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Editeur : Carlotta-Films. Août 2014. Nouveau master restauré haute définition. Le DVD ou le Blu-ray : 20,06 €. Suppléments :
Un projet scientifique top secret est mis en place par le gouvernement américain : des personnes douées de télépathie sont projetées dans les rêves d'individus victimes de violents cauchemars afin de les aider à combattre leurs angoisses. Le docteur Paul Novotny, responsable du programme, décide de faire appel à son ancien protégé, Alex Gardner, véritable génie de la télépathie ayant brusquement disparu du circuit cinq ans auparavant. Le jeune homme accepte de participer au projet et découvre bientôt l'existence d'un complot visant le Président des États-Unis, lui aussi victime de terribles cauchemars... Bien que la machine à entrer dans les rêves du professeur Novotny ne soit pas encore inventée, Dreamscape appartient moins au genre de la science-fiction qu'à celui du fantastique, où frontière entre réalité et fantasmes reste indécidable... surtout pour des télépathes. Les séquences de rêves alternent ceux du président (sa femme prise dans la tempête nucléaire, sa rencontre avec les irradiés, le rêve avec Alex et Tommy) et ceux des expériences de Novotny (l'ouvrier sur une poutrelle, le cadre moyen impuissant, Buddy effrayé par le monstre-serpent, le rêve érotique). Même si le très bref dernier rêve qui tue le méchant est un peu grandguignolesque, les sept précédents ne manquent pas d'intérêt et ont finalement (presque) tous à voir avec la responsabilité paternelle. On regrette alors d'autant plus que Joseph Ruben soit incapable d'élever la mise en scène au niveau requis par cet excellent scénario et ses non moins réussies scènes de rêves. Les rêves aux trousses Les première images avec sa transparence très visible et la musique datée de Maurice Jarre donnent un aspect gentiment désuet au premier rêve du président mais installe une utilisation du filtre orange qui sera remarquablement utilisé par la suite. Il nimbe les images documentaires bien connues des expériences nucléaires américaines montrant l'explosion d'une maison et le souffle dévastateur qui suit pour aboutir à la porte où se terrent les irradiés. Et c'est ce même filtre orange qui recouvre des images, de synthèse cette fois, montrant la ville de Washington dévastée. La responsabilité presque paternelle du chef de l'état dans la protection de l'humanité est ainsi posée dans le rêve présidentiel et résonne avec celui de Buddy que son père est incapable d'aider, de Tommy qui a tué son père et ne s'en remettra pas et même du cadre moyen qui voit, horrifié, ses enfants assister benoîtement sur une chaise à l'adultère hilare de leur mère. C'est dans les scènes d'action, notamment la longue demi-heure entre le délicat rêve érotique et le rêve final du président que le film devient terriblement banal. Les courses poursuites ne servent aucunement à resserrer les liens mis en place entre toutes les séquences rêvées. La référence à La mort aux trousses (Hitchcock, 1959) avec le collège Thornhill et la double apparition du contrôleur du train, n'y suffisent pas. Jean-Luc Lacuve le 23/08/2014
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présente
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Dreamscape de Joseph Ruben
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