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Demain est un autre jour

1955

Voir : photogrammes
Genre : Mélodrame

(There's always tomorrow). Avec : Barbara Stanwyck (Norma Miller), Fred MacMurray (Clifford Groves), Joan Bennett (Marion Groves), Pat Crowley (Ann), Jane Darwell (Mme Rogers), William Reynolds (Vincent Groves), Gigi Perreau (Ellen Groves), Race Gentry (Bob).1h24.

DVD Carlotta Films

Clifford Groves, homme d'affaire prospère, propriétaire d'une fabrique de jouets, se sent négligé par sa femme Marion. Il rencontre par hasard un amour de jeunesse, Norma Miller, et la revoit encore une fois par hasard dans le désert, où il est parti sans sa femme qu'une blessure de leur fille a contrainte de rester à la maison...

Demain est un autre jour, titre français récent car exploité sous son titre original jusque dans les années 80, est aussi ironique que le titre original. Remake d'un film de 1934 de Edward Sloman qui a déjà ce titre plus un titre alternatif qui met davantage dans l'ambiance réelle du film :To late for love.

Demain est un autre jour est un mélodrame poignant et déchirant même s'il n'est pas flamboyant. Ce n'est en effet pas la couleur qui domine mais la grisaille, celle de l'atelier-usine et de la maison. La passion ne trouve pas à s'exprimer sauf dans quelques scènes, pointes lyriques, où l'image a plus de texture et de velouté: lorsque la pluie se reflète sur le visage de Barbara Stanwyck ou la pluie qui pleure à sa place après la visite des enfants ou lorsque Fred MacMurray la suit sous la pluie.

Ouverture de faux conte de fées avec son "once upon a time" avec de la pluie. Sirk représente ses personanges dans l'élan et Fred MacMurray dira "Je me suis znterré vivant dans un tombeau que j'ai construit moi-même". L'adultère serait la façon de faire battre son cœur, lui qui s'est identifié à Retz, le robot qui parle et qui marche.

Le désert s'appose à la pluie et au gris de l'atelier de fabrication et de vente. c'est une Californie de carte postale, mais le rêve reste non consommé. Structure de comédie avec les enfants qui commentent et manipulent. Pour jean-Pierre Berthomoei, la fin pathétique recèle une fin en demi-teinte qui est l'acceptation du vieillissement et que l'amour de jeunesse s'est envolé. Une sorte d'amertume qui tient à la conscience que le temps est passé et qu'il est impossible de revenir en arrière. Jean-Loup Bourget voit un mélodrame plus net avec le montage télépathique final, caractéristique des gens qui s'aiment : Fred MacMurray entend un avion et sait que c'est celui de celle qu'il aime qui s'en va à jamais.


Le matriarcat américain est vivement attaqué. Chez Sirk, la femme agit souvent alors que l'homme est le témoin ému de son action (fin du Mirage de la vie). Fred MacMurray apparait comme un mari en tablier. Le personnage de la femme utilise les armes de la société pour contraindre son mari à rester. Elle ne comprend pas ce qui s'est passé. Barbara Stanwyck, indépendante et romantique, demande à ce que l'on pense un peu à papa.

Test du DVD

Editeur : Carlotta Films. Novembre 2008. Format : 2.35. VO VOSTF & VF mono (1h43).

Suppléments : Analyse du film (21 mn) par Jean-Loup Bourget et Pierre Berthomieu.Tant d'années après... (23 mn) Pat Crowley et Gigi Perreau se remémorent leur collaboration avec Douglas Sirk. Perspectives sur la famille américaine (25 mn) La réalisatrice Allison Anders révèle pourquoi Demain est un autre jour est son film de chevet et tire des parallèles entre le cinéma de Douglas Sirk et celui de Wim Wenders. Contract kid (23 mn) L’acteur William Reynolds revient sur sa collaboration avec Douglas Sirk.

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