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Les sept mercenaires

1960

Genre : Western

(The Magnificent Seven). Avec : Yul Brynner (Chris Adams), Eli Wallach (Calvera), Steve McQueen (Vin), Brad Dexter (Harry Luck), Charles Bronson (Fernardo O'Reilly), Robert Vaughn (Lee), Horst Buchholz (Chico), James Coburn (Britt), Rosenda Monteros (Petra). 2h08.

Le petit village mexicain de Ixcatlan est terrorisé par la bande de pillards dirigée par l'aventurier Calvera. Las de voir leurs récoltes menacées, leurs filles violées et leurs maisons dévastées, les habitants envoient une délégation à la frontière pour acheter des armes et recruter des mercenaires.

Sept hommes acceptent alors de défendre Ixcatlan : Chris, Vin, O'Reilly, Lee, Harry Luck, Britt et Chico. Sous les ordres de Chris, qu'ils choisissent pour chef, ils apprennent aux paysans à combattre et avec eux, ils élèvent des fortifications autour du village. Calvera tombe dans le piège tendu par Chris et les mercenaires. Il tente alors vainement de les soudoyer.

Calvera réussit par ruse à attirer les sept mercenaires dans une embuscade et les fait prisonniers. Il leur rend la liberté à condition qu'ils regagnent Mexico pendant que lui fera fusiller pour l'exemple quelques paysans rebelles. Mais les sept hommes reviennent défendre Ixcatlan et, aidés par les villageois, ils parviennent à anéantir la bande de Calvera. Ce dernier trouve la mort au cours de la bataille de même que Harry Luck, Britt, O'Reilly et Lee. Chris et Vin quitteront Ixcatlan alors que Chico y restera par amour pour la jeune Petra.

Les sept mercenaires est le remake des Sept samouraïs, réalisé six ans plus tôt par Akira Kurosawa. Il est toutefois plus proche de la version de 2h10 que celle, integrale, de 3h20 qui sera distribuée en occident dans les années 1980.

John Sturges adapte la psychologie des personnages à la sauce amériaine en s'appuyant sur un casting d'exception. Chris (Yul Brynner), est le chef au caractère sombre tout de noir vêtu, puissamment déterminé. Il est très éloigné de son orignial Kanbei, le vieux sage samouraï (chauve lui aussi toutefois !). Vin (Steve McQueen) est la conscience du groupe, jamais à court d’anecdotes et de phrases toute faites. Il est l'équivalent d'Heihachi, un samouraï plein d'humour et de bon sens. Britt (James Coburn) est un homme taciturne, spécialiste du lancer de couteau, ne trouvant plus d’adversaire à sa taille et, lassé de devoir tuer aussi facilement tous ceux qui le provoquent. Il est l'équivalent de Kyuzo. Lee (Robert Vaughn) est un homme mystérieux et élégant aux goûts de luxe, mais aux nerfs devenus fragiles. Bernardo (Charles Bronson) est un homme courageux, dur à la tâche, et qui estime que 20 dollars à une époque où l'on ne l’embauche plus pour autre chose que couper du bois est une somme suffisante pour reprendre du service.Il est l'équivalent de Kikuchiyo. Harry (Brad Dexter) est le seul véritable mercenaire du groupe. Il est persuadé qu’un trésor se trouve dans les montagnes alentours. Enfin Chico (Horst Buchhol) est le jeune admirateur de ses ainés, l'équivalent de Katsushiro. L’ignoble Calvera (Eli Wallach) fait figure du méchant de service alors que celui-ci est anonyme dans le film japonais.

Les sept mercenaires ne reprend ainsi de l'original que son principe de base : sept hommes en quête de sens trouvent celui-ci en aidant des paysans. John Sturges, que l'on a connu plus inspiré, affadit la profondeur psychologique en résumant les personnages à quelques stéréotypes et en maintenant une mise en scene de la violence comme pouvant racomoder une situation initiale degradée. Aucune dimension tragique ne ressort ainsi. Les sept samourais influencera finalement davantage Sam Peckinpah, Francis Ford Coppola, ou encore George Lucas qui déclarera avoir vécu "une expérience bouleversante" et un "véritable choc culturel" à la vue de ce film. Ce sont notamment les deux courtes scènes avec utilisation du ralenti qui marqueront ces réalisateurs. Cette esthétisation de la violence pour en marquer le caractère tragique au-delà de la personne sur laquelle elle s'applique sera reprise par Arthur Penn dans Bonnie et Clyde (1967) et par Sam Peckinpah dans La horde sauvage (1969).

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