants au point d'en être souvent insupportables.

Jean-Luc Lacuve le 15/04/2010

	Editeur : MK2. Avril 2010. 20 €
	Supplément : Making of des quatre premiers jours de tournage par Raphaël Girardot.