Une femme fuit New York ; trop tard cependant pour échapper à l'explosion nucléaire. Le président des Etats-Unis se réveille de son cauchemar.
Le docteur Paul Novotny, du collège universitaire Thornhill, est responsable d'un programme scientifique : des personnes douées de télépathie sont projetées dans les rêves d'individus victimes de violents cauchemars afin de les aider à combattre leurs angoisses. Les résultats sont encore trop peu significatifs et Paul décide de faire appel à son ancien protégé, Alex Gardner, véritable génie de la télépathie ayant brusquement disparu du circuit cinq ans auparavant. Le jeune homme profite de ses dons pour gagner de l'argent sur les champs de courses et draguer les filles. Il accepte avec réticence de participer au projet de Paul, qu'il aime et respecte, tout autant par goût du jeu, peur d'un contrôle fiscal et envie de séduire Jane, l'assistante scientifique du projet.
Les premières expériences avec un ouvrier sur un gratte-ciel menacé d'une poutrelle, où un cadre moyen devenu impuissant par peur de ne pouvoir satisfaire sexuellement sa femme s'avèrent concluantes. Mais Alex découvre aussi que le projet scientifique est supervisé par Bob Blair, chef des services secrets américains. Celui-ci s'inquiete des cauchemars persistants du président qui vont le conduire à promouvoir le désarmement nucléaire lors d'une prochaine conférence à Genève.
Alex s'est pris d'amitié pour le jeune Bobby pris de terribles cauchemars. Un télépathe du docteur s'était introduit dans son rêve mais en était revenu fou. Alex exige de Paul qu'il le laisse tenter cette dangereuse expérience. C'est un terrible monstre serpent qui hante les cauchemars de l'enfant qui reste terrorisé, cloitré dans une pièce, se sentant abandonné par son père qui ne vient jamais à son secours. Alex sait qu'il doit aider Bobby à lutter contre le serpent et, alors qu'il l'immobilise il lui ordonne de couper la tête du serpent à la hache. Bobby le fait et se trouve libéré de son cauchemar.
Alex aimerait profiter de ce succès pour séduire Jane mais celle-ci refuse ses avances. Alex apprend de Charlie Prince, un auteur de romans fantastiques que Bob Blair ne renoncera pas même au crime pour utiliser le projet scientifique à ses fins propres. Troublé, Alex s'en revient à l'université pour trouver Jane endormie. Il en profite alors pour tenter de s'introduire dans son rêve sans l'intermédiaire de la machine. La jeune femme se rêve dans un train vêtue d'une robe légère. Elle accueille les caresses d'Alex avec passion... et se réveille en colère d'avoir été percée à jour par Alex qui s'excuse.
Une nouvelle expérience de télépathie, menée par Tommy Ray sur une patiente conduit à son décès par arrêt cardiaque. Alex soupçonne Tommy d'avoir intentionnellement provoqué sa mort. Il découvre en effet que Tommy est un psychopathe ayant tué son père. Charlie Prince lui annonce que Bob Blair va certainement le tuer. Il est assassiné devant les yeux d'Alex qui est à son tour kidnappé par Blair mai il parvient à s'échapper.
Blair se sait découvert par Novotny et l'assassine alors que le président est amené pour l'expérience de télépathie où Tommy est chargé de le tuer. Alex parvint à s'introduire aussi dans le rêve du président et effraie Tommy avec le souvenir de l'assassinat de son père. Affaiblie, la créature rêvée de Tommy se fait tuer d'un coup de lance par le président. Tommy meurt ainsi dans son sommeil. Le président chasse Blair. Celui-ci sera assassiné dans son sommeil par un cauchemar où Alex se transforme en créature monstrueuse.
Alex et Jane ont trois jours pour se rendre à Louisville en train et expérimenter en vrai leur séquence érotique rêvée. Et ce n'est pas le retour d'un contrôleur semblable à celui du rêve qui va les empêcher d'en profiter.
Bien que la machine à entrer dans les rêves du professeur Novotny ne soit pas encore inventée, Dreamscape appartient moins au genre de la science-fiction qu'à celui du fantastique où frontière entre réalité et fantasmes reste indécidable... surtout pour des télépathes.
Les séquences de rêves alternent ceux du président (sa femme prise dans la tempête nucléaire, sa rencontre avec les irradiés, le rêve avec Alex et Tommy) et ceux des expériences de Novotny (l'ouvrier sur une poutrelle, le cadre moyen impuissant, Buddy effrayé par le monstre-serpent, le rêve érotique). Même si le très bref dernier rêve qui tue le méchant est un peu grandguignolesque, les sept précédents ne manquent pas d'intérêt et ont finalement (presque) tous à voir avec la responsabilité paternelle. On regrette alors d'autant plus que Joseph Ruben soit incapable d'élever la mise en scène au niveau requis par cet excellent scénario et ses non moins réussies scènes de rêves.
Les rêves aux trousses
Les première images, avec une transparence très visible, et la musique datée de Maurice Jarre donnent un aspect gentiment désuet au premier rêve du président mais installe une utilisation du filtre orange qui sera remarquablement utilisé par la suite. Il nimbe les images documentaires bien connues des expériences nucléaires américaines montrant l'explosion d'une maison et le souffle dévastateur qui suit pour aboutir à la porte où se terrent les irradiés. Et c'est ce même filtre orange qui recouvre des images, de synthèse cette fois, montrant la ville de Washington dévastée.
La responsabilité presque paternelle du chef de l'état dans la protection de l'humanité est ainsi posée dans le rêve présidentiel et résonne avec celui de Buddy que son père est incapable d'aider, de Tommy qui a tué son père et ne s'en remettra pas et même du cadre moyen qui voit, horrifié, ses enfants assister benoîtement sur une chaise à l'adultère hilare de leur mère.
C'est dans les scènes d'action, notamment la longue demi-heure entre le délicat rêve érotique et le rêve final du président que le film devient terriblement banal. Les courses poursuites ne servent aucunement à resserrer les liens mis en place entre toutes les séquences rêvées. La référence à La mort aux trousses (Hitchcock, 1959) avec le collège Thornhill et la double apparition du contrôleur du train, n'y suffisent pas.
Jean-Luc Lacuve le 23/08/2014
Editeur : Carlotta-Films. Aout 2014. Nouveau master restauré haute définition. DVD ou Blu-ray : 20,06 €. |
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Suppléments : Entretien avec Dennis Quaid, Bande annonce |